Lune Magique - Capitaine Flam

– J’aimerais que Simon soit là. Mais j’ai une idée. Des expériences du passé ont
montré que de fortes radiations électriques détruisent les champignons microscopiques. Je
pense qu’elles pourraient aussi détruire cette rouille même s’il s’agit d’une autre forme de vie.
Otho dit amèrement :
– Très bien. Tout ce que nous avons besoin de faire pour tuer ces spores est de
construire un générateur très puissant. Seulement, nous ne pourrons jamais le faire parce que
tu ne peux pas avoir un générateur ou quoique ce soit d’électrique sans métal pour le
fabriquer.
– Capitaine Futur, il n’y a donc plus aucun métal du tout sur ce monde ? demanda
Gurney.
Newton secoua la tête.
– Les métaux à la surface de Styx ont tous été détruits il y a longtemps, quand les
anciens Stygians ont déversé la rouille. Quelques traces de cobalt et titane ont résisté grâce à
leur composition cristalline particulière qui les a protégés des spores, mais ils ne nous seront
d’aucune utilité. Nous pourrions creuser profondément pour trouver des métaux sous la
surface, mais à quoi cela nous servirait-il ? La rouille les détruirait aussitôt remontés et
raffinés à la surface.
– Donc voici notre problème : construire un générateur électrique puissant et un
projecteur de radiations, sans utiliser le moindre bout de métal, dit Otho.
Ezra Gurney pencha la tête.
– Je vois, c’est impossible. Il faut du métal pour conduire l’électricité.
– Pas nécessairement, le corrigea Newton, pensif. Le carbone est un bon conducteur.
Rappelez-vous, au tout début de l’électricité sur Terre, ils utilisaient le carbone comme
filaments et électrodes pour l’éclairage. Nous pourrions improviser une batterie de Sanderson
avec un simple fluide chimique sans aucun métal. Et nous devrions être capables de construire
les bobines de notre générateur à partir de carbone.
– Mais nous n’avons même pas les outils et les substances pour essayer. Les paroles
d’Otho fusèrent. Et nous ne pourrons les trouver nulle part.
– Il y a assez d’outils non métalliques sur la Comète pour nous donner une petite
chance, lui rappela le Capitaine Futur. Grag et Simon sont en orbite au-dessus de nous,
comme je leur ai demandé de le faire, ils alertent tous les vaisseaux en approche. Si nous
arrivons à communiquer avec eux ils nous parachuteront les affaires dont nous avons besoin
sans pénétrer eux-mêmes dans l’atmosphère.
– C’est sûr, tout ce que nous devons faire est de construire un transmetteur
audio, rétorqua Otho. C’est facile, sans métal. Je vais le faire tout de suite.
– Non pas un transmetteur radio, un héliographe, dit Curt Newton. Il n’y a pas toujours
du brouillard durant la journée. Un héliographe assez grand pourrait réfléchir la lumière du
soleil assez fort pour être vue par Grag et Simon.
L’espoir surgit sur le visage d’Otho pour la première fois.
– Chef, je n’avais pas pensé à ça.
– Mettons-nous au travail tout de suite, dit Curt Newton. Les Stygians nous donneront
le verre et les autres matériaux quand ils comprendront que nous voulons communiquer avec
nos amis. Nous devrions avoir toutes ces choses prêtes pour demain pour commencer à
travailler.
L’aube se leva sur les travaux de construction de l’héliographe déjà bien avancés sur la
place ouverte de la cité grâce à la lueur des torches. Curt Newton et Otho étaient aidés de Lo
Quior, Jim Willard et de tous les autres techniciens du film. Nombreux étaient les Stygians
curieux qui observaient leur ouvrage.
L’héliographe improvisé du Capitaine Futur consistait en un cadre en bois de six
mètres de côtés sur lequel étaient attachés plusieurs essieux parallèles de bois portant chacun
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