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Agrobiologie de T Lyssenko - communisme-bolchevisme

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C'est pourquoi les sélectionneurs <strong>de</strong> semences qui croient aux principes essentiels <strong>de</strong> la théorie mendélomorganiste<br />

affirment que tous les organismes obtenus dans le passé, il y a 10-15 ans, d'une graine initiale, ont le<br />

même patrimoine héréditaire. Ils estiment en conséquence que le croisement <strong>de</strong> ces plantes est inutile.<br />

Pour <strong>de</strong>s généticiens, la question <strong>de</strong> la nocivité <strong>de</strong> l'autofécondation ou <strong>de</strong> l'utilité d'une fécondation croisée ne<br />

peut se poser quand il s'agit d'une variété <strong>de</strong> lignée pure.<br />

C'est aussi la théorie morganiste qui a inspiré la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'inzucht pour les plantes allogames, métho<strong>de</strong> qui<br />

s'est révélée inefficace. Les plantes obtenues au moyen <strong>de</strong> l'inzucht sont toujours débiles, peu résistantes et en<br />

général moins fertiles. Les morganistes ont prétendu, et ils continuent <strong>de</strong> prétendre, que les échecs <strong>de</strong> l'inzucht<br />

sont dus non à la consanguinité, comme le croient les darwinistes, mais au fait que lors <strong>de</strong>s croisements consanguins,<br />

les mauvais gènes <strong>de</strong>viennent homozygotes (il y a accumulation <strong>de</strong> particules héréditaires<br />

pernicieuses), ces gènes étant masqués à l'état hétérozygote <strong>de</strong> l'organisme par les gènes dominants.<br />

D. F. Jones compare l'inzucht au travail d'un bon détective et déclare à peu près ce qui suit : Qui donc ira décrier<br />

le travail si utile d'un détective qui découvre un crime affreux ? Or, on vilipen<strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> d'inzucht sans<br />

comprendre qu'il faudrait au contraire l'exalter. La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'inzucht se borne à nous révéler les mauvais<br />

gènes qui existaient dans une variété, mais ne s'étaient pas encore manifestés. La variété venait bien <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s<br />

dizaines d'années, mais vous ne saviez pas qu'elle recelait <strong>de</strong> mauvais gènes, et c'est uniquement grâce à l'inzucht<br />

que vous avez découvert les « criminels». Sans l'inzucht, vous n'auriez peut-être jamais, su que dans la variété <strong>de</strong><br />

plantes dont vous faites votre pain se dissimulait une chose aussi détestable que <strong>de</strong>s gènes latents. [« Quand on<br />

étudie le préjudice soi-disant causé par l'inbreeding, ce <strong>de</strong>rnier n'est pas plus à blâmer que le détective qui<br />

découvre un crime. Il doit être félicité, et non condamné » (Edward M. East and Donald F. Jones : Inbreeding<br />

and Outbreeding, Their Genetic and Sociological Significance. Phila<strong>de</strong>lphia and London, 1919).]<br />

Voilà à quoi on peut aboutir, dans le domaine <strong>de</strong> la production <strong>de</strong>s semences, si l'on prend le morganisme au<br />

sérieux, si on le considère sans rire comme une science.<br />

Notre façon <strong>de</strong> voir, celle <strong>de</strong>s darwinistes, est tout autre. Nous partons du fait que les conditions d'existence, les<br />

conditions d'éducation <strong>de</strong> l'organisme végétal retentissent plus ou moins sur le comportement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scendants<br />

<strong>de</strong>s plantes. Il n'existe pas au mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux choses absolument i<strong>de</strong>ntiques ; il n'existe pas non plus dans les<br />

champs <strong>de</strong>ux mètres carrés qui le soient. De là vient que les conditions du milieu extérieur diffèrent toujours plus<br />

ou moins pour les diverses plantes. Pour cette raison déjà, — et, bien entendu, ce n'est pas la seule, — ou ne peut<br />

imaginer <strong>de</strong>ux plantes, même <strong>de</strong> la variété la plus pure, absolument i<strong>de</strong>ntiques aussi bien au point <strong>de</strong> vue<br />

morphologique que par leur nature intime, autrement dit, par leur patrimoine héréditaire.<br />

Les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> multiplication <strong>de</strong>s plantes sont <strong>de</strong>s plus variés, mais elles se reproduisent surtout par la voie<br />

sexuelle.<br />

Quel est le principal trait spécifique <strong>de</strong> la multiplication sexuelle ? C'est que l'organisme recommence sa vie.<br />

Quant aux organismes que l'on obtient non à partir <strong>de</strong> cellules sexuelles, mais par boutures, tubercules, bulbilles,<br />

etc., ils se distinguent par ceci qu'ils ne recommencent pas leur vie, mais la continuent. On sait généralement que<br />

pour semer au printemps <strong>de</strong>s graines <strong>de</strong> blé d'hiver, par exemple, il faut les vernaliser, c'est-à-dire les placer dans<br />

<strong>de</strong>s conditions où elles passeront par le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> la vernalisation. Mais si l'on prélève <strong>de</strong>s boutures sur les parties<br />

fructifères <strong>de</strong>s plantes <strong>de</strong> ce blé, point n'est besoin <strong>de</strong> les placer dans les conditions qui leur seraient nécessaires<br />

pour se vernaliser. Si la plante se trouve déjà à un sta<strong>de</strong> adulte, et si l'on prélève une bouture à son sommet, il est<br />

inutile <strong>de</strong> la placer dans les conditions <strong>de</strong> la vernalisation ou du photosta<strong>de</strong>.<br />

La multiplication sexuelle se distingue foncièrement <strong>de</strong> tout autre mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> multiplication précisément en ceci,<br />

que l'organisme recommence sa vie, alors qu'avec la multiplication végétative, elle continue. C'est ce qui<br />

explique, à mon sens, pourquoi la sélection naturelle a créé le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction sexuelle ; pourquoi il existe<br />

<strong>de</strong>ux sexes chez les animaux et chez les végétaux. Le darwinisme permet assez facilement <strong>de</strong> tirer cette question<br />

au clair.<br />

Les organismes ont toujours la propriété <strong>de</strong> recommencer la voie <strong>de</strong> développement parcourue par leurs ancêtres<br />

; mais étant donné que pour aucune plante les conditions du milieu extérieur ne sont jamais absolument les<br />

mêmes que pour leurs ancêtres, l'hérédité <strong>de</strong>s semences n'est jamais exactement ce qu'elle était chez les<br />

semences <strong>de</strong>s générations antérieures. Ainsi, l'hérédité ancienne se modifie pour donner naissance à une hérédité<br />

nouvelle.<br />

Deux cellules sexuelles, en s'unissant au moment <strong>de</strong> la fécondation, produisent une cellule (zygote) qui est le<br />

point <strong>de</strong> départ d'un organisme. Cette cellule nouvelle, plus riche, donne un organisme plus apte à se développer<br />

que s'il provenait <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s cellules non fécondées prise séparément. [On sait que <strong>de</strong>s organismes peuvent<br />

se développer à partir <strong>de</strong> cellules sexuelles non fécondées ; mais <strong>de</strong> temps à autre, ces espèces recourent, elles<br />

aussi, à la fécondation.]<br />

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