Lune Magique - Capitaine Flam

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LES MAITRES DE LA MAGIE
Pétrifié d’horreur, le Capitaine Futur n’en crût pas ses yeux durant un instant. Il était
déjà venu sur Styx auparavant, et il savait qu’il n’y avait sur cette lune aucun animal aussi
gigantesque comme ceux qui les chargeaient à présent.
Soudain Curt Newton comprit. Lors de sa dernière visite, il avait eu un aperçu des
merveilleux pouvoirs d’illusion des Stygians. Malgré leur rusticité en certaines choses, les
Stygians étaient des maîtres dans les arts de la magie et de l’hypnose. Leur renommée
légendaire dans ces activités était la raison pour laquelle les Neuf Planètes avaient appelé leur
monde, la Lune Magique. Ces monstres belliqueux étaient des illusions ! Sa raison, lui disait
qu’il en était ainsi ! Même si ses yeux lui assuraient que ces créatures étaient
ignominieusement réelles.
Curt Newton réalisa tout aussi vite que leur approche de la cité stygianne, qui devait se
trouver quelque part dans le brouillard environnant, avait causé la fureur des natifs et qu’ils
avaient projeté ces mirages effrayants pour les faire fuir de peur. Kin Kurri et Rosson avaient
dégainé leurs pistolets atomiques et tiraient à coups redoublés sur les monstres belliqueux.
Mais cela ne les arrêta pas.
– Ils ne sentent même pas nos explosions atomiques, s’exclama Kin Kurri. Il semblait
stupéfié.
– Partons d’ici ! Curt Newton simula la panique. Dégageons, avant qu’ils ne nous
tuent.
Ainsi, Curt Newton essaya de tirer avantage de la situation pour faire de sa mission un
échec.
Mais malheureusement pour lui, Rosson cessa brusquement de tirer. Le Terrien au
visage frustre émit un juron.
– Ces créatures ne sont pas réelles. Si elles l’étaient nous devrions les entendre, non ?
Il était vrai que ces monstres à l’allure si massive ne faisaient pas le moindre bruit en
chargeant. Cette incongruité avait révélé à Rosson leur vraie nature.
– Ce ne sont que des mirages, c’est la magie de ces satanés Stygians, s’exclama le
Terrien. J’ai entendu parler de leurs astuces.
Alors qu’il parlait, les monstres s’évanouirent soudainement. Il ne resta plus rien
excepté l’épais brouillard blanc.
– Les Stygians utilisent ces tours de magie pour nous tenir à l’écart de leur cité, qu’ils
soient maudits ! jura Rosson, mais ils ne nous arrêteront pas.
Il reprit la route, Curt Newton et le Saturnien furent forcés de suivre. Un reptile
horrible surgit alors du brouillard. Un serpent d’une taille incroyable se tortillait devant eux.
– Une illusion de plus, dit Rosson sèchement. En avant !
Le gros serpent s’évanouit aussitôt. Maintenant, ils pénétraient un bocage d’arbres
noirs sans feuilles tels que Curt Newton n’en avait jamais vu sur Styx. Les arbres lancèrent
brusquement leurs branches pour les attraper. Le Capitaine Futur se recroquevilla en un cri de
terreur feinte.
– Imbécile, c’est encore un tour de magie, s’exclama Rosson. Regarde, ils ne sont pas
réels. Et il passa son bras à travers l’un des arbres les plus gros. Le bois tout entier disparut.
Ils étaient à nouveau seuls dans le brouillard.
– Je n’irai pas plus loin sur ce monde diabolique, s’exclama Newton.
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