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Agrobiologie de T Lyssenko - communisme-bolchevisme

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S'il y a eu fécondation d'un épi <strong>de</strong> seigle par son propre pollen, c'est-à-dire autofécondation, on obtient<br />

d'ordinaire très peu <strong>de</strong> semences, et les plantes qu'elles donnent sont très faibles, chétives, maladives, périssent<br />

facilement. Quand on divise en plusieurs fragments un pied <strong>de</strong> seigle encore jeune qui a tallé, et qu'on en obtient<br />

<strong>de</strong>s plantes que l'on rassemble au moment <strong>de</strong> la floraison, leur pollinisation (fécondation) croisée assure, nous<br />

l'avons déjà dit, une nouaison presque normale. Lorsqu'on sème les graines qu'elles ont fournies, on a <strong>de</strong>s plantes<br />

qui ne sont ni chétives, ni faibles, mais normales. Et pourtant, les plantes-pères et les plantes-mères qui ont<br />

produit ces graines provenaient d'un même, germe, d'une même semence. Ces plantes étaient donc aussi<br />

apparentées que possible, leur hérédité était la même.<br />

Les exemples cités montrent que la vitalité et l'hérédité sont <strong>de</strong>s propriétés différentes, et qu'au point <strong>de</strong> vue<br />

scientifique c'est une erreur <strong>de</strong> les confondre.<br />

L'hérédité (la race) est la propriété qu'a le corps vivant <strong>de</strong> se développer dans un sens relativement déterminé,<br />

d'avoir un type <strong>de</strong> métabolisme déterminé et, par suite, d'exiger <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie, <strong>de</strong>s conditions d'ambiance<br />

déterminées.<br />

Mais pour avoir une hérédité, et pour que cette hérédité puisse se manifester, le corps doit être vivant. Il doit se<br />

développer, se transformer au cours d'un processus vital.<br />

Le trait caractéristique d'un corps viable, qui le distingue <strong>de</strong>s corps non viables, autrement dit <strong>de</strong>s corps <strong>de</strong> la<br />

nature inerte, c'est la nécessité interne <strong>de</strong> former avec certaines conditions déterminées <strong>de</strong> milieu extérieur, avec<br />

ses conditions <strong>de</strong> vie, un complexe indissoluble. Plus un corps vivant est dans la nécessité <strong>de</strong> former un<br />

complexe avec ses conditions <strong>de</strong> vie, plus il est dans la nécessité d'assimiler, d'absorber <strong>de</strong>s conditions déterminées<br />

<strong>de</strong> milieu extérieur, et plus ce corps est viable, plus le processus vital est chez lui intense, plus sa vitalité est<br />

gran<strong>de</strong>. D'où provient donc, qu'est-ce qui détermine la viabilité d'un corps, sa propriété <strong>de</strong> former un complexe<br />

avec ses conditions <strong>de</strong> vie, d'assimiler <strong>de</strong>s matières brutes, c'est-à-dire <strong>de</strong> s'en nourrir et d'en faire <strong>de</strong> la substance<br />

vivante ?<br />

La dialectique matérialiste répond à cette question.<br />

« Contrairement à la métaphysique, la dialectique part du point <strong>de</strong> vue que les objets et les phénomènes <strong>de</strong> la<br />

nature impliquent <strong>de</strong>s contradictions internes », écrit le camara<strong>de</strong> Staline dans son ouvrage Le matérialisme<br />

dialectique et le matérialisme historique.<br />

Et il ajoute :<br />

« La dialectique, au sens propre du mot, est, dit Lénine, l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s contradictions dans l'essence même <strong>de</strong>s<br />

choses ». (Lénine : Cahiers <strong>de</strong> philosophie, p. 263.)<br />

Et plus loin :<br />

« Le développement est la « lutte » <strong>de</strong>s contraires. » (Lénine t. XIII, p. 301.)<br />

Conduite sous cet angle, l'analyse <strong>de</strong>s faits montre à l'évi<strong>de</strong>nce que la viabilité du corps est conditionnée par son<br />

caractère contradictoire interne. Ce caractère contradictoire est dû à l'hétérogénéité du corps. Plus est gran<strong>de</strong>, —<br />

jusqu'à un certain point, — l'hétérogénéité d'un corps vivant, et plus son caractère contradictoire est accusé, et<br />

plus, par suite, sa vitalité est gran<strong>de</strong>.<br />

Cette conception <strong>de</strong> la vitalité <strong>de</strong>s organismes permet <strong>de</strong> comprendre le rôle biologique du processus sexuel, du<br />

processus <strong>de</strong> la fécondation. La fusion <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cellules sexuelles (mâle et femelle) dans une certaine mesure<br />

différentes, la fusion <strong>de</strong>s noyaux <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cellules sexuelles, entraînent l'hétérogénéité du corps vivant, son<br />

caractère contradictoire, sur la base duquel apparaissent un mouvement, un développement spontanés, le<br />

processus vital <strong>de</strong> l'assimilation et <strong>de</strong> la désassimilation, c'est-à-dire le métabolisme. La fécondation est donc à<br />

l'origine <strong>de</strong> la vitalité, <strong>de</strong> l'impulsion vitale.<br />

D'ordinaire, les cellules sexuelles ne se développent pas sans fécondation, ne donnent pas <strong>de</strong> germes,<br />

d'organismes, car leur corps n'est pas suffisamment hétérogène pour cela. Nous avons déjà dit que chez le seigle,<br />

par exemple, sans pollinisation, et même s'il y a eu autopollinisation, le corps <strong>de</strong> l'ovule ne possè<strong>de</strong> pas une<br />

hétérogénéité suffisante pour que se développe une graine normale. Mais si une graine <strong>de</strong> seigle a été engendrée<br />

par un pied <strong>de</strong> froment, comme cela s'observe quand certaines variétés se transforment en d'autres, on a tout lieu<br />

<strong>de</strong> penser que cette graine a pu se développer à partir d'un ovule non fécondé.<br />

Cette hypothèse est confirmée par le fait que les plantes <strong>de</strong> seigle issues <strong>de</strong> graines <strong>de</strong> seigle engendrées par <strong>de</strong>s<br />

pieds <strong>de</strong> froment donnent assez communément <strong>de</strong>s semences après autofécondation ; elles en fournissent aussi,<br />

bien qu'en petite quantité, même quand on castre les fleurs et qu'on les isole, c'est-à-dire sans aucune<br />

fécondation.<br />

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