Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Montpellier ... - CIAM
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significative pour 13 <strong>de</strong>s 21 groupes <strong>de</strong> dates analysés, y compris pour 5 <strong>de</strong>s 9 groupes ne<br />
contenant qu’une ou <strong>de</strong>ux années (D1 et D2 en 90-91 ; BH2 en 1986 ; BH4 en 1988 et 1993).<br />
A la lumière <strong>de</strong>s durées d’incubation attendues (environ 1 ou 2 ans), ce résultat pourrait<br />
s’interpréter comme l’effet <strong>de</strong> transmissions successives réalisées par un seul vecteur sur <strong>de</strong>s<br />
arbres voisins. Dans ce cas, une durée d’incubation variable <strong>de</strong>vrait suffire à induire un peu<br />
d’agrégation interannuelle puisque <strong>de</strong>s arbres voisins inoculés par un même vecteur<br />
pourraient être répartis dans <strong>de</strong>ux groupes successifs. Malgré cela, seul 1 test sur les 23<br />
effectués avec la statistique Qc(d) – et même aucun avec Vc(d) – révèle une dépendance<br />
interannuelle significative (Figure 19, secon<strong>de</strong> colonne : verger D3, dépendance entre la fin et<br />
le milieu <strong>de</strong> la dynamique). Par ailleurs, seuls 4 autres tests réalisés avec l’une <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux<br />
statistiques indiquent une tendance forte à l’agrégation (P-value ∈ [0,05 – 0,10]). La Figure<br />
19 montre le test significatif et un exemple <strong>de</strong> résultat non significatif (obtenu en testant la<br />
dépendance entre les mêmes dates au sein <strong>de</strong> la parcelle voisine appartenant au méta-verger<br />
D1-4).<br />
Le manque <strong>de</strong> puissance <strong>de</strong>s tests ne paraît pas être le seul facteur à incriminer, dans la<br />
mesure où on parvient à détecter <strong>de</strong> l’agrégation à l’intérieur <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong><br />
dates (les cas observés à une date donnée sont donc souvent plus proches entre eux que <strong>de</strong>s<br />
cas précé<strong>de</strong>nts ou suivants). Par conséquent, s’il existe un processus biologique qui génère <strong>de</strong><br />
la dépendance entre les groupes <strong>de</strong> points testés, il est peu marqué. Pour s’en assurer, il serait<br />
donc nécessaire <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s tests plus puissants pour poursuivre ces analyses plus en<br />
profon<strong>de</strong>ur. En particulier, on pourrait construire un test global en regroupant les distances<br />
entre tous les groupes <strong>de</strong> points séparés par un nombre donné d’années dans un verger donné,<br />
ou en regroupant pour l’ensemble <strong>de</strong>s vergers les distances entre 2 groupes <strong>de</strong> dates<br />
prédéfinis.<br />
Si l’on se base sur le Tableau 4, le scénario A2i serait donc le plus probable au vu <strong>de</strong><br />
l’ensemble <strong>de</strong>s motifs spatiaux et <strong>de</strong> leur évolution temporelle (agrégation sur l’ensemble <strong>de</strong>s<br />
dates, pas d’agrégation le long <strong>de</strong>s bords, très peu <strong>de</strong> dépendance spatiale entre dates). Ainsi,<br />
ces motifs pourraient être dus à <strong>de</strong>s vecteurs infectieux qui arrivent indépendamment les uns<br />
<strong>de</strong>s autres et au hasard dans le verger (en particulier, ni à proximité <strong>de</strong>s bords, ni à proximité<br />
<strong>de</strong>s arbres mala<strong>de</strong>s), puis qui se déplacent par quelques vols courts et isotropes entre lesquels<br />
ils transmettent le phytoplasme, mais sans réaliser <strong>de</strong> transmissions secondaires. Le scénario<br />
proposé n’est pas bâti sur <strong>de</strong>s preuves, mais plutôt sur un faisceau d’interprétations<br />
compatibles avec les phénomènes observés dans un échantillon relativement restreint <strong>de</strong><br />
vergers. Ce scénario est le “modèle nul” que l’on conservera tant qu’aucun élément nouveau<br />
ne viendra le remettre sérieusement en cause.<br />
V. Bilan sur les apports <strong>de</strong>s tests d’hypothèses<br />
Les tests d’hypothèses décrits et utilisés mettent en évi<strong>de</strong>nce certaines dépendances dans<br />
la répartition spatio-temporelle <strong>de</strong>s arbres mala<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’ESFY. Ils ont permis <strong>de</strong> proposer un<br />
scénario explicatif simple et cohérent avec les motifs spatio-temporels observés. Ainsi, à<br />
partir <strong>de</strong> suivis spatio-temporels détaillés, on peut avoir une idée plus précise sur les<br />
processus biologiques impliqués dans la progression <strong>de</strong> l’ESFY dans les vergers ; en<br />
particulier, les éléments du scénario qui concernent les comportements du vecteur en<br />
conditions <strong>de</strong> production auraient été difficiles à déterminer expérimentalement.<br />
La faiblesse <strong>de</strong> cette approche est liée au manque <strong>de</strong> connaissances sur la durée<br />
d’incubation dans la plante en fonction <strong>de</strong> la combinaison porte-greffe/cultivar utilisée, et sur<br />
sa variabilité et sa dépendance <strong>de</strong> conditions externes qui peuvent être hétérogènes dans<br />
l’espace (stress hydrique) ou dans le temps (conditions climatiques). L’autre difficulté<br />
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