La voie dvotionnelle - Parc La Belle Idée
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Synthèse<br />
Le soufisme est une <strong>voie</strong> mystique de l’Islam qui naît de la nécessité de maintenir<br />
vivante l’expérience de contact avec le Sacré. C’est par l’expérience accumulée<br />
impulsée par le Dessein de se fondre en Dieu que les mystiques soufis des VIII e et<br />
IX e siècles vont construire une ascèse de type dévotionnelle à composante<br />
énergétique. Le procédé le plus utilisé est l’invocation de Dieu (dhikr) mais il y a<br />
aussi l’audition spirituelle (samâ) ainsi que la contemplation de la Beauté, bien<br />
qu’elle soit peu répandue. Les soufis manient leur énergie à partir du plexus<br />
cardiaque et c’est à partir du cœur qu’ils entrent dans les espaces sacrés. Ces<br />
expériences profondes réalimentent un Dessein surpuissant se manifestant en un<br />
style de vie qui gravite autour d’un état de conscience inspirée, ce qui les conduira à<br />
témoigner et à transmettre leur expérience jusqu’aux portes de la Chine. Dès la fin<br />
du IX e siècle, sont posées toutes les bases qui donneront naissance à l’âge d’or du<br />
soufisme des XII e et XIII e siècles. En revanche, nous n’avons pas retrouvé, pour la<br />
période étudiée, la systématisation d’une expérience fondamentale structurée en<br />
pas, qui permettrait de reconnaître une éventuelle discipline "dévotionnelle".<br />
Résumé<br />
Le soufisme est une <strong>voie</strong> mystique de l’Islam. Il naît en réaction à une religion, qui<br />
après une incroyable expansion durant un siècle, se tourne vers le matériel au<br />
détriment du Sacré. Les premiers soufis apparaissent à la fin du VII e siècle. Ils<br />
mènent une vie vagabonde, ascétique et contemplative dans le désert, et ont pour<br />
unique Dessein de se fondre dans la divinité. Hasan Basri peut être considéré<br />
comme le premier maître soufi. Il prône un mépris du monde radical et invite chacun<br />
à faire son examen de conscience. Il est le premier à parler du désir réciproque entre<br />
Dieu et l’homme. Râbi’a al Adawyya, esclave affranchie, parle d’un amour gratuit et<br />
absolu pour Dieu. C’est un amour dévorant et obsessif qui la consume constamment.<br />
Abu Yazid Bistami est un ascète solitaire qui prône une <strong>voie</strong> extatique. Il est le<br />
premier à chercher à reproduire l’ascension nocturne de Mahomet et à parler de<br />
l’annihilation en Dieu (fanâ). Dhu-l-Nûn l’Égyptien définit les stations et états sur la<br />
<strong>voie</strong> menant à Dieu. Son amour pour Dieu est déchirant et sensuel, et il invite à<br />
contempler ce qui est beau comme création de Dieu. Il est l'un des premiers<br />
propagateurs des séances d’audition spirituelle (samâ). Al-Hallâj place l’expérience<br />
au premier plan et marque une rupture avec la religion même. Il mène une vie de<br />
prédicateur errant et va jusqu’aux portes de la Chine en prêchant à tous l’amour pour<br />
Dieu et l’union transformante avec Dieu par l’amour comme but ultime pour tous les<br />
êtres humains. Ses poèmes traduisent l’expérience de l’entrée dans le Profond<br />
comme d’une fusion avec Dieu. L’expérience de ces mystiques s’accumule, elle est<br />
ordonnée et, à la fin du IX e siècle, on y trouve toutes les bases qui permettront<br />
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