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La voie dvotionnelle - Parc La Belle Idée

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nous avons la quasi certitude que la musique de l’Islam a pour origine la musique<br />

persane. Durant l’empire sassanide, les musiciens jouissaient d’un statut privilégié et<br />

le système musical était très élaboré. 233 Les rituels religieux des Zoroastriens étaient<br />

déjà accompagnés d’hymnes chantés. 234<br />

À partir de la fin du IX e siècle, la musique est de plus en plus présente. <strong>La</strong> flûte de<br />

roseau, ney, y prend une place importante car elle a de fortes connotations<br />

mystiques. Rûmi écrira plus tard : « Écoute le roseau (ney), sa plainte nous parle de<br />

séparation. "Depuis qu’on m’a coupé de la jonchaie, mon souffle fait gémir les<br />

hommes" ». Les mélodies sont faites pour toucher le cœur et la voix est au service<br />

de la poésie. « <strong>La</strong> <strong>voie</strong> du chanteur est une référence à la vie divine qui vient des<br />

plus profonds arcanes jusqu’aux niveaux des esprits, des cœurs et des<br />

consciences. » 235 C’est une musique qui laisse une bonne part à l’improvisation et la<br />

résonnance est d’autant plus directe entre les musiciens et les pratiquants du samâ,<br />

qu’ils s’inspirent mutuellement sous le rythme du tambour. « Le tambour est une<br />

référence à la descente des visitations divines sur l’existence. » 236<br />

Dans sa Somme spirituelle, Hujwirî raconte l’anecdote suivante :<br />

« Un homme dit : « Je marchais sur une route de montagne avec lbrâhîm<br />

Khawwâs, une émotion soudaine s'empara de mon cœur et je chantai :<br />

"Tous les hommes sont sûrs que je suis amoureux, mais ils ne savent pas qui<br />

j'aime. Il n'existe pas dans l'homme de beauté qui ne soit surpassée en beauté<br />

par une voix merveilleuse!" lbrâhîm me demanda de répéter ces vers, ce que je<br />

fis. En extase, il frappa du pied le sol pierreux. Je remarquai que ses pieds<br />

s'enfonçaient dans le roc comme si c'était de la cire. Puis il s'évanouit. En<br />

revenant à lui, il me dit : "Je me trouvais au paradis, mais tu ne le savais<br />

pas". » 237<br />

À cette époque, la danse a encore un caractère spontané, elle peut se faire à<br />

n’importe quel endroit et à n’importe quel moment sous l’inspiration d’un son qui<br />

touche le mystique. Celui-ci transforme ainsi le monde en un espace sacré où se<br />

reflète son élan d’amour. Plus tard, la danse prendra des caractéristiques de plus en<br />

plus élaborées.<br />

233<br />

BARBOD, musicien de la cour de Chosroes II (590-628) inventa un système musical comprenant<br />

sept structures modales, trente modes dérivés et trois cent soixante mélodies qui correspondent<br />

au nombre de jours et de mois d’une année du calendrier sassanide.<br />

234<br />

HÉRODOTE mentionne déjà les rituels des Zoroastriens accompagnés de chants de l’empire perse<br />

des Achéménides (550 à 331 avant J.C.).<br />

235<br />

<strong>La</strong> Passion d’Hallaj, Op. cit., p. 99.<br />

236<br />

Ibid., p. 98.<br />

237<br />

Somme spirituelle, pp. 462-463.<br />

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