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708 LES COMMUNAUX ET LA RVOLUT1ON FRANÇAISE.
dernières années de l'ancien régime, où se manifeste une recrudescence
de l'exploitation domaniale (1). Les seigneurs
essayent, par tons les moyens, surtout par la réfection de leurs
terriers, de mettre la main sur les terres considérées comme
communes, et nous avons de ce fait un certain nombre
d'exemples que des investigations méthodiques dans les archives
locales multiplieraient sans doute it l'infini (f). Pour les paysans,
ils considèrenties communaux de la môme façon que leurs
propres tenures : à l'antique possession précaire, ils veulent
substituer le droit de propriété complet et absolu, individuel
pour les tenures, collectif, au moins tout d'abord, pour les
communaux (3;. Il faut dire : tout d'abord, car les paysans ne
forment pas une classe homogène, dont les intérêts soient tout
à fait cohérents ; une fois admis le droit de propriété des paroisses
sur les communes (4), un certain nombre d'entre les paysans,
les journaliers, les manouvriers, ais désirent le partage,
qui leur assurera la possession exclusive d'un lopin de terre; les
autres, les gros tenanciers, les fermiers, les « laboureurs u,
prennent parti plutôt pour la propriété commune, qui facilite,
jar l'emploi des pâquis, l'élevage rémunérateur du bétail et
(1; Ph. Sagnac, Quomodo jura dominii auchi fuerinL.., Paris, 1598, in-80;
Il. Sée. La portée du régime seigneurial au xvin e siècle, dans la flev. d'hist.
rnod. et cont., moi 1908, t. X, p. 173-191.
(2) Voy. particulièrement Kareiew, La question paysanne au x'ii' si'cle,
trad. franc., Paris, 1899, in-°, p. 83, 86-87. Cr. H. See, Les classes rurales
en Bretugnedu .rv,° siècle ii la Révolution, 3' partie, chap. XV; A. Demangeon,
La plaine picarde, Paris, 1905, in-80, p. 335; André MaLter, « Bourgeois
et manunts ' dans les anciennes communautés rurales, dans Pages Libres, 25
avril 1908. p. 455-64; H. Sée, La portée du rég. seign., loc. cil,, p. 588-
190.
(3) L'interprétation qui suit des 5entimeots des paysans ressort des cahiers
et des textes signales par Kareiew, op. cil., par G. Bourgin, Le partage &s
biens communaux, et par Ph. Sagnac et Caron, L'abolition du régime seigneurial,
Paris. 1907, in-81, p. 133 sqq., 507 sqq.
(4) Ksreiew, op. cil., p. 84, 145-147, 150-155 ; M. Kovalewakv, Le droit
seigneurial et la situation écun. et roc. des paysans 3 la fin du siècle dernier.
ExIr. de la lIeD. internat. de sociologie, Paris, 1901, in-8 0 , p. t1-13; Sagnac,
Les paysans en France au .rvu" siècle, dans la fle». de synthèse hislor., avril 1906.
C'est è cette époque que se précisa la distinction entre biens communaux (domaine
privé) et bie,is patrimoniaux (domaine public), ccax-ci absolument nécessaires
à la vie collective de la commune. Je néglige complètement dans
mon exposé la question des biens patrimoniaux.