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Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Montpellier ... - CIAM

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(b) Coût <strong>de</strong> la lutte contre l’ESFY<br />

Il n’existe pas <strong>de</strong> traitement curatif autorisé contre les phytoplasmes : les produits du<br />

groupe <strong>de</strong> la tétracycline sont efficaces en conditions contrôlées (Llácer et al., 1976 ; Firrao et<br />

al., 2004), mais l’utilisation d’antibiotiques pour la protection <strong>de</strong>s plantes est interdite en<br />

Europe. L’amélioration génétique <strong>de</strong> l’espèce sensible est la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> lutte la plus durable,<br />

mais aussi la plus longue à aboutir. La lutte contre l’ESFY suit donc les principes<br />

prophylactiques qui sont les mêmes pour tous les phytoplasmes et la plupart <strong>de</strong>s virus :<br />

protection <strong>de</strong>s pépinières, plantation <strong>de</strong> matériel certifié, arrachage <strong>de</strong>s plantes mala<strong>de</strong>s, et<br />

traitements contre les insectes vecteurs. Actuellement, la principale métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> lutte repose<br />

sur la détection précoce et l’arrachage <strong>de</strong>s arbres avec <strong>de</strong>s symptômes (afin <strong>de</strong> limiter le plus<br />

possible les transmissions secondaires * à partir <strong>de</strong> ces arbres infectieux), ce qui nécessite <strong>de</strong>s<br />

moyens humains supplémentaires, donc un coût.<br />

La suspicion d’une transmission par <strong>de</strong>s cica<strong>de</strong>lles (présentes surtout en fin d’été) avait<br />

incité certains arboriculteurs à réaliser en été <strong>de</strong>s traitements insectici<strong>de</strong>s <strong>de</strong> précaution – mais<br />

finalement en pure perte. La découverte du vecteur <strong>de</strong> la maladie (Carraro et al., 1998b) et la<br />

démonstration <strong>de</strong> sa présence au printemps dans les vergers du sud <strong>de</strong> la France (Labonne &<br />

Lichou, 2003 et 2004) suscite maintenant l’utilisation d’insectici<strong>de</strong>s au printemps, qui<br />

représentent également un surcoût (achat du produit, main d’œuvre, carburant) et peuvent<br />

nuire à l’image d’une culture traditionnellement peu traitée. Notons que dans certaines<br />

situations, l’utilisation d’insectici<strong>de</strong>s peut priver un arboriculteur d’un marché potentiel si son<br />

client (une gran<strong>de</strong> surface, le plus souvent) lui impose un cahier <strong>de</strong>s charges spécifiant<br />

l’absence <strong>de</strong> traitement insectici<strong>de</strong>.<br />

(c) Coût d’opportunité<br />

Le manque à gagner dû à l’ESFY est vraisemblablement très important. Il est lié au fait<br />

que l’ESFY est le premier facteur limitant l’extension <strong>de</strong> la culture du prunier japonais (P.<br />

salicina), très sensible à cette maladie, mais par ailleurs très intéressant économiquement<br />

(Duval, 1999).<br />

2) Impact environnemental <strong>de</strong> la maladie<br />

L’effet direct <strong>de</strong> l’ESFY sur les plantes sauvages paraît négligeable car les Prunus<br />

sauvages sont soit résistants, soit très tolérants (Carraro et al., 2002). L’ESFY peut néanmoins<br />

avoir un effet indirect sur l’environnement, via les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> lutte utilisées. Ainsi, <strong>de</strong>puis<br />

2004, <strong>de</strong>ux spécialités insectici<strong>de</strong>s bénéficient d’une extension d’usage permettant <strong>de</strong> traiter<br />

contre le vecteur <strong>de</strong> la maladie. Ces insectici<strong>de</strong>s à large spectre peuvent avoir un impact<br />

négatif sur l’entomofaune <strong>de</strong>s vergers, en particulier sur les prédateurs naturels du vecteur <strong>de</strong><br />

l’ESFY. La découverte <strong>de</strong> prunelliers (P. spinosa) infectés (Jarausch et al., 2001b) et<br />

abondamment colonisés par le vecteur (Labonne & Lichou, 2004) risque également <strong>de</strong><br />

déclencher <strong>de</strong>s interventions (traitements, arrachage) sur les massifs <strong>de</strong> prunelliers sauvages et<br />

donc indirectement sur les espèces animales qui en dépen<strong>de</strong>nt. Ce type d’interventions est<br />

susceptible non seulement <strong>de</strong> réduire la biodiversité <strong>de</strong>s zones cultivées et <strong>de</strong> leurs abords,<br />

mais aussi <strong>de</strong> nuire à la régulation naturelle du vecteur par ses prédateurs inféodés aux<br />

prunelliers.<br />

B. Etat <strong>de</strong> l’art concernant l’épidémiologie <strong>de</strong> l’ESFY<br />

1) Historique <strong>de</strong> la maladie en France<br />

La première émergence documentée <strong>de</strong> l’ESFY a eu lieu en France en 1921, mais cette<br />

maladie était probablement présente <strong>de</strong> longue date à l’état endémique en France, voire en<br />

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