Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Montpellier ... - CIAM
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V. Bilan sur le fonctionnement <strong>de</strong> la vection<br />
Ce travail apporte un double éclairage sur l’épidémiologie <strong>de</strong> l’ESFY. Concernant la<br />
biologie <strong>de</strong> C. pruni, son cycle hypothétique a été vérifié expérimentalement : C. pruni est<br />
donc bien un insecte univoltin passant le printemps sur <strong>de</strong>s Prunus et le reste <strong>de</strong> l’année sur<br />
<strong>de</strong>s conifères ; <strong>de</strong> plus, la quasi-synchronicité observée entre la brusque disparition du vecteur<br />
en plaine et sa brusque apparition dans les zones d’hivernage accrédite l’hypothèse <strong>de</strong><br />
migrations entre ces <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> zones.<br />
Concernant les modalités <strong>de</strong> la vection, les expérimentations en conditions contrôlées<br />
permettent <strong>de</strong> mieux comprendre les observations réalisées en conditions naturelles, en<br />
accédant à une échelle inférieure dans la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s mécanismes biologiques sousjacents.<br />
On peut ainsi affiner le scénario décrit précé<strong>de</strong>mment. En effet, 8 <strong>de</strong>s 10 individus<br />
infectés expérimentalement puis maintenus en captivité sur conifères pendant plus <strong>de</strong> 8 mois<br />
sont très infectés, ce qui démontre définitivement la rétention longue <strong>de</strong> ce phytoplasme. Tous<br />
les sta<strong>de</strong>s multiplient efficacement le phytoplasme. Cependant, rares sont les vecteurs qui, en<br />
une durée compatible avec leur présence sur les Prunus en conditions naturelles, accumulent<br />
le phytoplasme à un niveau équivalent à celui atteint chez les adultes réimmigrants (jusqu’à<br />
20 millions par insecte). Si l’on suppose que ce haut niveau d’infection est nécessaire à la<br />
transmission, alors on comprend mieux la forte corrélation entre le taux <strong>de</strong> détection et le taux<br />
<strong>de</strong> transmission pour les premiers psylles réimmigrants, ainsi que le faible taux <strong>de</strong><br />
transmission <strong>de</strong>s vecteurs émergents par rapport à leur taux d’infection. Tout indique que<br />
l’essentiel <strong>de</strong>s transmissions se fait environ 9 mois après l’acquisition, par les adultes<br />
réimmigrants ayant acquis le phytoplasme dans leur jeunesse, même s’il manque encore une<br />
démonstration directe <strong>de</strong> ce résultat majeur aux conséquences multiples. Ainsi, la<br />
complémentarité et la cohérence <strong>de</strong>s résultats obtenus en conditions naturelles et<br />
expérimentales permettent <strong>de</strong> lever certaines inconnues du cycle épidémique <strong>de</strong> l’ESFY, et<br />
d’en présenter une version actualisée (Figure 15), à comparer avec la Figure 13, page 23.<br />
Epicéa,<br />
pin, sapin<br />
en moyenne<br />
montagne<br />
Rétention du<br />
phytoplasme<br />
Octobre<br />
Janvier<br />
Juillet<br />
Départ<br />
<strong>de</strong>s Prunus<br />
Retour sur<br />
les Prunus<br />
Adultes<br />
réimmigrants<br />
(vieux)<br />
- 83 -<br />
Œufs<br />
Avril<br />
Larves<br />
Adultes<br />
émergents<br />
(jeunes)<br />
Acquisition du<br />
phytoplasme<br />
Transmission<br />
du phytoplasme<br />
Acquisition du<br />
phytoplasme<br />
Transmission du<br />
phytoplasme<br />
Prunus<br />
en plaine<br />
Figure 15. Connaissances acquises sur le cycle <strong>de</strong> C. pruni et sur la vection <strong>de</strong> l’ESFY. Les transmissions<br />
se font surtout à une échelle interannuelle. L’acquisition puis la transmission par les adultes réimmigrants<br />
(flèche en pointillés) reste incertaine ; si elle est possible, il s’agit d’un événement rare. (Photo : N. Sauvion)