J'ai mang l'innocence - elgweb.com

" J’ai mangé l’innocence "
(Erwan Le Goffic)
chaque main. J’ai vraiment été soulagé de le voir : En chemin je commençais
déjà à désespérer en m’imaginant tomber à nouveau sur une porte close.
— Salut Frank !
— Salut, ça va ?
— Ouais ça va… heu… Je passais te voir, comme ça.
— Ah, c’est sympa… mais là je ne vais pas rester, j’étais seulement passé
avec mon père pour prendre quelques affaires pour l’été.
J’ai alors remarqué l’homme qui était sorti en même temps que Frank et qui se
tenait près de nous.
— Bonjour. Lui dis-je timidement.
Il me répondit par la pareille. Sans toutefois qu’on se serre la main. C’était
quelqu’un qui, derrière des cheveux blancs qui trahissaient son âge, gardait une
certaine classe un peu pincée… du genre qui n’est pas trop dans le besoin…
Puis je me suis retourné vers Frank :
— Ah bon, mais tu ne restes pas ici du tout cet été ?
— Non, on retourne chez nos parents, à Cholet.
— Ah…
— En tout cas t’as eu du bol de me chopper. On est rentré samedi après-midi,
donc on était pas là depuis. T’es tombé au bon moment.
— Ben ouais.
(j’évitais intelligemment de signaler que j’étais déjà passé les deux jours
précédents)
Je ne savais pas trop quoi dire, finalement c’est Frank qui a mis fin à mon
tourment :
— Bon… je vais devoir y aller, on a fini de prendre tout ce qu’il fallait.
— Ah…
On aurait pu aller boire un coup, mais là avec son père… D’ailleurs celui-ci
continuait à vaguement me regarder, et aucun sourire en vue de son côté.
— Christophe aussi il n’est pas là de l’été alors ?
— Non plus… Mais bon, on se reverra en septembre.
À l’évocation de la rentrée, je repensai à son possible redoublement… alors
ça voulait dire que…
— Alors ça veut dire que…
— Oui, je suis allé chercher les résultats tout à l’heure au secrétariat de l’IUT :
La commission d’attribution des diplômes m’a recalée, donc je suis bon pour une
autre année.
Son père m’a alors paru plus sombre.
— Ah ouais, c’est con…
— Mais bon, tu sais, j’en étais quasiment sûr, alors...
— Hmmm….
— Allez faut que j’y aille.
— Ok.
— Allez… à la rentrée alors.
— Oui à la rentrée.
Et ils ont continué leur chemin vers la voiture garée tout près, son père a
ouvert le coffre et Frank y a mis ses sacs avec les autres. En allant s’asseoir à
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