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J'ai mang l'innocence - elgweb.com

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36. Sans conséquences<br />

" J’ai <strong>mang</strong>é l’innocence "<br />

(Erwan Le Goffic)<br />

En me levant le lendemain, j’étais inquiet : Je devais passer chez lui le<br />

chercher et on allait ensuite prendre le train pour la Baule. Mais dans quel état<br />

j’allais le retrouver ? Vu la dose de somnifères que je lui avais donnée la veille, je<br />

me demandais s’il aurait émergé pour l’heure. Et puis je craignais aussi qu’il<br />

<strong>com</strong>prenne ce que je lui avais fait en se réveillant (on ne sait jamais), ou encore<br />

qu’il aille raconter la soirée à son frère et que celui-ci fasse des<br />

rapprochements…<br />

Plus de la peur que de la culpabilité me direz-vous ? Oui, même si souvent<br />

cette dernière se nourrit de la première. Enfin, de toute façon, la meilleure chose<br />

que je pouvais faire, c’était de me lever normalement, d’aller chez lui à l’heure<br />

prévue, bref, de ne rien changer : Après tout <strong>com</strong>ment irais-je lui expliquer que<br />

j’arrive le voir une heure plus tôt ? Non, j’allais tout faire <strong>com</strong>me si de rien était,<br />

et on allait bien voir. Ainsi je me suis retrouvé en bas de chez lui à neuf heures,<br />

le train partant dans un peu moins d’une heure, <strong>com</strong>me prévu initialement.<br />

J’ai sonné à l’interphone, une fois… deux fois… trois fois.<br />

Rien.<br />

Alors j’ai tourné en rond, tendu, impatient, seul devant cette porte fermée. J’ai<br />

encore sonné à l’interphone : toujours rien.<br />

Il dormait encore ? Quatre fois quand même que j’avais sonné, et en insistant<br />

pas qu’un peu en plus. Ça faisait bien douze heures qu’il les avait bouffés ces<br />

hamburgers ! il aurait dû se réveiller quand même !<br />

Mais j’avais beau le penser aussi fort que je le voulais, ça ne le faisait pas<br />

répondre à l’interphone pour autant.<br />

J’ai donc fait <strong>com</strong>me j’avais déjà pu le faire auparavant : Je me suis mis dans<br />

un coin pas trop éloigné de la porte d’entrée de l’immeuble, et j’ai attendu<br />

patiemment que quelqu’un entre ou sorte.<br />

Ainsi dix minutes plus tard, j’étais dans le couloir, devant la porte de son<br />

appartement.<br />

J’ai sonné, insistais encore, mais rien. Je <strong>com</strong>mençais à avoir vraiment la<br />

trouille. Qu’est ce que j’avais fait ? Et si jamais j’avais vraiment trop forcé la<br />

dose ? La peur monta d’un cran, j’avais même cette espèce de barre d’angoisse<br />

au ventre qui <strong>com</strong>mençait à venir. J’avais tellement la frousse qu’il m’a fallu<br />

sonner bien trois fois avant de me rappeler que la porte ne devait de toute façon<br />

pas être fermée à clef.<br />

J’ai donc tourné la poignée, et oh surprise ! la porte s’est ouverte.<br />

Ça voulait donc dire qu’il n’était pas venu fermer la porte depuis que j’étais<br />

parti. Il n’avait pas répondu à l’interphone, pas répondu quand j’avais sonné à<br />

l’entrée de son appartement, n’avais pas vérifié sa porte d’entrée depuis que<br />

j’étais parti : En pensant à tout ça, j’avais une peur bleue de ce que j’allais<br />

découvrir, je <strong>com</strong>mençais à me faire des films, à imaginer le pire.<br />

J’ai filé direct dans sa chambre.<br />

Il était allongé sur son lit, enroulé dans les couvertures, il avait l’air de<br />

dormir… Sans me laisser rassurer par cette vision réconfortante, j’ai galopé à<br />

son chevet et rapprochai mon oreille de sa bouche… J’ai dû calmer ma propre<br />

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