Agrobiologie de T Lyssenko - communisme-bolchevisme
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Grâce à la métho<strong>de</strong> que je propose, les semis ou plantations d'arbres forestiers seront protégés contre l'apparition<br />
<strong>de</strong> leur pire ennemi, l'Agropyrum repens ou l'Agropyrum ramosum, par les plantes annuelles cultivées. Cette<br />
protection sera assurée tant par le tapis <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières que par les façons données au terrain qu'elles occupent.<br />
Là rési<strong>de</strong> l'avantage que les jeunes sujets d'essences forestières retireront <strong>de</strong> leur association avec les semis <strong>de</strong><br />
plantes annuelles cultivées, tant que les branches <strong>de</strong>s arbres et <strong>de</strong>s arbrisseaux ne se seront point suffisamment<br />
rapprochées. Après quoi, le mélange d'essences recommandé par nous, — chênes, érables et arbrisseaux, — qui<br />
constitue l'écran forestier, sera en mesure <strong>de</strong> résister par lui-même à la végétation <strong>de</strong> la steppe, et ne laissera<br />
s'installer ni le chien<strong>de</strong>nt, ni aucun autre ennemi <strong>de</strong> la forêt.<br />
Pratiquement, nos propositions relatives à l'organisation d'expériences <strong>de</strong> semis forestiers dans les régions <strong>de</strong><br />
steppes et <strong>de</strong> steppes-forêts, se ramènent- à ceci : a) recomman<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s essences appropriées : chêne, érable plane,<br />
acacia jaune et autres arbrisseaux, disposées <strong>de</strong> façon convenable : le chêne et l'érable en nids, l'acacia jaune<br />
mélangé à d'autres arbrisseaux, en lignes ; b) protéger les arbres durant les premières années <strong>de</strong> leur vie contre<br />
les facteurs défavorables <strong>de</strong> la steppe, avant tout contre la végétation herbacée sauvage, en semant <strong>de</strong>s plantes<br />
annuelles cultivées.<br />
Quelles sont les prémisses théoriques dont nous nous inspirons en formulant ces propositions ?<br />
Nous nous fondons, dans nos propositions, sur la différence qualitative <strong>de</strong>s relations, <strong>de</strong>s rapports entre individus<br />
d'une seule et même espèce et entre individus <strong>de</strong> différentes espèces. Nous partons du fait que tous les rapports<br />
entre individus d'une même espèce, <strong>de</strong> même que les rapports entre organes d'un même organisme, visent à<br />
assurer l'existence, la prospérité <strong>de</strong> l'espèce, autrement dit à augmenter le nombre <strong>de</strong>s individus <strong>de</strong> cette espèce.<br />
On ne saurait citer un seul exemple, dans la vie <strong>de</strong>s plantes ou <strong>de</strong>s animaux sauvages, où tel ou tel organe <strong>de</strong><br />
l'organisme, telle ou telle propriété <strong>de</strong> la plante ou <strong>de</strong> l'animal, soit dans une mesure quelconque préjudiciable à<br />
l'espèce. C'est là un principe fondamental <strong>de</strong> la sélection naturelle darwinienne.<br />
La vie <strong>de</strong> l'espèce est faite <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong>s différents individus qui la composent, aussi bien que <strong>de</strong> tous ces<br />
individus réunis. Il n'existe ni ne peut exister dans la nature ni lutte ni entrai<strong>de</strong> entre les individus d'une même<br />
espèce. La lutte et la concurrence intra-spécifiques, thèses malthusiennes réactionnaires, étaient, dans la biologie,<br />
dans le darwinisme, <strong>de</strong>s apports étrangers. Elles entravaient la science dans son effort pour découvrir les lois <strong>de</strong><br />
la nature vivante.<br />
La reconnaissance par la science <strong>de</strong> la lutte intraspécifique a <strong>de</strong>s suites particulièrement fâcheuses en matière <strong>de</strong><br />
boisement ; j'en parlerai brièvement quand j'analyserai la pratique du boisement <strong>de</strong> la steppe au siècle passé.<br />
La biologie doit partir du fait que les espèces ne sont pas seulement <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> la systématique végétale et<br />
animale. Les espèces sont <strong>de</strong>s états qualitativement différenciés <strong>de</strong> la matière vivante ; aussi existent-elles dans<br />
la nature comme autant <strong>de</strong> maillons <strong>de</strong> la chaîne générale complexe <strong>de</strong> la nature vivante en évolution. La nature<br />
vivante est non pas une série continue, mais une chaîne composée <strong>de</strong> différents maillons qualitativement<br />
différenciés : les espèces.<br />
On sait très bien en biologie que chaque espèce <strong>de</strong> plantes ou d'animaux vit aux dépens et au détriment d'autres<br />
espèces. Aussi n'existe-t-il pas une espèce aux dépens ou au détriment <strong>de</strong> laquelle ne vivent un certain nombre<br />
d'autres espèces. Certaines espèces, comme les carnassiers, les rapaces, se nourrissent d'autres espèces<br />
d'animaux. Aussi y a-t-il lutte entre les premières et les secon<strong>de</strong>s, lutte qui revêt <strong>de</strong>s formes variées. Les espèces<br />
animales herbivores se nourrissent d'espèces végétales. Entre elles également, il y a lutte : certaines plantes se<br />
couvrent d'épines, d'autres sécrètent <strong>de</strong>s substances toxiques pour les animaux, etc. Des espèces différentes se<br />
nourrissent <strong>de</strong>s mêmes espèces ; les individus <strong>de</strong> plusieurs espèces préten<strong>de</strong>nt aux mêmes conditions <strong>de</strong> vie.<br />
D'où une concurrence, par exemple, entre les espèces végétales, pour la lumière, l'eau, la nourriture. La sélection<br />
naturelle a créé chez les différentes espèces <strong>de</strong>s organes qui les ai<strong>de</strong>nt à triompher dans cette concurrence.<br />
Parallèlement à la lutte et à la concurrence interspécifiques, les biologistes peuvent et doivent noter différents<br />
<strong>de</strong>grés d'association entre individus d'espèces différentes afin <strong>de</strong> lutter en commun pour l'existence, association<br />
dirigée aussi bien contre les individus d'autres espèces, leurs ennemis et concurrents, que contre les facteurs<br />
défavorables <strong>de</strong> la nature inerte. Tout cela atteste que dans la nature il y a lutte, concurrence et entr'ai<strong>de</strong> entre les<br />
individus d'espèces différentes.<br />
Mais les rapports entre individus <strong>de</strong> la même espèce ne peuvent être considérés ni comme une lutte, ni comme<br />
une entrai<strong>de</strong>, car ils ne visent : qu'à assurer l'existence <strong>de</strong> l'espèce, sa prospérité, l'augmentation du nombre <strong>de</strong> ses<br />
individus.<br />
C'est en partant <strong>de</strong> thèses théoriques et biologiques affirmant qu'il n'y a dans la nature ni lutte, ni concurrence, ni<br />
entrai<strong>de</strong> intraspécifique, mais lutte, concurrence et entrai<strong>de</strong> interspécifiques, qu'a été dressé le programme,<br />
exposé ci-<strong>de</strong>ssus, <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> boisement <strong>de</strong> la steppe.<br />
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