Lune Magique - Capitaine Flam

eprésentaient les membres de l’affreuse Légion de la Mort. Ils portaient des uniformes gris
avec un disque noir sur l’épaule. Ils poursuivaient l’homme et la fille, les encerclèrent et les
entraînèrent vers le sommet de la falaise au-dessus de la mer de Feu.
Le réalisateur émit un signal bref. Obéissant, le Capitaine Futur, plongea en avant, son
pistolet atomique en main.
Au même moment, Lo Quior pressa la commande de départ sur le tableau de Grag.
Celui-ci revint à la vie. Le robot gigantesque s’avança à côté de Curt en un bruyant
soubresaut. Grag bougeait de manière rigide et saccadée comme s’il était vraiment l’automate
mécanique que les autres supposaient.
– Capitaine Futur ! cria l’un des acteurs de la Légion de la Mort, simulant la stupeur et
la frayeur.
– Attrape les, Grag ! hurla Curt Newton, répétant sa phrase. Son pistolet atomique
crachait inoffensivement de petites décharges pendant qu’il avançait.
Grag passa à l’action quand il atteignit les acteurs en uniformes gris. Il balança ses
longs membres métalliques et frappa la « Légion de la Mort » comme s’il s’agissait de
fourmis. Les acteurs hurlèrent d’une réelle consternation lorsque Grag arracha Lura Lind de
leurs griffes avec une telle brusquerie qu’on aurait cru qu’il allait la jeter dans la Mer de Feu.
En fait, Grag appréciait foncièrement le goût de l’action. Il avait été forcé de rester
immobile et silencieux si longtemps qu’il prit à ce moment là beaucoup de plaisir à montrer
ce qu’il pouvait faire.
– Arrêtez cet automate avant qu’il ne me jette par la falaise, hurla Lura Lind.
– Coupez ! vociféra Jeff Lewis. Lo Quior, éteins ce truc.
Le petit Martien accourut et toucha les manettes inutiles dans le dos métallique de
Grag.
Grag s’immobilisa comme s’il était vraiment un automate dont l’alimentation venait
d’être coupée, ce qui permit à l’actrice blonde terrorisée de descendre de ses bras jusqu’à
terre.
– Cet automate est trop dangereux pour travailler avec, déclara Ron King indigné. Il
aurait pu jeter Lura tout droit par-dessus la falaise.
– Il marchera très bien la prochaine fois, débranche-le, Lo Quior, ordonna Jeff Lewis.
Nous allons refaire la scène.
Curt Newton put s’approcher de la silhouette immobile de Grag, et lui chuchota en
colère :
– Arrête de faire le pitre, espèce de gros cabot. Je veux en terminer avec ceci et partir
d’ici retrouver Joan et Otho.
Jeff Lewis semblait inépuisable, il se préparait à tourner à nouveau la scène. Curt
Newton commençait à comprendre pourquoi ce Terrien trapu était le meilleur de sa
profession. Est-ce que Lewis faisait partie du complot de Valdane ? Il n’arrivait pas à se
décider. Mais Newton commençait à douter qu’un homme tellement passionné par son travail
de réalisateur puisse avoir un autre projet.
Ils firent la scène encore et encore, puis la tournèrent à nouveau, et le soleil
commençait à descendre. La courte journée jovienne touchait à sa fin, et Lewis n’était
toujours pas satisfait.
– Tu es trop raide pour convaincre, Carson, semonça-t-il. Pourquoi au nom du ciel
n’arrives-tu pas à jouer comme le ferait le Capitaine Futur ?
– C’est parce que cet endroit me terrifie, dit Newton nerveusement. Ne pouvons-nous
pas partir d’ici ?
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