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Agrobiologie de T Lyssenko - communisme-bolchevisme

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Il importe <strong>de</strong> souligner que lors <strong>de</strong> la fécondation, c'est-à-dire <strong>de</strong> la fusion <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cellules, on obtient une<br />

troisième cellule, le zygote, non seulement mieux adaptée aux conditions <strong>de</strong> développement que chacune <strong>de</strong>s<br />

cellules sexuelles prises à part, mais encore plus viable. Notons en passant que vitalité accrue et plus gran<strong>de</strong><br />

faculté d'adaptation aux conditions du milieu ne sont pas la même chose.<br />

Pourquoi l'autofécondation répétée entraîne-t-elle une diminution, un affaiblissement <strong>de</strong> la vitalité et, par suite,<br />

ce que nous appelons une dégénérescence ? Jusqu'ici, nous expliquions cela uniquement par un rétrécissement<br />

<strong>de</strong>s possibilités d'adaptation au milieu extérieur. C'est juste ; mais il y a encore autre chose. Car la principale<br />

utilité <strong>de</strong> la fécondation croisée est peut-être ailleurs. Quand il y a eu autofécondation prolongée, que le « sang »<br />

n'a pas été renouvelé, rafraîchi par le croisement, la vitalité <strong>de</strong> la <strong>de</strong>scendance diminue, décline à son tour. Et les<br />

possibilités d'adaptation diminuent aussi chez les <strong>de</strong>scendants.<br />

Tout adversaire <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong>s croisements intra-variétaux peut dire ou penser : « Tout cela est exact, je n'en<br />

disconviens pas ; mais dans le cadre d'une variété pure, les plantes ont une hérédité i<strong>de</strong>ntique. Si même elle ne<br />

l'est pas au point <strong>de</strong> vue du matérialisme dialectique, je me convaincs <strong>de</strong> mes propres yeux dans une pépinière <strong>de</strong><br />

semences qu'elle est i<strong>de</strong>ntique. » [En l'occurrence, l'essentiel, il est vrai, n'est pas que les yeux <strong>de</strong> ces chercheurs<br />

sont imparfaits, mais que leur façon <strong>de</strong> penser empêche leurs yeux <strong>de</strong> voir ce qu'ils pourraient et <strong>de</strong>vraient<br />

voir.] Et il ne manquera pas alors d'invoquer le nom <strong>de</strong> Darwin, <strong>de</strong> dire que Darwin lui-même affirmait que le<br />

croisement n'était utile que si les organismes que l'on se propose <strong>de</strong> croiser diffèrent tant soit peu par leur nature<br />

héréditaire. Avec une hérédité i<strong>de</strong>ntique, le croisement n'était d'aucun avantage, même dans les expériences <strong>de</strong><br />

Darwin. Et <strong>de</strong> citer l'exemple <strong>de</strong>s croisements <strong>de</strong> pois d'une même variété qui, chez Darwin, n'auraient donné<br />

aucun résultat.<br />

Mais lorsqu'ils invoquent ces exemples, les adversaires du croisement intravariétal altèrent le sens <strong>de</strong><br />

l'expérience <strong>de</strong> Darwin et l'exposent <strong>de</strong> façon inexacte. Darwin indique au contraire que si l'on prend pour les<br />

mélanger par une fécondation croisée <strong>de</strong>s plantes <strong>de</strong> pois qui se sont développées au cours <strong>de</strong>s générations<br />

antérieures dans <strong>de</strong>s conditions tant soit peu différentes, les <strong>de</strong>scendants présentent une vitalité, une vigueur<br />

considérablement accrues. [« Il faut se rappeler, écrivait Darwin, que dans <strong>de</strong>ux cas où <strong>de</strong>s variétés très fertiles<br />

sont apparues parmi les plantes servant à mes expériences, savoir, avec Mimulus et Nicotiana, ces variétés<br />

gagnaient beaucoup à être croisées avec une lignée fraîche ou une variété légèrement différente. Ce fut aussi le<br />

cas avec les variétés cultivées <strong>de</strong> Pisum sativum »... « Par lignée fraîche j'entends une plante non apparentée<br />

dont les ancêtres, cultivés pendant plusieurs générations dans un autre jardin, ont été par conséquent placés<br />

dans <strong>de</strong>s conditions quelque peu différentes »... « Si les fleurs ne sont pas visitées par les insectes <strong>de</strong> la région,<br />

ou ne le sont que très rarement, comme dans le cas du pois commun et du pois <strong>de</strong> senteur, et sans doute dans<br />

celui du tabac quand il est cultivé en serre, toute différenciation <strong>de</strong>s éléments sexuels, conséquence <strong>de</strong><br />

croisements répétés, tendra à s'effacer. C'est apparemment ce qui s'est produit avec les plantes dont je viens <strong>de</strong><br />

parler, car elles n'ont tiré aucun profit d'avoir été croisées l'une avec l'autre, mais ont beaucoup gagné au<br />

croisement avec une lignée fraîche. » (Souligné par moi. — T. L.) (Charles Darwin : The Effects of Cross and<br />

Self Fertilisation in the Vegetable Kingdom. Second édition, London 1878, pp. 389, 257, 458.).]<br />

Ici, une question peut se poser : les plantes d'une variété pure poussent au kolkhoz dans un même champ. Or,<br />

Darwin dit que la fécondation croisée n'a d'utilité que si les plantes ont été cultivées aux générations antérieures<br />

dans <strong>de</strong>s jardins différents et que par suite les conditions d'éducation ont été légèrement différentes. On peut<br />

nous dire que les plantes <strong>de</strong> chaque lignée pure <strong>de</strong> blé d'hiver (par exemple Hostianum 0237, ou les variétés<br />

créées par L. Maximtchouk : Od-01, Od-02, Od-03) ont une hérédité i<strong>de</strong>ntique. Car dans les pépinières <strong>de</strong><br />

semences où d'ordinaire on sème sur <strong>de</strong> petites parcelles les <strong>de</strong>scendances <strong>de</strong> différents pieds typiques <strong>de</strong> la<br />

variété, on observe toujours que les plantes sont uniformes sur toutes les parcelles. Ce n'est que très<br />

exceptionnellement que les plantes d'une parcelle s'écartent légèrement du type, et d'ordinaire cela s'explique non<br />

par une différence dans l'hérédité <strong>de</strong> ces plantes par rapport à celles <strong>de</strong>s autres parcelles, mais par la diversité <strong>de</strong>s<br />

conditions du champ, par le microrelief. Et si l'on observe dans une pépinière <strong>de</strong> semences cette uniformité<br />

idéale, c'est que selon la théorie <strong>de</strong> Darwin il est inutile <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à la fécondation croisée <strong>de</strong>s plantes <strong>de</strong><br />

froment appartenant à <strong>de</strong>s variétés <strong>de</strong> lignée pure.<br />

Mais cette référence aux pépinières <strong>de</strong> semences nous semble peu convaincante, ne serait-ce que parce que<br />

d'ordinaire ceux qui parlent <strong>de</strong> la sorte n'ont guère observé eux-mêmes les plantes et se sont encore moins<br />

occupés d'aménager <strong>de</strong>s pépinières, qu'ils ne connaissent que par les livres. Il est malheureusement trop vrai que<br />

souvent les livres traitant telle ou telle partie <strong>de</strong> l'agronomie sont écrits par <strong>de</strong>s personnes qui ne connaissent pas<br />

pratiquement ce dont elles parlent.<br />

La plupart <strong>de</strong>s thèses <strong>de</strong> la science agronomique sont telles qu'il ne faut pas trop insister <strong>de</strong>ssus ; mieux : le<br />

chercheur doit toujours travailler à les « saper », même si elles ont été formulées par lui. Ces thèses peuvent<br />

comporter une vérité, une efficience relatives, donc être utiles ; pourtant, il faut en trouver d'autres encore plus<br />

vraies, plus efficientes. Mais il en est qu'il faut comprendre, se rappeler une fois pour toutes, et dont on doit<br />

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