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716 LES COMMUNAUX ET LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.
d'Essuiles donnait des approximations pour différentes régions
de la Franco 120.000 arpents dans la généralité de Soissons,
150.000 au moins dans celle de Paris, pas moins sans doute en
Bourgogne, Champagne, Alsace, Lorraine, Franche-Comté,
Normandie, Bretagne et Auvergne, etc. I 1'. En fait, les Constituants
ne savaient rien de précis sur l'étendue et la répartition
des biens communaux et des terres vaines, et ils pouvaient
d'autant moins le savoir, que ce n'est qu'au milieu du XIX 0 siècle
qu'on a eu des chiffres, difficilement repérés, et offrant
d'ailleurs, dans les statistiques successivement élaborées, des
contradictions et des obscurités inintelligibles (2); cette considération
interdit de juger avec rigueur les hommes de la Révolution,
qui ont essayé de résoudre par la justice et par la raison
un problème dont il leur était défendu d'avoir toutes les données.
Loin d'ailleurs de se lancer é l'aveuglette dans l'inconnu,guidés
par des préjugés métaphysiques, les Constituants continuaient,
en attendant les résultats de l'enquète demandée aux conseils
généraux, d'avancer avec prudence au milieu des droits et des
une, député é la Législative, et Fabre de l'Hérault, député à la Convention,
dans des rapports sur lesquels j'aura[ 4i revenir. Vov. G. l3ourgin, Le partage
des biens communaux, P. 3.9, n. I, et P. 663.
(l) Traité polit. et Icos. les communes, p- 49-53.
(Ii La Révolution n'a eu de chiffres précis, sans qu'on sache s'ils sont
exacts, qu'en ce qui concerne les bois communaux,évalus, d'après un tableau
imprimé en l'an IV è la suite du rapport d'Isoré sur l'administration forestière,
à 2.004.272 arpents. Sur les statistiques des communaux, dont les èknents
commencèrent à être recueillis en 1835, voy. t. de Crisenoy, Statistique
des biens communaux, dans la lier. gn. sladmia, 1887. t. XXVII, p 257;
Oraffin, op. cil., tableaux à la fin de son ouvrage; Cleray, op. cil., p. 184-
198. Avant 1835, ou ne sait donc rien de précis, à l'exception des départe
ments pour lesquels tes statistiques préfectorales du Consulat et de l'Empire
fournissent des chiffres; postérieurement é 0871, date de la dernière statistique
utilisée par Crisenoy, on n'a plus que les chiffres globaux des enquêtes
agricoles décennales, qui ne permettent pas de suivre la transformation des
communaux par département (Mercier-Valenton, Les biens communaux, leur
utilisalion sociale, thèse, Paris, 1903, in-S°, p. 10). Sur l'état des communaux
en 1859, voy. J. Ferrand, Lie la propriété communale en France et de sis
mise en valeur, Paris, 1859, in-8 1, p. 77-84. Pour la Meuse, P Schmitt estime
à 4.000 hectares les communaux du district de Bar-le-Duc, où un tiers
des villages n'en possèdent pas (La r'part. tic la propm'iué en 1789..., dans
les Annales de l'Est et du fiord, avril 1908, p. 247.