Lune Magique - Capitaine Flam

voilées sous la brume flottante. Ici, toute l’architecture était faite de lourdes pierres, il n’y
avait pas un morceau de métal en vue. Et il n’y avait pas une machine, pas un appareil
mécanique, aucun véhicule excepté ces petites carrioles tirées par les créatures ressemblant à
des kangourous domptées par les Stygians.
Th’Thaan les conduisit dans un hall octogonal immense qui formait le rez-de-chaussée
de la tour centrale. Le Conseil des Stygians était réuni, délibérant solennellement.
Le doyen, un vieux Stygian, fixait Curt Newton de ses grands yeux.
– Les Futuristes sont de retour, s’exclama-t-il. Que ce jour soit béni, pour notre cité.
Puisque vous seuls, parmi tous les peuples étrangers, êtes les bienvenus ici, mes amis.
– Merci, Qu’Lur, répondit sincèrement Curt Newton. Il se souvenait bien du vieil
homme qui était déjà à la tête du Conseil lors de sa précédente visite. J’aurais aimé venir avec
de meilleures nouvelles que celles que j’apporte.
– Il a dit qu’un vaisseau spatial était arrivé aujourd’hui sur notre planète avec des
hommes qui complotent pour nous prendre notre monde, expliqua Th’Thaan au doyen du
Conseil.
Le Capitaine Futur les informa rapidement de l’existence du mystérieux projet de Jon
Valdane pour s’assurer le contrôle des richesses de Styx.
– Je pense que vous avez le droit de savoir afin de préparer votre défense contre ces
comploteurs au cas où je faillirais, conclut-il avec honnêteté.
– Nous n’avons pas le droit de prendre la vie d’autrui ou de blesser quelqu’un, quelque
puisse être son but démoniaque, lui rappela le vieux Qu’Lur.
– Alors comment allez-vous pouvoir vous défendre ? protesta Otho. Vos pouvoirs
d’hypnose et d’illusion sont très bien pour effrayer les gens, mais ils ne feront pas le poids
contre un véritable assaut d’hommes armés.
– Je connais vos traditions pacifistes, mais vous devrez les oublier et combattre si
nécessaire pour protéger votre peuple, dit Curt Newton aux Stygians.
– Ne craignez rien, nous protégerons notre monde si cela devient nécessaire, répliqua
le vieux Qu’Lur. Mais nous ne le ferons pas en prenant la vie. Nous le ferons en délivrant
l’ancien Destructeur.
– Le Destructeur ? La chose avec laquelle vous avez menacé ces intrus ? répéta Curt
Newton. Qu’est-ce que c’est, Qu’Lur ?
– C’est ce que nos ancêtres inventèrent il y a des siècles pour repousser les
envahisseurs qui vinrent sur notre monde, répondit-il. Venez, je vais vous montrer.
Ils sortirent du hall et il les mena dans une petite pièce gardée. Curt Newton et Otho
suivaient, dubitatifs.
Il y avait un piédestal en pierre lourde dans la petite salle, ses côtés étaient recouverts
d’anciens hiéroglyphes. Sur le piédestal il y avait une boîte en verre qui contenait plusieurs
minuscules fioles scellées, chacune d’elles contenant une pincée de cendres grises.
Qu’Lur fit un geste solennel vers les fioles de verre.
– C’est le Destructeur. Avec lui, il y a des siècles, nos lointains ancêtres repoussèrent
les envahisseurs en moins d’une heure. Nous l’avons toujours préservé, afin de pouvoir nous
en servir à nouveau si nécessaire.
– Ce Destructeur ne ressemble à rien d’autre qu’à des fioles fermées de poudre grise,
observa Otho, sceptique
– Otho, ces hiéroglyphes sont l’ancienne écriture denebienne, s’exclama le Capitaine
Futur. Il avait reconnu les hiéroglyphes. Il s’agissait de l’ancien langage de Deneb, cette
lointaine étoile dont les pionniers humains avaient, il y a des millénaires, colonisé toute la
galaxie d’étoiles y compris les mondes de ce Système.
Le Capitaine Futur déchiffra silencieusement la première partie de l’inscription, à
partir de la connaissance des hiéroglyphes qu’il avait acquise sur le lointain monde de Deneb.
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