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Introduction à la pensée d'Alain Badiou. Les quatre ... - Nessie

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Conclusion 81<br />

« . . .l’événement fait un-multiple de tous les multiples<br />

qui appartiennent <strong>à</strong> son site et de l’événement luimême<br />

». 41<br />

L’ « événement », <strong>la</strong> « situation » et <strong>la</strong> « circonstance » sont les<br />

trois concepts de <strong>la</strong> théorie badousienne qui conduisent <strong>à</strong> formuler<br />

une <strong>pensée</strong> mathématique, une <strong>pensée</strong> politique et une <strong>pensée</strong><br />

amoureuse, traversées dans l’invention politique du « site »<br />

où l’événementiel se tient.<br />

<strong>Badiou</strong> situe les événements dans les situations suivantes :<br />

1. « Dans l’ordre du mathéma, cet événement est constitué par<br />

le trajet qui va de Cantor <strong>à</strong> Paul Cohen. Il fonde le paradoxe<br />

central de <strong>la</strong> théorie du multiple et l’articule – pour <strong>la</strong> première<br />

fois de manière tout <strong>à</strong> fait démonstrative – dans un<br />

concept discernable de ce qui est une multiplicité indiscernable.<br />

Il résout, dans un sens opposé <strong>à</strong> celui proposé par<br />

Leibniz, <strong>la</strong> question de savoir si une <strong>pensée</strong> rationnelle de<br />

l’être-en-tant-qu’être se plie ou ne se plie pas <strong>à</strong> <strong>la</strong> souveraineté<br />

de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue. . .Si <strong>la</strong> vérité fait trou dans le savoir, s’il<br />

n’y a donc pas savoir de <strong>la</strong> vérité mais seulement production<br />

de vérités, c’est parce que – <strong>pensée</strong> mathématiquement<br />

dans son être comme multiplicité pure – une vérité est générique,<br />

elle est soustraite <strong>à</strong> toute désignation exacte, elle<br />

est excédante <strong>à</strong> l’égard de ce que cette dernière permet de<br />

discerner. Le prix de cette certitude est que <strong>la</strong> quantité d’un<br />

multiple supporte une indétermination, une sorte de faille<br />

disjonctive qui constitue tout le réel de l’être lui-même :<br />

il est impossible de penser <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion quantitative entre le<br />

‘nombre’ d’éléments d’un multiple infini et le nombre de ses<br />

parties. On sait seulement que cette re<strong>la</strong>tion prend <strong>la</strong> forme<br />

d’un excès errant, parce qu’on sait que les parties sont plus<br />

nombreuses que les éléments (théorème de Cantor), mais<br />

nulle autre mesure de ce « plus » ne se <strong>la</strong>isse établir ». 42<br />

2. « Dans l’ordre du poème, l’événement est constitué par l’œuvre<br />

de Paul Ce<strong>la</strong>n, tant par elle-même que par ce qu’elle détente<br />

– sur le bord ultime – de <strong>la</strong> totalité de l’âge des poètes. . .Dans<br />

41. <strong>Badiou</strong>, A. L’être et l’événement. Page 203 version espagnole.<br />

42. <strong>Badiou</strong>, A. Manifeste pour <strong>la</strong> philosophie. Page 52 version espagnole.

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