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11) Brouillard au pont de Tolbiac - QueenDido.org

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CHAPITRE VIII<br />

UNE CLIENTE POUR NESTOR<br />

Un carillon me réveilla.<br />

Je sortis du lit et me mis <strong>de</strong>bout. La tête ne me tournait plus. Je me sentais<br />

même assez d'attaque. Je <strong>de</strong>vais bien présenter une bosse — sinon <strong>de</strong>ux — dans les<br />

environs <strong>de</strong> l'occiput, mais mes cheveux les cachaient. J'enfilai ma robe <strong>de</strong> chambre et<br />

consultai le réveil. Il marquait dix heures. Ce n'était pas lui qui sonnait. Ce n'était pas<br />

non plus le téléphone. Le carillon provenait <strong>de</strong> la porte palière. Compris? Quelqu'un<br />

qui coinçait la sonnette avec son doigt ou un clou arraché à ses grosses godasses. Pour<br />

me donner une contenance, je me cloquai ma bouffar<strong>de</strong> dans le porte-pipe et allai<br />

ouvrir, après avoir tiré les ri<strong>de</strong><strong>au</strong>x et fait pénétrer le jour dans ma chambre. Florimond<br />

Faroux, l'air fatigué, entra sans prendre le soin d'essuyer ses semelles sur le paillasson.<br />

— C'est moi qui suis chargé <strong>de</strong> l'affaire, dit-il, sans <strong>au</strong>tre préambule.<br />

— Vous êtes payé pour, dis-je. Quelle affaire?<br />

— Vous remarquerez que je suis venu seul. Je ne veux pas vous prendre en<br />

traître.<br />

Vous appelez ça ne pas me prendre en traître ? Alors que je rêvais <strong>de</strong> Martine Carol ?<br />

— Laissez Martine Carol tranquille.<br />

— F<strong>au</strong>t bien, soupirai-je. Entrez ici.<br />

— Bon sang ! ça schlingue ! s'écria-t-il.<br />

— Médicaments. J'étais plutôt mal fichu. C'est pourquoi je suis <strong>au</strong> lit si tard.<br />

Un début <strong>de</strong> grippe.<br />

— Oui... Dites donc, votre agence, elle est mala<strong>de</strong>, <strong>au</strong>ssi ?<br />

— Pourquoi ?<br />

— Vos employés n'arrivent pas <strong>de</strong> bonne heure <strong>au</strong> boulot.<br />

— Ils ont affaire ailleurs.<br />

— Ah ! ah ! ricana-t-il. Ils cherchent peut-être <strong>au</strong> diable V<strong>au</strong>vert les<br />

macchabées indispensables à la bonne marche <strong>de</strong> l'Agence Fiat Lux. Quel flair ! Bon.<br />

Tout ça pour vous dire que ce sont <strong>de</strong>s voisins qui se sont aperçus <strong>de</strong> la chose.<br />

— Quelle chose ?<br />

Sa cigarette s'était éteinte. Il la ralluma :<br />

— On vous a cambriolé.<br />

— Cambr... Ne me faites pas rire.<br />

— Habillez-vous. On va c<strong>au</strong>ser un petit peu... et comme ça risque d'être long,<br />

je m'assieds... (Il fit comme il disait)... Ensuite, vous me suivrez. Il f<strong>au</strong>t que vous<br />

constatiez les dégâts.<br />

— Non, mais... C'est sérieux?<br />

— Plus que vous ne croyez. Euh... Birikos, ça vous dit quelque chose ?

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