La voie dvotionnelle - Parc La Belle Idée
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dérangé ? Et il répondit « vous l’avez certainement fait ! » (…) Les soufis avaient<br />
interrompu la contemplation d’Ahmad. » 273<br />
<strong>La</strong> contemplation pouvait être faite avec de jeunes filles ou avec de jeunes éphèbes.<br />
Ce qui est recherché avec cette pratique, c’est la fusion de l’amant avec l’aimé.<br />
À travers la contemplation de la beauté, il s’agit d’entrer dans la perception d’une<br />
réalité transcendante qui réveille l’expérience de la Beauté Sacrée, ce monde de<br />
Beauté que l’on peut parfois saisir comme une réminiscence du Profond.<br />
L’entrée dans le Profond par la contemplation de la Beauté<br />
<strong>La</strong> description que nous faisons ici est une hypothèse basée sur les quelques<br />
descriptions que nous avons et qui sont postérieures à la période étudiée (XII e<br />
siècle).<br />
Comme on l’a vu dans les histoires et poèmes qui ont inspiré ces mystiques, il s’agit<br />
pour l’amant de s’unir avec l’aimé. Qays s’appuie sur <strong>La</strong>yla ; sans elle, il n’est pas<br />
complet. Elle le complète entièrement. C’est son Complément. De même, le<br />
mystique qui entre dans la contemplation n’est pas complet, il a une forte recherche,<br />
un Dessein de s’unir avec ce qui le complète entièrement et il va s’appuyer pour<br />
entrer, sur l’image de la jeune fille ou du bel éphèbe. Qays en contemplant <strong>La</strong>yla se<br />
transforme en Majnûn, il n’est plus lui-même, mais il est altéré, il passe par une sorte<br />
de transe. De même, le mystique en contemplant cette jeune fille ou ce bel éphèbe,<br />
va s’altérer et oublier son moi quotidien. Grâce à cette altération, il va pouvoir voir la<br />
Beauté de l’aimé(e). Probablement par la répétition de la pratique, l’image profonde<br />
du Complément va se configurer de plus en plus profondément au point de réveiller<br />
chez le mystique une image qui a une vie propre au sein de son monde intérieur.<br />
« Et voici que je vis devant moi une belle et charmante fée dont la grâce et la<br />
beauté livraient au pouvoir de l’amour tous les êtres du monde. Oh ! Cette jeune<br />
impie, tendre, espiègle, charmeuse, enjouée, primesautière ! » 274<br />
Il ne s’agit plus de <strong>La</strong>yla, de la jeune fille ou du jeune éphèbe qui existe au dehors,<br />
devant le mystique, mais de la représentation interne de <strong>La</strong>yla ou de la jeune fille (ou<br />
du jeune éphèbe) ; il s’agit de la représentation du Complément. C’est une image qui<br />
augmente le seuil énergétique et qui déclenche une forte commotion émotive car<br />
c’est Elle ou Lui. 275<br />
273 Sufi’s Orders in Islam, Op.cit., p. 212.<br />
274 Description de RÛZBEHÂN dans Le Jasmin des fidèles d’amour, Op.cit., p. 47.<br />
275 Autolibération, Luis AMMANN, Éditions Références, Paris, 2004, p. 216.<br />
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