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Agrobiologie de T Lyssenko - communisme-bolchevisme

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Et, enfin, 3° dans l'ensemble <strong>de</strong> l'organisme, les éléments nutritifs indispensables aux différents processus ne leur<br />

sont pas dispensés d'une manière égale. Les processus les plus importants sont alimentés dans une mesure qui se<br />

rapproche le plus <strong>de</strong> la norme ; ils sont protégés aussi bien contre l'insuffisance que contre un excès <strong>de</strong> nourriture<br />

en général, ou <strong>de</strong> tels ou tels éléments. Quant aux processus moins importants, ils reçoivent moins <strong>de</strong> la norme,<br />

la norme ou plus <strong>de</strong> la norme, selon la quantité <strong>de</strong> nourriture disponible.<br />

Ici, une question peut se poser : en quoi notre conception <strong>de</strong>s relations qui existent entre la nature, l'hérédité <strong>de</strong>s<br />

organismes, d'une part, et les conditions <strong>de</strong> vie, <strong>de</strong> l'autre, se distingue-t-elle pratiquement du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s<br />

généticiens morganistes ? Ceux-ci déclarent que les conditions <strong>de</strong> vie ne modifient, sous le rapport qualitatif et<br />

quantitatif, que le corps (soma) <strong>de</strong> l'organisme. Quant aux modifications qualitatives <strong>de</strong> la nature, c'est-à-dire <strong>de</strong><br />

l'hérédité <strong>de</strong> l'organisme, elles ne dépendraient pas <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l'organisme. Nous avons<br />

nous aussi, il est vrai, signalé qu'une modification <strong>de</strong>s organismes végétaux due aux conditions <strong>de</strong> vie influe peu<br />

en général sur l'hérédité <strong>de</strong> la <strong>de</strong>scendance. Mais nous affirmons qu'une modification du corps entraîne<br />

obligatoirement une modification <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> ce corps. Quant à la <strong>de</strong>scendance d'un organisme dont telles ou<br />

telles parties ont pu se modifier, elle ne sera pas toujours modifiée. Il semblerait que cette divergence <strong>de</strong> vues,<br />

entre nous et les généticiens mendéliens-morganistes, au sujet <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s organismes importe peu dans la<br />

pratique. Car celle-ci a affaire à <strong>de</strong>s semences dont l'hérédité, selon les généticiens, ne dépend pas <strong>de</strong> la<br />

modification <strong>de</strong> certains caractères et propriétés <strong>de</strong>s plantes parentales, ou, selon nous, n'en dépend d'ordinaire<br />

que dans une mesure plus ou moins gran<strong>de</strong>. Il semblerait que la divergence soit d'ordre purement théorique. Or,<br />

ces divergences théoriques sont très importantes pour la pratique.<br />

Depuis la victoire du darwinisme, nul ne conteste la variabilité <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s formes végétales et animales.<br />

Mais, comme nous l'avons déjà dit, la science ignorait les moyens <strong>de</strong> modifier concrètement la nature, c'est-àdire<br />

l'hérédité <strong>de</strong>s organismes végétaux et animaux. L'agrobiologie soviétique, la doctrine mitchourinienne<br />

indiquent ces moyens. Modifier la qualité du corps vivant est l'unique moyen <strong>de</strong> modifier l'hérédité <strong>de</strong> ce corps.<br />

Les conditions du milieu extérieur sont à l'origine <strong>de</strong> la vie et du développement, et par conséquent <strong>de</strong>s<br />

modifications du corps vivant. Aussi l'unique métho<strong>de</strong>, l'unique moyen <strong>de</strong> diriger non seulement l'organisme<br />

comme tel, mais aussi sa nature, c'est-à-dire son hérédité, c'est d'apprendre à diriger tels ou tels organes ou<br />

parties d'organes, à influer sur eux aux moments voulus en faisant intervenir <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> milieu extérieur<br />

appropriées. Dans la nature, cela se fait au hasard. Sous l'action <strong>de</strong>s conditions du milieu extérieur, certains<br />

processus, le développement <strong>de</strong> certains organes se modifient en s'adaptant à ces conditions. Si les substances <strong>de</strong><br />

l'organe et du processus modifiés s'intègrent à un certain <strong>de</strong>gré dans la chaîne <strong>de</strong>s processus qui mènent à la<br />

formation <strong>de</strong>s cellules reproductrices, les modifications se transmettent à la <strong>de</strong>scendance. Les modifications qui<br />

concourent à la survivance <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scendants avantagent dans leur vie et leur développement les organismes qui en<br />

bénéficient. Mais si les modifications sont nuisibles, les organismes qui les subissent auront moins <strong>de</strong> chances <strong>de</strong><br />

survivre, et ces modifications ne se fixeront pas. La variabilité <strong>de</strong>s processus du développement <strong>de</strong>s organes et<br />

<strong>de</strong>s caractères est toujours adaptative par rapport aux conditions du milieu extérieur ; mais n'oublions pas que la<br />

propriété d'adaptation ne conduit pas toujours à une adaptation utile. L'accommodation, l'harmonisation relatives<br />

<strong>de</strong>s plantes et <strong>de</strong>s animaux dans la nature sont dues uniquement à la sélection naturelle, c'est-à-dire à l'hérédité, à<br />

sa variabilité et à la survivance.<br />

Si l'on sait comment se constitue l'hérédité d'un organisme, on peut la modifier sans attendre les occasions<br />

favorables, en créant certaines conditions, en agissant d'une certaine façon à une phase déterminée du<br />

développement <strong>de</strong> l'organisme. Mieux nous connaîtrons les lois concrètes du développement <strong>de</strong> tels ou tels<br />

organismes végétaux, et plus vite, plus facilement nous en obtiendrons, nous en tirerons les formes et les variétés<br />

dont nous avons besoin. Jusqu'à présent, les producteurs <strong>de</strong> semences savaient seulement qu'une bonne<br />

agrotechnie, <strong>de</strong> bonnes conditions <strong>de</strong> culture, si elles n'améliorent pas toujours la nature <strong>de</strong>s plantes à semence,<br />

ne la gâtent jamais; que par contre <strong>de</strong> mauvaises conditions <strong>de</strong> culture gâtent, sinon toujours, du moins assez<br />

souvent, la nature <strong>de</strong>s variétés et ne les améliorent jamais. La connaissance <strong>de</strong>s lois concrètes du développement<br />

<strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> telles ou telles plantes permet toujours, sans attendre un hasard, d'orienter, <strong>de</strong> modifier dans le<br />

sens que nous désirons la nature <strong>de</strong>s organismes.<br />

LES HYBRIDES VEGETATIFS<br />

Dans l'idée <strong>de</strong>s généticiens morganistes, l'organisme se compose du corps ordinaire, que chacun connaît, et d'une<br />

« substance <strong>de</strong> l'hérédité », c'est-à-dire d'un corps qu'ils seraient seuls à connaître (bien que nul d'entre eux ne<br />

l'ait encore jamais vu ni touché). Le premier corps, le corps ordinaire (soma), s'acquitte <strong>de</strong>s différentes fonctions<br />

<strong>de</strong> l'organisme. Il est sous la dépendance <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie et se modifie avec ces conditions. Le <strong>de</strong>uxième,<br />

ou « substance <strong>de</strong> l'hérédité », n'a pour fonction, selon ces généticiens, que <strong>de</strong> reproduire <strong>de</strong>s propriétés et<br />

caractères <strong>de</strong> l'organisme semblables aux propriétés et caractères <strong>de</strong>s générations antérieures. D'où leur définition<br />

<strong>de</strong> l'hérédité, qu'ils considèrent uniquement comme la propriété que possè<strong>de</strong> l'organisme <strong>de</strong> reproduire <strong>de</strong>s<br />

organismes semblables à lui-même. Selon nous, par contre, l'organisme tout entier ne se compose que du corps<br />

ordinaire, que chacun connaît. Il n'existe dans l'organisme aucune substance spéciale distincte du corps ordinaire.<br />

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