Introduction à la pensée d'Alain Badiou. Les quatre ... - Nessie
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L’amour comme condition de <strong>la</strong> philosophie 69<br />
lytique sera-t-elle orientée tant du côté de l’Un (phallique) que du<br />
coté de l’Autre.<br />
L’interprétation coupe ce qui est vrai de <strong>la</strong> vérité, car <strong>la</strong> vérité<br />
n’appartient complètement ni <strong>à</strong> l’Un ni <strong>à</strong> l’Autre. Ceci opère dans<br />
un transfert qui, selon Lacan, révèle <strong>la</strong> vérité de l’amour.<br />
L’expérience de l’amour scinde l’Un et elle sera soufferte par<br />
le deux. Mais voil<strong>à</strong> que se présente ici l’arrogance du désir de<br />
restituer les amants <strong>à</strong> son unité originaire.<br />
P<strong>la</strong>ton l’expose ainsi dans Le banquet :<br />
« (. . .) Autrefois <strong>la</strong> nature humaine était très différente de ce<br />
qu’elle est aujourd’hui. A l’origine, il y avait trois sortes d’hommes :<br />
les deux sexes existant encore actuellement, et un troisième sexe,<br />
<strong>à</strong> l’opposé des deux autres. Ce dernier a été détruit, et il ne reste<br />
de lui que l’homme. Cet animal constituait une c<strong>la</strong>sse particulière<br />
et il s’appe<strong>la</strong>it androgyne, parce qu’il réunissait en lui le<br />
sexe masculin et le sexe féminin ; mais il n’existe plus et son nom<br />
est honteux <strong>à</strong> présent. (. . .) La différence entre ces trois espèces<br />
d’hommes leur venait de leur principe. Ainsi, le sexe masculine<br />
était produit par le Soleil ; le féminin, par <strong>la</strong> Terre ; et celui formé<br />
par les deux autres, par <strong>la</strong> Lune, qui participe de <strong>la</strong> Terre et du<br />
Soleil. <strong>Les</strong> hommes gardaient <strong>la</strong> forme de ces principes, ainsi que<br />
leur manière de se dép<strong>la</strong>cer, qui est sphérique. Leur corps étaient<br />
robustes et vigoureux et ils étaient fort hardis, ce qui leur inspira<br />
l’audace de monter jusqu’au Ciel et de combattre contre les<br />
dieux (. . .). Jupiter examina avec les dieux le chemin <strong>à</strong> suivre.<br />
La question n’était pas sans difficulté. <strong>Les</strong> dieux ne vou<strong>la</strong>ient pas<br />
anéantir les hommes comme ils avaient déj<strong>à</strong> détruit les géants,<br />
c’est-<strong>à</strong>-dire, en les foudroyant. S’ils faisaient ce<strong>la</strong>, le culte et les<br />
sacrifices offerts par les hommes disparaîtraient. Mais ils ne pouvaient<br />
non plus tolérer une telle insolence. Après avoir réfléchi<br />
longtemps, enfin Jupiter s’exprima ainsi : ’Je crois avoir trouvé<br />
– dit-il – <strong>la</strong> manière de conserver les hommes et de les tenir, en<br />
même temps, bien assujettis ; il n’y a qu’<strong>à</strong> diminuer leurs forces.<br />
Je vais les couper en deux et comme ça ils seront plus faibles.<br />
Nous aurons, en plus, un autre avantage, celui d’augmenter le<br />
nombre de ceux qui sont <strong>à</strong> notre service (. . .)’. Cette déc<strong>la</strong>ration<br />
faite, le dieu sépara les hommes comme il l’avait annoncé (. . .)<br />
Puis il ordonna <strong>à</strong> Apollon de soigner les blessures et de p<strong>la</strong>cer