Lune Magique - Capitaine Flam

– Par l’espace, qu’est-ce que le chef a prévu de faire avec ces trucs ? demanda l’un des
hommes avec curiosité au Vénusien.
– Ce n’est pas notre affaire, rétorqua Su Thuar. Vous êtes payés pour obéir aux ordres,
et non pour poser des questions.
L’homme haussa les épaules.
– Très bien, très bien, je me demandais juste pourquoi tous ces secrets à propos de ces
choses.
– Les ordres de Valdane étaient de les acheter secrètement aux Joviens, et de les
apporter discrètement à bord du Perseus, dit le Vénusien.
Soudain, Su Thuar émit un cri rauque.
– Est-ce que quelqu’un est entré dans cette pièce depuis mon départ ? demanda-t-il
d’une voix tranchante.
– Personne, répliqua Rosson, le garde terrien. Je suis resté près de la porte tout le
temps.
– Quelqu’un est venu ici, affirma le Vénusien. La porte de la pièce voisine était
pratiquement fermée quand je suis parti. Et maintenant elle est grande ouverte.
Le Cerveau, dissimulé précautionneusement derrière cette porte, entendit Su Thuar se
précipiter pour vérifier.
Simon Wright se raidit mentalement pour une action désespérée. Il ne pourrait pas
empêcher Su Thuar de le découvrir s’il fouillait la pièce. Et il ne pouvait pas non plus
regagner le conduit de ventilation sans être vu.
Brusquement, un hurlement sauvage retentit dans la nuit hors du vaisseau. Il fut suivi
d’une douzaine de voix surexcitées.
– Qu’est-ce que c’est ? demanda Su Thuar. Il s’arrêta et se retourna.
– Je ne sais pas, quelque chose a dû arriver, s’exclama Rosson. Regardez, le ciel entier
flamboie au nord.
Su Thuar se rua hors de la cabine dans les couloirs, les autres le suivirent.
– Ferme la porte et garde la, Rosson, dit-il vers l’arrière. Les autres, venez.
Simon Wright sortit de sa cachette telle une ombre volante, dès que la porte fut
refermée. Il était bouleversé de voir que l’horizon entier au nord brûlait d’une lueur rouge
sang de plus en plus vive. Des gens criaient et courraient à l’extérieur.
Le Cerveau s’attarda pour examiner les caisses oblongues de métal que Su Thuar avait
ramenées. Il en ouvrit une et fut surpris. Elle ne contenait que des tubes de bois longs et creux
en grand nombre. C’étaient de solides roseaux joviens d’un peu plus d’un mètre de long,
travaillés avec soin.
– Mais enfin, qu’est-ce que Valdane compte bien faire de ça ? se dit-il.
A l’extérieur, l’excitation s’amplifiait. Le Cerveau regagna le tube de ventilation
rapidement. Il rattacha la grille qui n’avait miraculeusement pas été remarquée. Il attacha
dessus un petit instrument.
Puis dans le noir il traversa rapidement les conduits vers la salle des accessoires. En
s’approchant de cette pièce, Simon Wright sentit une vibration résonner dans tout le vaisseau.
Il entendit un rugissement fracassant venir du nord et vit que la lumière vibrante de
l’horizon avait pris une teinte sanguine. Le Cerveau était épouvanté, il était venu assez
souvent sur Jupiter pour savoir de quoi il s’agissait.
– Une marée éruptive ! hurlait sauvagement une voix à l’extérieur. La Mer de Feu a
explosé exactement là où se trouvait la troupe de cinéma !
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