J'ai mang l'innocence - elgweb.com
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" J’ai <strong>mang</strong>é l’innocence "<br />
(Erwan Le Goffic)<br />
respiration pour pouvoir entendre la sienne (je soufflais <strong>com</strong>me un boeuf<br />
tellement j’étais tendu). Et là, une grande vague de soulagement s’est répandue<br />
en moi, j’ai fait un grand ouf, prenant le temps de savourer mon réconfort… en<br />
plus il était mignon, là, à dormir enroulé dans sa couette.<br />
Malgré tout il fallait que je le réveille, on allait être en retard pour prendre le<br />
train. Je lui ai donc tapoté un peu sur l’épaule en lui disant gentiment « Eh !<br />
Christophe ! Il faut se lever ! ». Voyant qu’il ne réagissait pas, je l’ai secoué un<br />
peu, « Oh, hé oh ! Christophe ! Coucou ! ». Là il a gémi mollement. J’ai attendu<br />
un instant qu’il revienne à lui... mais il n’a rien fait d’autre. J’ai dû encore le<br />
secouer pour le faire revenir un peu à lui, mais à part le faire gémir péniblement,<br />
je n’ai pas obtenu de meilleur résultat. Au moment où je <strong>com</strong>mençais vraiment à<br />
m’inquiéter, il a paru lutter quelque peu, son visage se crispant convulsivement, il<br />
a fini par entrebâiller les yeux, puis l’air très las, il m’a dit « oh David » d’une voix<br />
pâteuse.<br />
Une chose était sûre, on était pas parti.<br />
Ok il n’était pas mort, mais un problème en chassait un autre, car si on allait<br />
pas à la Baule <strong>com</strong>me prévu, qu’allait-il dire à ses parents ? à Frank ? Et qu’est<br />
ce qu’ils allaient en déduire ? Je suis parti dans la cuisine pour aller préparer du<br />
café, c’était un peu mon dernier recours pour arriver à le tirer du lit à temps pour<br />
le train. Une fois la machine en route, je suis retourné dans sa chambre.<br />
Christophe s’était rendormi… J’avais vraiment trop forcé la dose la veille.<br />
Une demi-heure plus tard Christophe n’était toujours qu’à moitié réveillé, il<br />
était encore au lit et je lui avais déjà amené deux bols de café, mais il<br />
n’émergeait que très lentement.<br />
— Pour la Baule on ira une prochaine fois, hein ?<br />
— Mais, j’avais envie d’y aller !<br />
(Le pauvre, il me disait cela avec un air si triste, ça me faisait de la peine,<br />
vraiment)<br />
— Ben oui, mais tu ne te sens pas assez bien pour qu’on y aille aujourd’hui,<br />
non ?<br />
— Oui, c’est vrai, me répondit-il mollement, en faisant la moue.<br />
— On ira dans pas longtemps, promis.<br />
— Ah ? c’est sûr ?<br />
— Oui… tiens, ben dans deux semaines ce sont les vacances de noël, on<br />
pourrait y aller à ce moment-là si tu veux ?<br />
— Oh oui, ça serait bien !<br />
— Alors on dit dans deux semaines ?<br />
— D’accord !<br />
Il était tout content, et moi aussi par la même.<br />
Par contre, puisqu’on allait pas à la Baule aujourd’hui, on allait faire quoi ?<br />
Christophe était certes un peu réveillé, mais toujours <strong>com</strong>plètement dans le gaz.<br />
Il aurait pu rentrer plus tôt chez ses parents ? Mais ses parents, ils allaient se<br />
dire quoi en le voyant <strong>com</strong>me ça ? Et qu’est ce qu’il allait leur raconter ? Qu’il<br />
avait <strong>mang</strong>é des burgers et qu’après avoir dormi douze heures il était encore<br />
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