Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Montpellier ... - CIAM
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B. Bilan<br />
Au cours <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s sites d’hivernage ont été i<strong>de</strong>ntifiés dans le sud <strong>de</strong> la France :<br />
il s’agit <strong>de</strong> conifères appartenant aux genres Abies, Picea et Pinus situés en moyenne<br />
montagne. Environ 2 % <strong>de</strong> C. pruni infectés se trouvent sur ces sites, ce qui renforce<br />
fortement les présomptions sur la capacité du vecteur à conserver le phytoplasme pendant les<br />
9 mois passés sur les conifères. Dans la haie <strong>de</strong> prunellier contenant <strong>de</strong>s plantes infectées, la<br />
proportion <strong>de</strong> psylles réimmigrants infectés évolue peu au cours du temps ; en particulier, la<br />
proportion <strong>de</strong> réimmigrants très infectés (détection possible en PCR * simple) reste la même<br />
que dans les populations hivernantes. Malgré cela, on trouve <strong>de</strong> nombreux psylles émergents<br />
infectés. Les quelques prunelliers atteints par l’ESFY constituent donc une source <strong>de</strong><br />
phytoplasme. Ces observations indiquent-elles que les adultes réimmigrants ne multiplient pas<br />
le phytoplasme ou que les plantes infectieuses étaient trop peu nombreuses dans la haie<br />
étudiée ? Ces résultats (en particulier la proportion d’individus porteurs) sont-ils universels ou<br />
spécifiques à la zone étudiée ? Pour le savoir, nous avons regroupé et comparé les résultats<br />
obtenus dans différents travaux réalisés en Europe.<br />
C. Méta-analyse <strong>de</strong>s résultats expérimentaux européens<br />
Depuis l’i<strong>de</strong>ntification du vecteur, neuf étu<strong>de</strong>s permettent d’estimer les proportions<br />
d’insectes porteurs <strong>de</strong> ‘Ca. P. prunorum’ ou infectieux en conditions naturelles. En règle<br />
générale, ces quantités ne figurent pas dans les articles mais elles peuvent être calculées<br />
d’après les résultats reportés (issus le plus souvent <strong>de</strong> tests groupés 1 ).<br />
1) Métho<strong>de</strong> du maximum <strong>de</strong> vraisemblance pour les tests par lots<br />
Les tests par lots considérés ici donnent une réponse binaire pour l’ensemble du lot : le lot<br />
est positif (quand au moins l’un <strong>de</strong>s individus du lot est infecté) ou négatif (quand tous les<br />
individus du lot sont sains). On cherche à déterminer τ, la probabilité pour qu’un individu<br />
choisi au hasard dans une population soit positif. Pour simplifier les expérimentations quand τ<br />
est a priori faible, les individus sont testés par lots ; la plupart du temps, plusieurs lots<br />
d’effectif i<strong>de</strong>ntique sont testés au cours d’une expérience. Malheureusement, les résultats sont<br />
alors souvent exprimés en pourcentage <strong>de</strong> lots positifs, ce qui ne donne pas directement<br />
l’information qui nous intéresse, c’est-à-dire la valeur <strong>de</strong> τ. De plus, dès lors que les lots ont<br />
<strong>de</strong>s effectifs différents, il est impossible <strong>de</strong> cumuler les résultats obtenus dans une même<br />
expérience et a fortiori <strong>de</strong> comparer différentes expériences. Il est donc nécessaire <strong>de</strong><br />
déterminer τ ) , un estimateur <strong>de</strong> τ palliant ces défauts. Nous avons choisi un estimateur simple,<br />
intuitif et asymptotiquement sans biais, celui du maximum <strong>de</strong> vraisemblance, c’est-à-dire la<br />
valeur <strong>de</strong> τ pour laquelle la probabilité d’observer les valeurs obtenues expérimentalement est<br />
maximale.<br />
Chaque individu a la probabilité τ d’être positif. Sous l’hypothèse d’indépendance entre<br />
individus, le résultat du test du i ème lot composé <strong>de</strong> Ii individus suit une loi <strong>de</strong> Bernoulli avec<br />
Ii<br />
la probabilité p = 1− ( 1−<br />
τ)<br />
d’être positif, c’est-à-dire <strong>de</strong> comporter au moins 1 individu<br />
positif. Si on répète <strong>de</strong> façon indépendante cette expérience <strong>de</strong> Bernoulli sur Li lots <strong>de</strong> même<br />
effectif Ii, le nombre <strong>de</strong> lots positifs Ni suit une loi binomiale <strong>de</strong> paramètre p.<br />
ni<br />
ni<br />
Li<br />
−ni<br />
Par conséquent, P ( N = n ) = C p ( 1−<br />
p)<br />
.<br />
i<br />
i<br />
L<br />
i<br />
1 Afin <strong>de</strong> conserver une cohérence d’ensemble, les étu<strong>de</strong>s reposant sur <strong>de</strong>s tests individuels (Fialová et al., 2004 ;<br />
Yvon et al., 2004) sont analysées <strong>de</strong> la même façon que les autres, c’est-à-dire en considérant que les tests sont<br />
effectués sur <strong>de</strong>s lots <strong>de</strong> 1 individu.<br />
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