Lune Magique - Capitaine Flam

La meute, prenant courage dans le fait qu’aucun d’entre eux n’était tombé, se rua alors
à nouveau en hurlant. Et la Patrouille s’évanouit. Ils avaient disparu comme on arrête un film.
Qu’Lur se tourna vers Curt Newton, exprimant sa déception.
– Nous avions placé tous nos espoirs dans cette illusion, et ça n’a pas fonctionné. Mais
peut-être que d’autres réussiront.
Lui et les autres Stygians, désespérés, procédèrent à une démonstration de leurs
magnifiques pouvoirs d’hypnose et d’illusions. Des monstres voraces à l’aspect terrifiant
apparurent pour se lancer sur les attaquants. Des raz de marée s’effondrèrent sur eux. Un mur
de flammes leur lécha le visage. Et tout n’était qu’illusion, une hypnose de masse pratiquée
sur chacun d’entre eux grâce à la concentration des Stygians. Mais la voix de ralliement de Su
Thuar encourageait ses hommes à avancer. Ils avaient repris confiance et maintenant ils
bravaient les obstacles sur leur passage à une allure effrayante. Puis ils ne furent plus qu’à
quelques centaines de mètres du mur d’enceinte.
Le Vénusien hurla un ordre et ils préparèrent leurs sarbacanes. Une douche de dards
balaya le parapet du mur. La plupart des dards ne visaient rien, mais pourtant une demidouzaine
trouva une cible, quatre Stygians et deux techniciens du film tombèrent touchés.
– Descendez vous mettre à l’abri, hurla Curt Newton. Ca ne sert à rien de s’exposer.
Attendez jusqu’à ce qu’ils essayent de grimper le mur et utilisez vos épées.
Lui et Otho s’étaient armés des épées improvisées en verre dont étaient armés aussi
Ezra Gurney et les membres du film. Mais ils comprirent vite que Su Thuar n’avait pas
l’intention d’escalader le mur d’enceinte, en entendant les ordres du Vénusien.
– Apportez le bélier. Vite !
– Ils vont défoncer le portail, Capitaine Futur, cria Gurney.
– Aux portes, alors, cria Curt Newton. Amenez des pierres pour les renforcer !
Il vit un détachement de la meute foncer à travers les autres portant un tronc d’arbre
massif qui avait été débarrassé de ses branches. Alors que Curt Newton rejoignait les autres
pour prendre place derrière les portes, le bélier s’écrasa de l’extérieur. Il regarda le ciel avec
rage. Le nuage de brouillard dérivait toujours doucement au-dessus de Dzong. Le ciel ne
s’éclaircissait toujours pas.
– Ils seront à l’intérieur dans une minute, hurla Otho férocement, ses yeux verts
flamboyaient. J’aimerais que ce bon vieux Grag soit ici.
Crash !
Le battant droit de la lourde porte en pierre sortit de ses vieux gonds rudimentaires et
fut rejeté contre les pierres qui le consolidaient. Su Thuar et sa horde de brutes affluèrent à
travers l'ouverture.
– La cité nous appartient, aboya le Vénusien. Tuez tous les Futuristes et les membres
du film, mais pas les femmes.
Ce fut cette dernière injonction et ses terribles implications qui firent exploser la fureur
de Curt Newton. Il bondit en avant avec le petit groupe qui l’accompagnait pour contenir
l’invasion. Des dards soufflèrent contre son visage. Il cherchait Su Thuar, mais dans la
confusion de ce combat hallucinant il se retrouva face à face, non pas avec le Vénusien, mais
avec Jos Vakos, le Jovien. Le visage vert du Jovien était brutal, déformé par la sauvagerie
alors qu’il abattait sa massue de pierre en coups fracassant. Curt Newton l’esquiva puis frappa
son adversaire juste en dessous du bras qui s’abaissait sur lui. La fine lame en verre de son
épée traversa le cœur du Jovien, celui-ci tituba puis tomba.
– Nous ne sommes pas assez nombreux, cria Ezra Gurney, essoufflé, qui combattait
juste à côté de Curt. Ils vont gagner.
Au moment où il disait cela, il y eu un grognement terrible de voix, puis une horde de
silhouettes surgirent brusquement dans la bataille derrière Curt et sa poignée d’hommes.
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