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– Va au Diable avec tes avertissements, grogna Jos Vakos, le Jovien. Tu es peut-être le<br />
vrai <strong>Capitaine</strong> Futur mais nous n’aimons pas plus les Futuristes que la Patrouille. Nous ne<br />
suivrons pas vos ordres.<br />
– Vous êtes aveugles, Valdane vous a montés contre les Stygians dans son propre<br />
intérêt, cria Curt Newton. Ne le comprenez-vous donc pas ?<br />
Il fut interrompu par un cri sourd provenant du nord, un cri qui se propagea dans la rue<br />
agitée tel un incendie.<br />
– Les poilus arrivent !<br />
Curt Newton regarda vers le nord et vit qu’une centaine de Stygians approchait de<br />
Planet Town, montés sur leurs kurus. Il reconnut les visages sentencieux de Qu’Lur et<br />
Th’Thaan à la tête de la troupe.<br />
– Bien, voici notre chance de leur montrer ce qu’il en coûte de s’attaquer aux peuples<br />
des autres planètes, grogna Jos Vakos. Laissez les venir.<br />
Les Stygians retinrent leurs montures à un bloc de là. De leurs yeux fantomatiques ils<br />
soutinrent le regard de la foute bigarrée qui avait sorti ses armes atomiques et attendait dans<br />
un silence sinistre.<br />
Qu’Lur leva la main, et parla dans le langage interplanétaire.<br />
– Etrangers, nous vous donnons une dernière chance, dit-il. Montez dans vos<br />
vaisseaux et partez. Si vous ne le faites pas, nous libérerons le Destructeur.<br />
Un rire de dérision lui répondit, l’hilarité s’échappait des lèvres de chaque homme de<br />
la foule.<br />
– Ecoutez les poilus. Ils essayent encore de nous effrayer avec leurs vieilles fadaises.<br />
Le <strong>Capitaine</strong> Futur hurla d’une voix enrouée par-dessus leurs têtes.<br />
– Qu’Lur, ne faites pas ça.<br />
Sa prière se perdit dans les rires sauvages de la foule. Qu’Lur leva la main en un<br />
signal.<br />
– Libérez le Destructeur, ordonna le vieux Stygian.<br />
Et aussitôt, la troupe de Stygians derrière lui sortit les petites fioles de cendres scellées<br />
de sous leurs manteaux. Ils jetèrent les fioles dans toutes les directions, contre les structures<br />
métalliques et sur la meute surexcitée.<br />
La foule, pendant un moment, observa puis émit un grognement lourd de rires<br />
méprisants.<br />
– Voici donc l’arme terrifiante des poilus, des cendres, rien que de la poussière grise !<br />
Mais pendant qu’ils riaient à gorges déployées, le cœur de Curt Newton se glaça<br />
d’effroi. La catastrophe s’abattait sur eux.<br />
– Simon, cria-t-il immédiatement au Cerveau. Retournez sur la Comète ! Sauvez-vous<br />
avec Grag tout de suite, quittez l’atmosphère de Styx.<br />
Le Cerveau hésita, planant dans les airs.<br />
– Mais vous autres... ?<br />
– Nous n’y arriverons pas, s’exclama Curt Newton d’une voix rauque. Bien avant que<br />
nous n’arrivions au terrain d’atterrissage, le Destructeur nous aura devancés et vous, Grag et<br />
la Comète serez réduits en poussière. Nous quatre, nous ne serons pas blessés, mais vous deux<br />
devez partir. Attendez en orbite et avertissez tous les vaisseaux. Allez !<br />
L’urgence désespérée de la voix du <strong>Capitaine</strong> Futur poussa Simon Wright au loin tel<br />
un coup de poing. Dans un éclair de compréhension, le Cerveau se rua à travers l’obscurité<br />
vers le terrain d’atterrissage à trois kilomètres à l’est.<br />
– Curt, regardez, cria Joan Randall sauvagement, agrippant son bras. Regardez !<br />
Le rire tonitruant de la foule s’était soudainement changé en un murmure confus puis<br />
en des cris de terreur.<br />
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