Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Montpellier ... - CIAM
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confirmée par <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s expérimentales directes, la modélisation précise <strong>de</strong>s déplacements<br />
du vecteur perdra une partie <strong>de</strong> ses justifications. En effet, cette étape resterait utile dans la<br />
perspective lointaine <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong> pièges attractifs, mais l’objectif immédiat d’optimiser<br />
la lutte locale basée sur l’arrachage <strong>de</strong>viendrait caduc.<br />
La suite logique <strong>de</strong> ce travail est donc <strong>de</strong> quantifier directement les capacités <strong>de</strong><br />
transmission <strong>de</strong>s différents sta<strong>de</strong>s du vecteur selon la date <strong>de</strong> l’acquisition, le préalable étant<br />
<strong>de</strong> disposer d’une métho<strong>de</strong> d’élevage efficace et comparable avec les conditions naturelles.<br />
Les comportements du vecteur (attraction par les plantes mala<strong>de</strong>s, par les autres vecteurs,<br />
fréquence <strong>de</strong>s déplacements) méritent également d’être étudiés avec attention, que ce soit<br />
expérimentalement ou par <strong>de</strong>s tests d’hypothèses sur d’autres vergers. Enfin, dans une optique<br />
plus finalisée, la modélisation prédictive <strong>de</strong>s dates <strong>de</strong> présence du vecteur et <strong>de</strong> son abondance<br />
dans les vergers en fonction <strong>de</strong> paramètres climatiques peut permettre d’optimiser les<br />
traitements insectici<strong>de</strong>s ; cependant, dans un premier temps, une approche plus empirique<br />
(impliquant par exemple <strong>de</strong>s captures <strong>de</strong> C. pruni sur les prunelliers) peut jouer ce rôle.<br />
Le <strong>de</strong>uxième axe à développer pour mieux comprendre la dynamique épidémique<br />
concerne la pério<strong>de</strong> infectieuse <strong>de</strong>s arbres (en particulier les liens entre durée <strong>de</strong> latence et<br />
durée d’incubation) en fonction du climat et <strong>de</strong> leur âge lors <strong>de</strong> l’inoculation par les vecteurs.<br />
En effet, la méconnaissance <strong>de</strong> ce paramètre démultiplie les interprétations possibles <strong>de</strong>s<br />
motifs spatio-temporels observés. De plus, ce phénomène introduit dans le système une inertie<br />
à prendre en compte en théorie comme en pratique. Son évaluation directe pose <strong>de</strong> sérieux<br />
problèmes expérimentaux faute <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> fiable pour obtenir <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s quantités<br />
d’insectes infectieux mais elle mérite d’être entreprise au vu <strong>de</strong>s enjeux. L’analyse <strong>de</strong> suivis<br />
temporels dans <strong>de</strong>s vergers issus <strong>de</strong> semis pourrait être un moyen indirect et complémentaire<br />
d’estimer la durée d’incubation <strong>de</strong>s jeunes arbres.<br />
Enfin, un troisième aspect fondamental pour comprendre le fonctionnement du système a<br />
été très peu abordé au cours <strong>de</strong> ce mémoire : il s’agit d’estimer précisément la contribution<br />
relative <strong>de</strong>s Prunus sauvages et domestiques à la dynamique épidémique. Si l’impact potentiel<br />
<strong>de</strong>s plantes sauvages infectieuses sur la gestion <strong>de</strong> la maladie a déjà été précisé au début <strong>de</strong><br />
cette conclusion, le thème <strong>de</strong>s échanges entre les plantes sauvages et domestiques ouvre<br />
également <strong>de</strong>s perspectives intéressantes sur un plan plus théorique. En effet, l’étu<strong>de</strong> d’une<br />
éventuelle spécialisation <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> C. pruni en fonction <strong>de</strong> la plante hôte et l’examen<br />
<strong>de</strong>s migrations du vecteur entre Prunus et conifères pourraient révéler <strong>de</strong>s facettes inattendues<br />
<strong>de</strong> l’épidémiologie <strong>de</strong> l’ESFY et témoigner <strong>de</strong>s liens entre la génétique <strong>de</strong>s populations et<br />
l’épidémiologie. Les informations nouvelles ainsi obtenues pourraient être intégrées dans un<br />
modèle dépassant l’échelle spatiale et temporelle du verger, <strong>de</strong>stiné par exemple à analyser les<br />
rétroactions potentielles sur le système épidémique en cas d’introduction massive d’une<br />
espèce très sensible ou très résistante.<br />
Sur le plan méthodologique, l’expérience acquise a permis <strong>de</strong> s’apercevoir que l’absence<br />
<strong>de</strong> tests d’hypothèses génériques basés sur les motifs spatio-temporels <strong>de</strong>ssinés par les plantes<br />
mala<strong>de</strong>s peut ralentir la phase exploratoire <strong>de</strong>s recherches sur l’épidémiologie d’une maladie.<br />
Certains <strong>de</strong>s articles présentés dans ce mémoire ont donc visé à combler partiellement cette<br />
lacune en proposant <strong>de</strong>s tests pour <strong>de</strong>s hypothèses relativement classiques. Il apparaît<br />
clairement que la préexistence d’un ensemble <strong>de</strong> tests regroupés dans un cadre flexible<br />
permettrait d’accélérer les analyses, améliorant ainsi la réactivité face à une émergence. En ce<br />
qui concerne l’organisation <strong>de</strong> cette phase exploratoire initiale, il semble d’ailleurs que l’une<br />
<strong>de</strong>s premières démarches à entreprendre suite à une émergence soit <strong>de</strong> mettre en place un<br />
essai multilocal dans une zone contaminée, avec <strong>de</strong>s parcelles <strong>de</strong> taille suffisante constituées<br />
<strong>de</strong> plantes présentant toutes les garanties sanitaires et dont un lot témoin serait conservé dans<br />
un local protégé pendant la durée <strong>de</strong> l’essai. La répartition spatio-temporelle <strong>de</strong>s plantes<br />
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