Lune Magique - Capitaine Flam

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DERNIERE CHANCE
Un brouillard épais cachait le ciel mais tôt ou tard il passerait, Curt Newton le savait.
Il passerait, à un moment ou à un autre, mais le temps était ce qu’ils n’avaient pas face aux
forces de Su Thuar si elles pénétraient dans la cité. Cela détruirait tout espoir.
– Nous devons les contenir, jusqu’à ce que le vent dégage le brouillard et que nous
puissions envoyer un message à la Comète avec l’héliographe, s’exclama Newton.
Il se dirigea avec Otho vers l’enceinte sud de la cité. Joan Randall voulut les
accompagner mais il lui ordonna de rester à l’arrière.
– Non, Joan ! Quelqu’un doit rester près de l’héliographe, pour envoyer le message
dès que le temps s’éclaircira. Et tu es, de tous ces gens, la seule à connaître le code.
Elle protesta, mais il resta sourd à toutes ses objections et lui et l’androïde coururent
rejoindre les autres aux défenses de la cité.
– Laissez-moi juste mettre la main sur ce satané Su Thuar, jurait Otho. Comme
j’aimerais l’avoir tué cette nuit là sur Saturne, il y a quatre ans, quand tu t’es débarrassé de
son frère.
Ils gravirent le mur sud jusqu’au parapet où se trouvaient Ezra Gurney, Jeff Lewis et le
jeune Jim Willard. Les Stygians s’y trouvaient aussi, alignés sur le mur, leurs visages tournés
vers la plaine embrumée au sud, chaque homme portant la lentille télépathique sur son front.
– Ils arrivent, dit Ezra Gurney gravement au Capitaine Futur. Vous les entendez ?
Du brouillard au loin, venait le chœur de hurlements féroces. Alors apparut la masse
de centaines d’hommes, avançant rapidement. Curt Newton reconnut Su Thuar à leur tête.
Derrière le criminel vénusien suivait la meute enragée d’aventuriers interplanétaires qui se
considéraient piégés sur Styx pour toujours ; ils étaient prêts à suivre leur chef afin de
conquérir et de réduire les Stygians en esclavage.
– Ils ont beaucoup de ces sarbacanes et également des massues, expliqua Jim Willard.
Su Thuar n’a pas perdu son temps.
Le vieux Qu’Lur parla du haut du mur à la rangée de Stygians attentifs.
– Maintenant !
Le Capitaine Futur et les autres perçurent alors une vision qui les stupéfia
d’émerveillement. Hors de la cité de Dzong surgit soudain, grâce à la magie, un groupe de
loyaux soldats de la Patrouille Planétaire en uniformes gris. Ils chargèrent les agresseurs,
pointant leurs armes atomiques.
– La Patrouille, aboya un Saturnien terrifié derrière Su Thuar. Ils ont atterri quelque
part. Ils arrivent.
La meute toute entière stoppa son assaut, ils tremblaient, ils étaient sur le point de
s’enfuir. Curt Newton retint sa respiration plein d’espoir. Mais la malice et le courage de Su
Thuar renversèrent la situation. Le Vénusien hurla à ses compagnons.
– Ne soyez pas dupes. Ce n’est qu’une illusion des poilus.
Mais la meute continuait à reculer. Maintenant les hommes de la Patrouille avançaient,
ils appuyèrent sur la gâchette de leurs armes, des flots brillants d’énergie atomique foncèrent
droit sur eux.
Le grognement de Su Thuar surgit clairement.
– Vous avez vu ça ? Ces armes atomiques n’ont tué aucun d’entre nous. Ce ne sont
que des illusions.
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