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Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Montpellier ... - CIAM

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Les phytoplasmoses les plus connues <strong>de</strong>s Prunus européens (rassemblées sous le nom<br />

d’ESFY) sont associées à un seul phytoplasme (Lorenz et al., 1994), nommé ‘Candidatus<br />

Phytoplasma prunorum’ (Seemüller & Schnei<strong>de</strong>r, 2004), possédant un génome <strong>de</strong> taille très<br />

réduite (630 kpb), dont une carte physique simple a été publiée (Marcone & Seemüller, 2001).<br />

Les postulats <strong>de</strong> Koch 1 n’ont été vérifiés pour aucun phytoplasme car ceux-ci n’ont jamais pu<br />

être cultivés sur un milieu acellulaire ; il existe cependant un faisceau d’arguments qui<br />

indiquent clairement que ‘Ca. P. prunorum’ est bien l’agent pathogène responsable <strong>de</strong><br />

l’ESFY : détection systématique <strong>de</strong> ‘Ca. P. prunorum’ dans les arbres présentant <strong>de</strong>s<br />

symptômes typiques <strong>de</strong> l’ESFY (Jarausch et al., 1998 ; Carraro et al., 1998a), observation <strong>de</strong>s<br />

symptômes <strong>de</strong> l’ESFY et <strong>de</strong> phytoplasmes dans <strong>de</strong>s plantes – initialement saines – greffées<br />

avec du matériel contaminé (Morvan et al., 1973), disparition <strong>de</strong>s symptômes après traitement<br />

avec <strong>de</strong> la tétracycline (Llácer et al., 1976) à laquelle les phytoplasmes sont sensibles, et<br />

détection <strong>de</strong> ‘Ca. P. prunorum’ dans le vecteur <strong>de</strong> l’ESFY (Carraro et al., 1998b).<br />

Le diagnostic <strong>de</strong> la maladie repose souvent sur l’observation <strong>de</strong>s symptômes<br />

caractéristiques. L’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> la maladie est parfois complétée par l’observation du<br />

pathogène en microscopie optique (avec du DAPI (4’,6-diamidino-2-phenylindole) comme<br />

colorant) ou en microscopie électronique, mais la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> référence repose sur les<br />

techniques <strong>de</strong> biologie moléculaire qui permettent <strong>de</strong> diagnostiquer l’ESFY par<br />

l’i<strong>de</strong>ntification spécifique <strong>de</strong> ‘Ca. P. prunorum’ (Seemüller & Schnei<strong>de</strong>r, 2004). En verger, le<br />

diagnostic est presque toujours basé sur la symptomatologie, éventuellement après greffage<br />

sur un indicateur sensible dans le cas <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> matériel certifié (Desvignes &<br />

Cornaggia, 1983). L’observation directe <strong>de</strong>s symptômes est évi<strong>de</strong>mment inefficace pour les<br />

espèces tolérantes, mais parmi les espèces ou variétés sensibles il existe également <strong>de</strong>s arbres<br />

asymptomatiques infectés par ‘Ca. P. prunorum’ (Davies & Adams, 2000 ; Laimer Da<br />

Câmara Machado et al., 2001 ; Torres et al., 2004 ; Genini & Ramel, 2004), sans que la<br />

signification épidémiologique <strong>de</strong> ce fait soit établie (ces arbres sont-ils <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong><br />

pathogènes ?).<br />

A B<br />

D<br />

C<br />

Figure 8. Cacopsylla pruni,<br />

vecteur <strong>de</strong> l’ESFY. Les<br />

adultes réimmigrants (A)<br />

quittent les conifères en fin<br />

d’hiver et se reproduisent sur<br />

les Prunus où <strong>de</strong>s groupes<br />

d’œufs (B) sont pondus le<br />

long <strong>de</strong>s nervures ; après<br />

éclosion, 5 sta<strong>de</strong>s larvaires<br />

(C) se succè<strong>de</strong>nt avant<br />

l’émergence <strong>de</strong>s jeunes<br />

adultes (D) qui quittent les<br />

Prunus pour les conifères en<br />

début d’été. (Photographies :<br />

G. Labonne)<br />

1 ème<br />

A la fin du XIX siècle, Koch a énoncé trois principes permettant <strong>de</strong> prouver rigoureusement qu’un organisme<br />

est l’agent étiologique d’une maladie donnée : (i) le pathogène putatif est présent chez tous les individus atteints<br />

par cette maladie, dans <strong>de</strong>s conditions permettant d’expliquer les observations pathologiques et cliniques ; (ii) le<br />

pathogène putatif n’est pas un organisme anodin dans d’autres situations ; (iii) après avoir été isolé à partir d’un<br />

individu mala<strong>de</strong> et multiplié en culture pure, il induit la même maladie quand on l’inocule à un individu<br />

initialement sain. Considérés par Koch lui-même comme <strong>de</strong>s directions générales, ces postulats ont par la suite été<br />

institués en véritable dogme (Fredricks & Relman, 1996).<br />

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