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Agrobiologie de T Lyssenko - communisme-bolchevisme

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Pour montrer que je n'exagère rien, je citerai ici certains passages d'un livre <strong>de</strong> Sinnott et Dunn, principal manuel<br />

utilisé dans les écoles supérieures. A la page 43 [<strong>de</strong> l'édition russe] <strong>de</strong> ce manuel, on peut lire : « Il s'agit <strong>de</strong><br />

savoir si une réaction qui s'est produite chez un ancêtre (par exemple, la croissance plus vigoureuse <strong>de</strong>s plantes<br />

sur un bon terrain, et celle <strong>de</strong>s animaux bien nourris, chauffés ou éclairés), exerce une influence déterminée sur<br />

les réactions qui se produiront chez ses <strong>de</strong>scendants. Si une réaction du parent a provoqué une variation visible,<br />

s'ensuit-il que les <strong>de</strong>scendants réagiront <strong>de</strong> même, et cela facilite-t-il chez ces <strong>de</strong>rniers le développement <strong>de</strong> ce<br />

caractère en l'absence du même stimulant ? » (Edmund W. Sinnott and L. C. Dunn : Principles of Genetics.<br />

Third edition. New-York and London, 1939, p. 29.)<br />

Le raisonnement, on le voit, commence par une question. Vient ensuite l'exposé d'un certain nombre <strong>de</strong> faits<br />

expérimentaux <strong>de</strong>stinés à prouver que seul le corps change en fonction <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie, et que la qualité<br />

<strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> l'hérédité ne dépend pas <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières. Après quoi, les auteurs concluent :<br />

« La réaction du parent à certains stimulants prédispose-t-elle les <strong>de</strong>scendants à cette même réaction ou à une<br />

autre similaire ? Ou, pour parler comme Weismann, les caractères acquis par le soma se transmettent-ils comme<br />

tels aux cellules germinales ? Telle est, au sens le plus strict, la question <strong>de</strong> l'hérédité <strong>de</strong>s caractères acquis. Mais,<br />

<strong>de</strong>s expériences et <strong>de</strong>s observations que nous avons citées, il ressort que les probabilités sont décidément contre<br />

la transmission héréditaire <strong>de</strong> caractères somatiques acquis tels que maladies, mutilations, effets <strong>de</strong> poisons,<br />

mauvaise nourriture, variations dans la nourriture, la lumière et la température, ainsi que <strong>de</strong>s modifications<br />

provoquées par l'usage, le non-usage ou l'exercice. » (Edmund W. Sinnott and L. C. Dunn : Principles of<br />

Genetics. New-York and London, 1925, p. 300.)<br />

Telle est la thèse fondamentale <strong>de</strong> la génétique morganiste, son point <strong>de</strong> départ.<br />

Mitchourine a formulé la thèse diamétralement opposée : aucune variation du génotype n'est indépendante <strong>de</strong>s<br />

conditions <strong>de</strong> vie. Dans un organisme rien, littéralement, ne se produit qu'en relation avec les conditions du<br />

milieu extérieur.<br />

Qu'est-ce qui distingue en effet la matière vivante <strong>de</strong> celle qui ne l'est pas ? Le fait qu'elle exige toujours<br />

nécessairement — c'est une propriété inhérente à tout ce qui vit — <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie relativement définies.<br />

Mieux on préserve un corps brut <strong>de</strong> telles ou telles influences extérieures, et plus longtemps il reste ce qu'il est.<br />

Alors qu'un organisme vivant ne peut subsister s'il reste même une fraction <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> isolé <strong>de</strong>s conditions<br />

extérieures indispensables à son existence, à son métabolisme. C'est pourquoi les modifications qui se produisent<br />

dans l'organisme ne sont concevables qu'en fonction <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie.<br />

Mais alors, que penser <strong>de</strong>s expériences d'où l'on a conclu que ni les mutilations, ni même une alimentation très<br />

dissemblable <strong>de</strong>s formes parentales n'entraînent <strong>de</strong> modifications chez les <strong>de</strong>scendants, alors qu'en règle générale<br />

les modifications, même morphologiques, <strong>de</strong>s chromosomes se transmettent à la <strong>de</strong>scendance ? N'est-ce pas là,<br />

disent les morganistes, la preuve que les chromosomes sont une substance spéciale, foncièrement différente <strong>de</strong> la<br />

substance du corps ordinaire (soma) ?<br />

Etant donné, poursuivent-ils, que la continuité matérielle d'une génération à l'autre est assurée uniquement par la<br />

substance héréditaire, les conclusions suivantes s'imposent. Seule la séparation <strong>de</strong>s chromosomes à un certain<br />

sta<strong>de</strong> du développement <strong>de</strong> la cellule peut expliquer le fait, selon eux inexplicable autrement, que la <strong>de</strong>scendance<br />

d'un couple d'organismes, ou d'une plante (si elle est autogame), se diversifie, possè<strong>de</strong> les caractères et les<br />

propriétés <strong>de</strong>s ancêtres qui ont participé au croisement. On sait que souvent, dans une <strong>de</strong>scendance hybri<strong>de</strong>, les<br />

caractères se mettent en quelque sorte à diverger. Cette divergence <strong>de</strong>s caractères, disent les morganistes, ne peut<br />

s'expliquer que par une disjonction <strong>de</strong>s chromosomes.<br />

L'hérédité, disent encore les morganistes, se transmet <strong>de</strong> génération en génération par les chromosomes, et ce<br />

n'est qu'à titre d'exception que certaines propriétés, certains caractères peuvent être transmis par le plasma <strong>de</strong> la<br />

cellule.<br />

Ces raisonnements semblent inspirés par la logique, mais c'est une logique purement formelle. Avec cette<br />

logique-là, les chercheurs en arrivent, bon gré mal gré, à cette conclusion qu'il n'y a rien <strong>de</strong> nouveau dans le<br />

mon<strong>de</strong> ; que la chair, le sang, la cellule, le chromosome, une parcelle <strong>de</strong> chromosome (gène) proviennent d'une<br />

chair, d'un sang, d'une cellule, d'un chromosome, d'une parcelle <strong>de</strong> chromosome i<strong>de</strong>ntiques.<br />

Cette logique conçoit la transmission <strong>de</strong>s propriétés héréditaires comme le simple passage, — <strong>de</strong>s ancêtres aux<br />

<strong>de</strong>scendants, — <strong>de</strong> corpuscules <strong>de</strong> la « substance héréditaire » localisés dans les chromosomes.<br />

Quant aux modifications <strong>de</strong> la « substance héréditaire », appelées ordinairement mutations, les savants <strong>de</strong> la<br />

tendance morganiste avouent franchement (dans leurs manuels et dans leurs cours) en ignorer les causes, ignorer<br />

les raisons pour lesquelles se modifie la «substance héréditaire». Il n'y aurait que <strong>de</strong>mi-mal si on s'en tenait là.<br />

Mais les morganistes déclarent : bien que nous ignorions les causes <strong>de</strong>s mutations, nous savons que ces<br />

mutations, c'est-à-dire les modifications <strong>de</strong> la « substance héréditaire », ne sont pas provoquées par l'assimilation<br />

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