J'ai mang l'innocence - elgweb.com

" J’ai mangé l’innocence "
(Erwan Le Goffic)
Sa candeur m’a fait sourire, en même temps comment pouvait-il se rendre
compte de mon problème ? Et puis c’était logique : Mon canapé, un convertible,
avait la largeur d’un lit deux places une fois déplié. Alors où était le problème ?
Donc forcément, ne trouvant pas d’autre idée à proposer ni aucune excuse
valable (à part que je crevais d’envie de lui sauter dessus), j’ai bien dû accepter
de faire comme ça.
Heureusement pour moi, il ne dormait pas complètement à poil.
Vous devez vous dire que j’avais fait moins le délicat quand je l’avais caressé,
déshabillé et photographié à d’autres reprises ? Mais encore une fois, là ce
n’était pas pareil, il n’était pas sous somnifères, là il était conscient, et je l’aimais,
je ne lui voulais pas de mal. Alors même si ça peut vous paraître bizarre, pour
moi ma « règle » était bien claire : Dans ces conditions-là, pas touche.
Mais durant toute la nuit je l’ai entendu respirer, j’ai senti son corps à côté de
moi, sa chaleur, sa présence… Je devinais même un peu ses formes dans la
pénombre.
J’avais envie de le caresser, de l’embrasser, de l’enlacer…
… Je n’ai quasiment pas fermé l’œil de la nuit, et comme la nuit précédente je
n’avais dormi que quatre heures, ça a fini de m’achever.
Alors au matin, je n’ai trouvé un peu d’énergie que grâce à une sérieuse dose
de café. Je serais bien resté au lit dormir, mais bon, Christophe était réveillé
alors… Alors il fallait que je l’occupe si je ne voulais pas qu’il sorte, j’avais pris
assez de risques avec ça la veille. Et puis, chose qui tombait bien pour une fois :
ce matin-là, il pleuvait. Je n’ai donc pas eu à insister pour qu’il reste à l’intérieur.
Non, mon vrai problème, c’était de l’occuper pendant tout ce temps-là : Il n’y
avait finalement pas grand-chose à faire chez moi, et à part ma télé, je n’avais
trop rien d’autre à lui proposer. Alors dès le milieu de la matinée, j’ai commencé
à sentir chez lui les premiers signes de lassitude, il fallait absolument que je
trouve quelque chose pour l’occuper.
À force de réfléchir, j’ai fini par avoir une idée.
— Christophe, si ça te dit, je m’absente un petit moment, et je reviens avec
une surprise !
Il a accepté sans difficulté, mais avant que je réussisse à sortir de
l’appartement, il a bien dû me demander une dizaine de fois ce que c’était que
cette fameuse surprise.
Bien entendu, je ne lui ai rien dit.
Je n’ai pas non plus oublié en partant de refermer (discrètement) le verrou
derrière moi. Je préférais rester prudent : Je n’avais pas de téléphone chez moi,
mais il y avait une cabine dans la rue et il aurait pu être tenté d’aller appeler ses
parents…
Je suis revenu une petite heure plus tard avec ma surprise : Un morceau du
bras de son frère. L’avant bras gauche et sa main pour être plus exact…
Mais non je plaisante ! Je suis revenu avec une console de jeux vidéos ! Eh
oui ça me semblait être un bon calcul pour l’amuser pendant quelque temps…
par contre, c’était un moins bon calcul pour mon compte en banque, mais le
paiement en plusieurs fois sans frais fait des miracles…
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