Lune Magique - Capitaine Flam

Il se pencha sur le corps mort et l’examina. Soudain, la peau et la fourrure blanche
semblèrent se détacher du corps, un masque avait recouvert le visage. Il s’agissait en réalité
d’un Terrien qui était étendu mort. Il portait un costume et un masque qui faisaient de lui une
réplique exacte d’un Stygian.
– C’est un costume pour qu’il nous ressemble, cria de rage le vieux Qu’Lur.
– Voici le plan de Valdane, accusa le Capitaine Futur, son visage était assombri par la
colère. Il devait faire attaquer la troupe de cinéma pour que fonctionne son stratagème. Il
savait que des vrais Stygians n’attaqueraient jamais, quelles que soient les provocations. Alors
il a envoyé Su Thuar et ses hommes de main en avant, déguisés avec les costumes prévus
pour le film pour surprendre la caravane dans une embuscade. C’est pourquoi il avait emmené
ces sarbacanes joviennes.
Lui, Otho et le Cerveau firent des recherches rapides dans la plaine environnante. Ils
ne trouvèrent aucun autre corps. Mais ils virent des signes évidents de ce qui s’y était déroulé.
La caravane du film avait fui vers Planet Town avec les attaquants déguisés à leur poursuite.
Qu’Lur, Th’Thaan et les autres Stygians rejoignirent Curt Newton et les deux
Futuristes dans leurs recherches à travers le sombre brouillard.
Le visage du vieux Stygian était déterminé.
– Nous en avons assez vu, dit-il au Capitaine Futur. Nous savons maintenant quel
danger menace notre monde avec ces hommes impitoyables. Nous devons désormais agir
pour le protéger. Sa voix se fit plus grave. Cette nuit, tous les étrangers de Styx devront
quitter notre planète. S’ils ne le font pas avant que Pluton apparaisse à l’horizon, nous
lâcherons le Destructeur sur eux.
Curt Newton s’exclama vivement :
– Vous ne devez pas faire cela, peu importe le danger. Cela causerait un désastre
planétaire.
– Nous avons trop longtemps patienté, déclara Qu’Lur fermement. Parce que nous
refusons d’utiliser la violence ou de prendre la vie, les étrangers de Planet Town ont cru qu’ils
pouvaient en toute impunité se moquer de nos lois. Maintenant cet ultime outrage nous oblige
à nous servir de notre puissante arme de défense.
– Pendant des siècles nous l’avons gardée au cas où nous en aurions à nouveau besoin.
C’est pourquoi nous avons délibérément refusé tout progrès mécaniques, métaux et machines,
et avons conservé nos cités et notre peuple dans un état que vous appelez primitif en de
nombreuses façons. De telle sorte que si la nécessité venait de nous protéger, nous pourrions
utiliser le puissant Destructeur pour le faire.
Le Capitaine Futur le suppliait désespérément.
– Qu’Lur, ne déchaînez pas cette catastrophe ! Attendez !
– Nous attendrons jusqu’à ce que la planète mère se lève, répondit le Stygian. Si les
étrangers ne sont pas partis d’ici-là, nous agirons. Il ajouta un sinistre avertissement. Vous
autres, les Futuristes devez partir tout de suite, avec vos amis. Parce que si nous relâchons le
Destructeur, alors vous ne repartirez jamais plus.
Curt Newton comprit qu’aucune supplication ne changerait la terrible détermination
des Stygians ; dans leur orgueil blessé ils avaient atteint un point de non-retour.
– Nous retournons à Planet Town pour les avertir alors, dit-il. Si je peux leur faire
comprendre ils quitteront tous Styx.
– Rappelez-vous, quand la planète mère se lèvera et s’il reste un étranger, alors le
Destructeur sera libéré, avertit Qu’Lur. Lui et les autres Stygians remontèrent en selle. Ils
firent tourner leurs montures et galopèrent rapidement vers leur cité, disparaissant dans la
pénombre embrumée.
Curt Newton appela Otho et le Cerveau.
69