12.07.2013 Views

Agrobiologie de T Lyssenko - communisme-bolchevisme

Agrobiologie de T Lyssenko - communisme-bolchevisme

Agrobiologie de T Lyssenko - communisme-bolchevisme

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

est naturellement amené à supposer que toutes les propriétés inhérentes au corps vivant, — y compris celle<br />

d'exiger <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> développement spécifiques, autrement dit la propriété <strong>de</strong> l'hérédité, — évoluent, se<br />

constituent, se modifient, elles aussi, parallèlement au développement du corps <strong>de</strong> l'organisme, et en fonction <strong>de</strong><br />

ce développement.<br />

Une abondante documentation basée sur l'expérience et sur la pratique atteste d'ores et déjà que le corps <strong>de</strong><br />

l'organisme, mais aussi son hérédité se constituent dans le processus du développement, c'est-à-dire dans un<br />

processus d'absorption, d'assimilation <strong>de</strong>s conditions ambiantes.<br />

Les diverses propriétés héréditaires sont conservatrices à <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés différents, mais elles le sont toutes plus ou<br />

moins. Une propriété héréditaire comme l'hivernalité <strong>de</strong>s céréales est une <strong>de</strong>s plus conservatrices qui soient.<br />

Pendant <strong>de</strong>s millénaires, les plantes d'hiver ont toujours fourni à l'homme qui les cultivait <strong>de</strong>s plantes d'hiver. On<br />

semait en automne ; les graines donnaient une rosette qui, au printemps, formait une tige, puis un épi et <strong>de</strong>s<br />

graines. Au cours <strong>de</strong> l'automne, <strong>de</strong> l'hiver, du printemps et <strong>de</strong> l'été, les plantes subissaient <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong><br />

modifications ; chaque jour entraînait <strong>de</strong> nouvelles transformations, et à la fin <strong>de</strong> la maturation on obtenait, semblait-il,<br />

<strong>de</strong>s graines possédant les mêmes propriétés d'hérédité que celles que l'on avait semées.<br />

Mais si l'on y regar<strong>de</strong> <strong>de</strong> plus près, on remarquera sans peine que la nature <strong>de</strong>s organismes ne reste pas inchangée<br />

d'une génération à l'autre ; elle varie, elle aussi. Ces variations sont plus ou moins prononcées, presque<br />

imperceptibles ou considérables. Encore s'agît-il <strong>de</strong> variations qui se produisent lorsque nous nous plions aux<br />

exigences <strong>de</strong> la plante, aux exigences <strong>de</strong> sa nature. Mais qu'arrivera-t-il si nous donnons à la plante d'autres<br />

conditions que celles qu'elle exige ? Que se passera-t-il ? Vous pouvez me répondre : « La plante n'acceptera pas<br />

<strong>de</strong>s conditions qui ne lui sont pas habituelles ; elle ne les assimilera pas, et par suite périra. » C'est exact. Mais<br />

pas toujours.<br />

Si l'on se place au point <strong>de</strong> vue mitchourinien, si l'on éduque <strong>de</strong> façon appropriée les organismes végétaux, on<br />

peut non seulement augmenter la récolte en se conformant à la nature <strong>de</strong> l'organisme, mais aussi transformer la<br />

nature, l'hérédité elle-même en fonction <strong>de</strong>s conditions qui existent sur une plate-ban<strong>de</strong>, dans un champ ou un<br />

jardin. En d'autres termes, nous pouvons modifier l'hérédité dans le sens que nous désirons. Cela est possible si<br />

l'on éduque les plantes <strong>de</strong> façon adéquate.<br />

En quoi consiste cette éducation adéquate <strong>de</strong>s organismes végétaux ?<br />

Non seulement à se plier à la nature <strong>de</strong>s plantes, mais aussi à la contrecarrer afin <strong>de</strong> provoquer chez ces plantes<br />

<strong>de</strong>s besoins nouveaux.<br />

L'hivernalité est, chez les céréales, une <strong>de</strong>s propriétés héréditaires les plus stables. Dans les conditions <strong>de</strong> la<br />

culture vraie, nous <strong>de</strong>vons, par l'agrotechnie, complaire à la plante d'hiver en lui assurant une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> froid ;<br />

sinon, nous n'aurons pas <strong>de</strong> récolte. Mais qu'arrivera-t-il si nous « trompons l'attente » du blé d'hiver<br />

Novokrymka 0204, si nous ne lui assurons pas les conditions nécessaires pour se vernaliser ? Il ne donnera pas <strong>de</strong><br />

récolte. L'étu<strong>de</strong> biologique <strong>de</strong>s blés d'hiver a montré que les différentes variétés exigent pour se vernaliser une<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> froid <strong>de</strong> durée inégale. Pour se vernaliser complètement la variété Novokrymka 0204 a besoin d'une<br />

température d'environ 0° pendant 35 jours. A une température <strong>de</strong> 3 à 5°, la vernalisation <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra une<br />

quarantaine <strong>de</strong> jours. A 15 ou 20°, elle ne se produira pas, ou bien elle exigera un temps beaucoup plus long.<br />

Mais que se passera-t-il si nous assurons le froid nécessaire aux semences humectées <strong>de</strong> ce même blé d'hiver<br />

Novokrymka 0204 pendant 25-30 jours seulement ? La vernalisation commencera normalement. Au bout <strong>de</strong> 30<br />

jours, nous faisons cesser le froid. Il s'en est donc fallu <strong>de</strong> 5 jours pour que les graines achèvent <strong>de</strong> se vernaliser<br />

normalement. De nombreuses expériences nous ont permis d'établir que si le temps indispensable à la<br />

vernalisation normale d'une variété déterminée est artificiellement abrégé ne serait-ce que d'un ou <strong>de</strong>ux jours, les<br />

processus postérieurs à la vernalisation ne peuvent avoir lieu. A chaque phase, y compris celle <strong>de</strong> la<br />

vernalisation, l'organisme végétal modifie la qualité <strong>de</strong> ses exigences <strong>de</strong> milieu extérieur. Et pour que cette<br />

modification puisse s'opérer, certaines conditions extérieures sont indispensables sous le rapport quantitatif.<br />

Quand ces conditions sont acquises, l'organisme les assimile ; une modification qualitative se produit en lui ; le<br />

développement passe à une phase nouvelle, et l'organisme présente d'autres exigences au milieu extérieur. Ainsi<br />

le besoin <strong>de</strong> froid, nécessaire à la vernalisation <strong>de</strong>s plantes d'hiver, fait place à celui <strong>de</strong> la chaleur. C'est elle qui<br />

est indispensable aux phases, aux processus postérieurs à la vernalisation.<br />

Nous donnons donc aux semences humectées <strong>de</strong> Novokrymka 0204 30 jours <strong>de</strong> froid (nous les vernalisons<br />

pendant 30 jours) ; puis nous les semons au printemps dans un champ. Au printemps, il ne fait pas très chaud,<br />

mais pas froid non plus. A pareille température, la plante <strong>de</strong> ce blé d'hiver au lieu d'achever <strong>de</strong> se vernaliser en<br />

cinq jours à une température d'environ 0°, est en proie à maints « tourments », pour user d'une image. Après 15 à<br />

20 jours <strong>de</strong> « tourments », elle finit quand même par se vernaliser. Et la vernalisation achevée malgré les<br />

anomalies, malgré les « tourments », le développement <strong>de</strong> la plante se poursuivra très rapi<strong>de</strong>ment. Les<br />

conditions, au champ, sont excellentes : jour long, lumière abondante, chaleur, nourriture, etc.<br />

183

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!