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Chapitre 22<br />
Il était assis, le dos tourné à Arthur, et contemplait les<br />
dernières lueurs <strong>du</strong> couchant en train de sombrer dans les<br />
ténèbres derrière l’horizon. C’était un homme assez grand, âgé,<br />
et simplement vêtu d’une longue tunique grise. En se tournant,<br />
il aurait révélé des traits fins et distingués, usés par les tracas<br />
mais non dépourvus d’amabilité : un visage à lui confier vos<br />
économies. Mais l’homme ne s’était pas encore tourné, pas<br />
même en réaction au cri de surprise d’Arthur.<br />
Quand enfin, les ultimes rayons <strong>du</strong> soleil eurent<br />
complètement disparu, il se retourna. Ses traits en étaient<br />
encore illuminés et en cherchant la source de cet éclairage,<br />
Arthur découvrit à quelques mètres de là une sorte de petit<br />
vaisseau – sans doute un aéroglisseur. Il baignait dans une<br />
lumière douce.<br />
L’homme considéra Arthur, non sans tristesse, semblait-il.<br />
Il parla :<br />
— Vous avez choisi une nuit bien froide pour visiter notre<br />
planète morte.<br />
— Qui… qui êtes-vous ? bégaya Arthur.<br />
L’homme détourna les yeux. À nouveau cette expression de<br />
tristesse semblait avoir traversé son visage.<br />
— Mon nom est de peu d’importance.<br />
Il paraissait avoir quelque souci à l’esprit. Et le moins qu’on<br />
pût dire est qu’il ne recherchait pas spécialement la<br />
conversation. Arthur se sentait gêné.<br />
— Je… euh… vous m’avez surpris…, dit-il maladroitement.<br />
L’homme reporta sur lui son attention, avec un léger<br />
haussement de sourcils :<br />
— Hmmmmm ?<br />
— Je disais que vous m’aviez surpris.<br />
— N’ayez pas peur, je ne vais pas vous manger.<br />
Arthur fronça les sourcils :<br />
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