Lune Magique - Capitaine Flam

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LA QUETE DU CERVEAU
Le Cerveau était resté dans la pénombre de la salle des accessoires lorsque la troupe
avait quitté le Perseus. Des hommes étaient venus et avaient emporté Grag ainsi que d’autres
objets et équipements. Mais ils n’avaient pas touché au Cerveau, puisqu’il n’était pas
nécessaire pour les scènes de la Mer de Feu.
Le Capitaine Futur l’avait appris. Et c’est pourquoi il avait demandé à Simon Wright
de fouiller les quartiers de Valdane durant leur absence. C’était jusqu’à présent la première
véritable opportunité qu’ils avaient de rechercher des indices sur ce mystérieux complot
contre la Lune Magique fomenté par le financier joufflu. Simon Wright demeura sur les
rayonnages jusqu'à ce que le dernier camion s’éloigne. Puis le Cerveau glissa de son étagère,
se mouvant silencieusement sur les rayons magnétiques qu’il émettait de son corps étrange.
– Valdane a probablement laissé un garde dans le couloir, pensa Simon en volant vers
la porte. Ou peut-être pas. Je vais bientôt le savoir.
Il étendit un bras ou plutôt un tube de flux magnétique et ouvrit la porte du couloir.
Pendant un moment il attendit, aux aguets. Le vaisseau était silencieux. Les acteurs et
techniciens étaient tous partis, et l’équipage de navigation avait eu une permission pour
Jungletown.
Le Cerveau glissa le long des corridors vers le passage du pont médian. Il flottait sur
ses rayons magnétiques arrière fixes. L’un des gardes du corps de Valdane, un Terrien à la
mine patibulaire avec une arme atomique accrochée à la ceinture, se tenait devant la porte.
– Ca va rendre les choses un peu plus difficiles, pensa Simon Wright froidement.
Il se glissa en arrière vers la pièce obscure des accessoires. Il imagina un stratagème
pour pénétrer dans la suite de Valdane, il s’en était déjà servi plus d’une fois dans des
situations similaires. Il se procura en premier lieu de petits outils et instruments que lui et
Grag avaient dissimulés dans un coin de la salle des accessoires. Puis il s’éleva vers la grille
carrée qui recouvrait l’ouverture du ventilateur. Un labyrinthe de tubes creux apportait l’air
dans les compartiments du Perseus, ils étaient de soixante centimètres carrés de diamètre.
Dès qu’il eut retiré la grille il glissa dans le conduit. C’était tout juste. Il savait que ça
le serait. Il savait aussi la besogne qui l’attendait. Mais c’était la seule façon d’entrer dans les
quartiers de Jon Valdane sans être vu.
– La troupe du film ne rentrera pas au vaisseau avant tard ce soir, pensa Simon Wright.
Cela devrait me donner assez de temps.
Simon Wright était un étrange personnage. Certains disaient qu’étant un cerveau
dépourvu de corps vivant dans une caisse métallique, il avait perdu toutes ses émotions
humaines. Mais il n’en était pas ainsi. Ses sentiments de loyauté et d’affection envers Curt
Newton ne s’étaient jamais émoussées au fil des années. Mais il était vrai qu’il y avait comme
une austérité inhumaine dans son calme imperturbable. Il pouvait s’enthousiasmer sur ses
recherches et sur ses expérimentations scientifiques, mais sur peu d’autres choses. Le danger
personnel le laissait complètement impassible.
Il glissa à travers le tube noir, trouvant son chemin grâce à ses bras magnétiques
tactiles. Le conduit bifurqua dans un plus grand. Il le suivit sans hésiter.
Il se retrouva alors bloqué face à l’un de ces gros ventilateurs qui brassaient l’oxygène
à travers le système. Les pales ne fonctionnaient pas puisque les oxygénateurs avaient été
éteints lorsque le Perseus s’était posé.
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