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Lune Magique - Capitaine Flam

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Le tunnel que la grosse tortue avait creusé s’enfonçait loin à travers la vase puis sous<br />

un corail mou. Il plongeait sous ce corail sur six mètres, puis tournait brusquement et restait<br />

horizontal cette fois, pour ensuite remonter.<br />

Joan Randall, essoufflée et à demi consciente du bourdonnement de ses oreilles,<br />

escalada la dernière section de l’étrange tunnel. Elle émergea dans une large poche creuse<br />

dans le corail : le terrier du « respirateur ».<br />

Cette caverne était remplie, non pas d’eau, mais d’air ! Une bulle d’air emprisonnée ici<br />

au fond de la mer.<br />

Les « respirateurs » étaient ici des mammifères marins, comme les baleines sur Terre.<br />

Des survivants de l’ancienne faune neptunienne, Curt Newton le lui avait expliqué, elles<br />

s’étaient adaptées à la mer quand celle-ci avait recouvert toute la planète. Une étrange<br />

merveille de la biologie planétaire.<br />

Les créatures, à chacun de leur voyage vers la surface, pouvaient contenir dans leurs<br />

poumons assez d’air pour plusieurs heures de vie sous l’eau. Et elles pouvaient rapporter de<br />

l’air jusqu’à leurs cavernes astucieusement creusées dans lesquelles il resterait piégé, ceci afin<br />

de fournir de l’oxygène aux petits de l’espèce qui eux ne pouvaient pas encore remonter à la<br />

surface.<br />

Joan était presque inconsciente en grimpant hors de l’eau dans cette caverne sombre et<br />

oxygénée. Ses bras lui semblaient de plomb et inutiles alors qu’elle essayait de se dégager de<br />

son casque. Ses poumons étaient en feu.<br />

Enfin elle réussit à le retirer. Et un air chaud, épais et sentant le poisson mais<br />

néanmoins un air béni s’engouffra dans ses narines. Son cerveau s’éclaircit un peu alors<br />

qu’elle aspirait. L’air était fortement comprimé par la pression de l’eau qui le piégeait. Ses<br />

poumons avaient du mal à fonctionner mais elle cessa de haleter.<br />

Joan projeta la lumière de la lampe tout autour d’elle. Le terrier était une grande<br />

caverne humide de corail sombre. La moitié du sol était sous l’eau, l’autre moitié était une<br />

saillie légèrement élevée sur laquelle elle s’était traînée.<br />

Elle découvrit qu’elle partageait l’espace avec cinq petits « respirateurs ». Ils<br />

ressemblaient beaucoup à de grosses tortues noires mais avec une peau molle sur le dos au<br />

lieu d’une carapace, ils fermèrent les yeux solennellement à la vue de la lumière.<br />

– Quel endroit ! songea-t-elle avec un léger frisson. Je dois sortir d’ici d’une façon ou<br />

d’une autre. Elle essaya d’appeler à nouveau avec la radio de son casque. Mais il n’y avait<br />

toujours aucune réponse.<br />

La jeune femme commençait à désespérer. L’air de cette poche ne durerait pas plus de<br />

quelques heures. Et il n’y avait aucun moyen de l’utiliser pour réalimenter sa bonbonne à<br />

oxygène, de sorte qu’elle puisse s’enfuir d’ici.<br />

Ses sens baignaient dans une épaisse odeur de poissons. Elle réalisait avec effroi la<br />

situation désespérée dans laquelle elle se trouvait. Même si Curt Newton la cherchait,<br />

comment pourrait-il la retrouver en ce lieu ?<br />

Elle avait fait face à nombreux périls jusqu’à présent, mais ici, seule, sans défense,<br />

dans ce monde étrange… ses sens commencèrent à vaciller.<br />

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