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Agrobiologie de T Lyssenko - communisme-bolchevisme

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Il existe en U.R.S.S., sans parler <strong>de</strong> l'étranger, <strong>de</strong>s savants (les généticiens mendéliens-morganistes) qui nient<br />

catégoriquement la possibilité même <strong>de</strong> la transmission héréditaire <strong>de</strong> tout caractère « acquis », ou, plus<br />

exactement, apparu au cours du développement individuel ; qui nient donc la possibilité d'une modification <strong>de</strong><br />

l'hérédité en fonction <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l'organisme.<br />

Mais Timiriazev et Mitchourine, développant la théorie <strong>de</strong> Darwin, ont maintes fois signalé que régler les<br />

conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s organismes, c'est aussi apprendre à diriger leur hérédité. On sait que grâce à l'agrotechnie<br />

ou à la zootechnie, en assurant aux plantes et aux animaux les conditions optima, on obtient une récolte ou <strong>de</strong>s<br />

produits <strong>de</strong> l'élevage méthodiquement, en connaissance <strong>de</strong> cause. On peut aussi <strong>de</strong> la sorte diriger l'hérédité, la<br />

modifier dans le sens voulu.<br />

Les mendéliens-morganistes ont beau avoir nié pendant <strong>de</strong>s dizaines d'années la possibilité même <strong>de</strong> la<br />

transmission héréditaire <strong>de</strong>s caractères « acquis », pour l'agrobiologie soviétique, la question est définitivement<br />

tranchée par l'affirmative. Pour Timiriazev aussi cela était clair. C'est pourquoi il signalait que la modification<br />

<strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie était le principal moyen d'obtenir chez les organismes les nouveaux caractères et propriétés<br />

dont nous avions besoin.<br />

Il écrivait : « La physiologie commence à nous révéler le secret <strong>de</strong> la constitution <strong>de</strong>s formes végétales ; elle<br />

apprend peu à peu à diriger elle-même la constitution <strong>de</strong> ces formes. » (К. А. ТИМИРЯЗЕВ : СОбРАНИЕ<br />

СОЧИНЕНИЙ, т. V, стр. 136.)<br />

Mais à l'époque <strong>de</strong> Timiriazev la science ne disposait pas encore <strong>de</strong> faits prouvant irréfutablement qu'en<br />

modifiant les conditions <strong>de</strong> vie on peut provoquer <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> l'hérédité, modifications variables selon<br />

les organismes, mais toujours adéquates à l'adaptation <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers aux conditions nouvelles. Il est vrai que<br />

Mitchourine avait déjà traité à fond ce problème ; mais dans la Russie du tsar toute science véritable était à ce<br />

point étouffée que les travaux <strong>de</strong> Mitchourine restèrent ignorés <strong>de</strong> Timiriazev lui-même.<br />

Certains biologistes, les meilleurs, comme Vilmorin, Burbank, Mitchourine et quelques autres, ont très bien su<br />

modifier l'hérédité <strong>de</strong>s organismes dans le sens qu'ils désiraient. Mais les pontifes <strong>de</strong> la science laissaient dans<br />

l'ombre tous ces faits et procédés, les considéraient comme antiscientifiques, erronés, indignes <strong>de</strong> figurer dans la<br />

science officielle, reconnue. Le large public scientifique ignorait encore l'admirable théorie mitchourinienne.<br />

Voilà pourquoi, bien que Timiriazev, le plus grand <strong>de</strong>s darwinistes, fût convaincu <strong>de</strong> la possibilité d'une<br />

transmission héréditaire <strong>de</strong>s caractères « acquis », les métho<strong>de</strong>s concrètes à employer pour modifier l'hérédité<br />

<strong>de</strong>s organismes dans un sens déterminé restaient ignorées <strong>de</strong> la science officielle. Ce n'est qu'en Union<br />

Soviétique, après la reconnaissance officielle et le développement <strong>de</strong> la théorie mitchourinienne, que la science<br />

biologique s'est mise à progresser réellement, sur un large front, comme on dit, et qu'elle a appris à régler les<br />

propriétés <strong>de</strong> l'hérédité et <strong>de</strong> la variabilité.<br />

Mitchourine a montré qu'en choisissant <strong>de</strong>s conditions d'éducation adéquates, en assurant une nourriture<br />

appropriée aux organismes végétaux à certaines phases <strong>de</strong> leur développement, on peut obtenir <strong>de</strong>s modifications<br />

orientées <strong>de</strong> l'hérédité, accentuer dans l'organisme les propriétés utiles, ou éliminer graduellement <strong>de</strong> l'hérédité<br />

les propriétés indésirables.<br />

Pour comprendre les lois <strong>de</strong> l'hérédité, il faut non pas un schéma sec, formel, qui ne dit rien : tout vient <strong>de</strong>s<br />

chromosomes, et les chromosomes eux-mêmes ne peuvent provenir que d'autres chromosomes i<strong>de</strong>ntiques, —<br />

mais une théorie biologique générale, embrassant toute la diversité <strong>de</strong>s formes d'hérédité. Pour édifier une<br />

théorie <strong>de</strong> ce genre, il importe tout particulièrement d'étudier l'hybridation végétative, phénomène déjà noté par<br />

Charles Darwin et très bien compris par Timiriazev, qui pour la première fois a reçu une brillante solution<br />

expérimentale dans les travaux <strong>de</strong> Mitchourine. La métho<strong>de</strong> du mentor, mise au point par lui, c'est précisément<br />

<strong>de</strong> l'hybridation végétative. Charles Darwin écrivait déjà à propos du croisement, par la greffe, d'espèces et <strong>de</strong><br />

variétés différentes : « Si, comme j'en suis à présent convaincu, cela est possible, c'est un fait très important, qui<br />

tôt ou tard modifiera les opinions professées par les physiologistes sur la reproduction sexuelle. » (Charles<br />

Darwin : The Variations of Animals and Plants un<strong>de</strong>r Domestication, 1885, v. I, p. 417.)<br />

Il importe au plus haut point <strong>de</strong> comprendre la nature intime <strong>de</strong> l'hybridation végétative, d'une part, pour bien<br />

poser et résoudre le problème <strong>de</strong> l'hérédité <strong>de</strong>s caractères « acquis » et, d'autre part, pour mieux comprendre<br />

l'hérédité en général. Plus les travaux d'hybridation végétative s'éten<strong>de</strong>nt et s'approfondissent, et mieux on se<br />

rend compte que Darwin avait raison quand il prévoyait l'importance qu'auraient les croisements opérés par la<br />

greffe pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'hybridation sexuelle elle-même, pour la création d'une théorie efficiente <strong>de</strong> l'hérédité.<br />

Mitchourine a montré que par la greffe, en nourrissant <strong>de</strong> façon appropriée les plantes d'une certaine race <strong>de</strong><br />

substances plastiques élaborées par une autre race, on peut non seulement modifier l'hérédité <strong>de</strong>s organismes,<br />

mais aussi obtenir <strong>de</strong> véritables métis (hybri<strong>de</strong>s). L'hybridation végétative permet <strong>de</strong> combiner dans un même<br />

organisme les propriétés <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux races (ou plus) que l'on a croisées, résultat ordinaire <strong>de</strong> l'hybridation sexuelle.<br />

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