Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Montpellier ... - CIAM
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(b) Caractéristiques <strong>de</strong> la vection<br />
Les phytoplasmes sont en général transmis sur le mo<strong>de</strong> persistant (circulant multipliant)<br />
et sans transmission à la <strong>de</strong>scendance (Garnier et al., 2001). Il semble en être <strong>de</strong> même pour<br />
C. pruni. En effet, d’après Carraro et al. (2001), (i) les insectes infectieux sont capables <strong>de</strong><br />
transmettre l’ESFY pendant plusieurs semaines à plusieurs plantes-tests successivement ; (ii)<br />
certains <strong>de</strong>s tous premiers insectes capturés au début du printemps sont porteurs <strong>de</strong> ‘Ca. P.<br />
prunorum’ et immédiatement infectieux, ce qui suggère qu’ils ont conservé le phytoplasme<br />
pendant 9 mois environ (du début <strong>de</strong> l’été à la fin <strong>de</strong> l’hiver) ; et (iii) l’acquisition, la latence<br />
dans l’insecte et la transmission semblent durer en moyenne 3, 25 et 3 jours, respectivement.<br />
Ces longues durées sont caractéristiques du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transmission circulant : la transmission<br />
n’a lieu que lors <strong>de</strong>s piqûres d’alimentation, ce qui nécessite que le vecteur déci<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
s’alimenter, puis dirige ses stylets jusqu’aux faisceaux conducteurs, pour finalement injecter<br />
<strong>de</strong> la salive (et <strong>de</strong>s phytoplasmes) dans le phloème puis ingérer la sève (et les phytoplasmes)<br />
qui y circulent. De plus, entre l’acquisition et la transmission, le phytoplasme doit se<br />
multiplier puis passer du tube digestif du vecteur à ses glan<strong>de</strong>s salivaires, via l’hémolymphe<br />
(Garnier et al., 2001). Tous ces processus <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt du temps.<br />
Les jeunes adultes émergents et les vieux adultes réimmigrants capturés sur les Prunus<br />
sont capables <strong>de</strong> transmettre l’ESFY (Carraro et al., 1998b, 2001, 2004c). Certains jeunes<br />
adultes sont donc infectieux avant <strong>de</strong> quitter le verger, mais il est probable que pour la<br />
majorité <strong>de</strong> ces individus porteurs du phytoplasme, la latence s’achève en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s Prunus<br />
(Carraro et al., 2004c). Par contre, aucune expérience n’indique clairement si les larves sont<br />
capables <strong>de</strong> transmettre ‘Ca. P. prunorum’, si les jeunes adultes peuvent acquérir puis<br />
transmettre le phytoplasme avant <strong>de</strong> quitter les Prunus, ni si les adultes réimmigrants sont<br />
capables d’acquérir le pathogène puis <strong>de</strong> le transmettre avant la fin <strong>de</strong> leur vie. Ces<br />
paramètres sont pourtant fondamentaux car ils déterminent les échelles auxquelles se déroule<br />
le cycle <strong>de</strong> base <strong>de</strong> l’épidémie.<br />
7) Incubation, latence et pério<strong>de</strong> infectieuse <strong>de</strong> la plante<br />
La durée d’incubation est définie comme le temps écoulé entre la date <strong>de</strong> contamination<br />
et la date d’apparition <strong>de</strong>s symptômes, alors que la durée <strong>de</strong> latence correspond au temps<br />
écoulé entre la date <strong>de</strong> contamination et la date à laquelle la plante <strong>de</strong>vient infectieuse<br />
(Van<strong>de</strong>rplank, 1963). Certaines espèces ou variétés sont tolérantes (infectées, mais<br />
asymptomatiques) ; pour les autres, l’incubation dure <strong>de</strong> 7 à 12 mois lorsque la transmission<br />
est réalisée par greffage <strong>de</strong> matériel infecté (Morvan & Castelain, 1968 ; Giunchedi et al.,<br />
1983). Quand <strong>de</strong>s pruniers japonais <strong>de</strong> moins d’un an sont inoculés par <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong><br />
psylles, les premiers symptômes apparaissent 4 à 5 mois environ après la transmission<br />
(Carraro et al., 1998b, 2004a). En verger, selon l’espèce et la variété considérée, les premiers<br />
symptômes apparaissent 2 à 5 ans après la plantation <strong>de</strong> matériel sain (Morvan, 1977 ; Carraro<br />
et al., 1992 ; Labonne et al., 2000 ; Jarausch et al., 2001a). Les symptômes mettent ensuite au<br />
moins 2 ans à se propager à l’ensemble <strong>de</strong>s charpentières (Morvan, 1977) <strong>de</strong>s arbres mala<strong>de</strong>s.<br />
Il reste cependant plusieurs questions en suspens qui, à notre connaissance, n’ont pas été<br />
examinées, malgré leur importance, en particulier dans un contexte où la détection <strong>de</strong> la<br />
maladie est en général basée sur les symptômes (qui apparaissent après une pério<strong>de</strong><br />
d’incubation) : quelle est la durée <strong>de</strong> la latence ? Est-elle plus courte que la durée<br />
d’incubation ? Les vecteurs peuvent-ils acquérir le phytoplasme sur une plante qui n’a pas<br />
encore <strong>de</strong> symptômes ? Les vecteurs peuvent-ils acquérir le phytoplasme pendant toute la<br />
pério<strong>de</strong> où la plante présente <strong>de</strong>s symptômes (en particulier au début et à la fin <strong>de</strong> l’expression<br />
<strong>de</strong>s symptômes) ? Comment varient les pério<strong>de</strong>s d’incubation et <strong>de</strong> latence en fonction <strong>de</strong><br />
l’âge <strong>de</strong> la plante lors <strong>de</strong> son inoculation ?<br />
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