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Agrobiologie de T Lyssenko - communisme-bolchevisme

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C'est pourquoi dans la science biologique, je dis bien dans la science, mais non dans la pratique, on avait cessé<br />

<strong>de</strong> considérer les espèces comme <strong>de</strong>s états qualitatifs réels, distincts, <strong>de</strong> la nature vivante.<br />

Ainsi, Darwin écrivait dans L'Origine <strong>de</strong>s espèces :<br />

« Je considère, on le voit d'après ces remarques, le terme «espèce» comme donné arbitrairement et par<br />

commodité à un ensemble d'individus qui se ressemblent étroitement entre eux ; il ne diffère pas essentiellement<br />

du terme « variété », donné à <strong>de</strong>s formes moins distinctes et plus fluctuantes. D'autre part, le mot « variété » est<br />

appliqué arbitrairement aussi, et par pure commodité, par rapport aux simples différences individuelles. »<br />

(Charles Darwin : The Origin of Species. London, 1901, p. 39.)<br />

K. Timiriazev disait aussi : « La variété et l'espèce ne représentent qu'une différence dans le temps ; aucune ligne<br />

<strong>de</strong> démarcation n'est ici concevable. » (К. А. ТИМИРЯЗЕВ : СОЧИНИЯ, СЕЛЬХОЗҐИЗ, 1939, т. VII, стр.<br />

97.)<br />

Ainsi donc, selon le darwinisme, il ne doit pas exister dans la nature <strong>de</strong> frontières, <strong>de</strong> discontinuité entre les<br />

espèces.<br />

Selon la théorie évolutionniste, le développement du mon<strong>de</strong> organique se réduit à <strong>de</strong>s modifications purement<br />

quantitatives, sans que le nouveau naisse au sein même <strong>de</strong> l'ancien, sans qu'une qualité nouvelle — nouvelle<br />

combinaison <strong>de</strong> propriétés — continue à évoluer. Cette théorie affirme que pour qu'une espèce se dégage d'une<br />

autre, il faut si longtemps qu'on ne saurait, au cours <strong>de</strong> toute l'histoire <strong>de</strong> l'humanité, observer l'obtention,<br />

l'apparition d'une espèce issue d'une autre.<br />

Or, la nature organique existe <strong>de</strong> longue date. On serait donc en droit <strong>de</strong> supposer qu'il s'est écoulé assez <strong>de</strong><br />

temps pour qu'apparaisse quelque espèce nouvelle issue d'une plus ancienne ; qu'on puisse observer, à l'heure<br />

actuelle également, l'apparition, la naissance d'espèces nouvelles résultant <strong>de</strong> longues modifications.<br />

Mais cette même théorie déclare qu'il ne doit pas exister en fait <strong>de</strong> frontières entre une nouvelle espèce en train<br />

<strong>de</strong> naître et l'ancienne dont elle provient ; qu'il est donc impossible <strong>de</strong> déceler la naissance d'une espèce nouvelle<br />

au sein d'une ancienne.<br />

En dépit <strong>de</strong> la théorie selon laquelle tout changement est graduel, qui n'admet pas un développement discontinu<br />

ni le passage d'une qualité à une autre, et qui par suite assure qu'il ne doit pas exister <strong>de</strong> frontières entre les<br />

espèces, ces frontières existent bel et bien, et il y a longtemps qu'elles sautent aux yeux <strong>de</strong> chaque naturaliste.<br />

Aussi le darwinisme a-t-il été contraint <strong>de</strong> faire intervenir, pour expliquer les coupures entre les espèces, une<br />

concurrence, une lutte dite intraspécifique. D'après cette théorie, toutes les formes intermédiaires qui comblaient<br />

entièrement les vi<strong>de</strong>s existant actuellement entre les espèces et assuraient ainsi la continuité <strong>de</strong> l'évolution dans<br />

la nature organique, ont disparu au cours <strong>de</strong> la lutte parce qu'elles étaient moins bien adaptées.<br />

Ainsi donc, pour atténuer les contradictions criantes entre la théorie évolutionniste et le développement réel dans<br />

les règnes animal et végétal, Darwin a fait appel à la théorie malthusienne, réactionnaire et pseudo-scientifique,<br />

<strong>de</strong> la lutte intraspécifique. Cette lutte serait due au fait que dans la nature, il naît toujours, chez une espèce<br />

donnée, plus d'individus que ne le permettent les conditions <strong>de</strong> vie existantes. C'est sur cette base que Darwin a<br />

bâti sa théorie dite <strong>de</strong> la divergence <strong>de</strong>s caractères pour expliquer les lacunes, les lignes <strong>de</strong> séparation dans la<br />

série continue <strong>de</strong>s formes organiques, d'où résulterait l'existence <strong>de</strong> groupes — d'espèces — <strong>de</strong> plantes et<br />

d'animaux faciles à distinguer. Les lignes <strong>de</strong> démarcation, les lacunes entre espèces voisines, proviennent donc,<br />

selon le darwinisme, non d'une modification qualitative, non <strong>de</strong> la naissance <strong>de</strong> groupes qualitativement<br />

nouveaux d'organismes, — espèces végétales et animales, — mais <strong>de</strong> la disparition pure et simple, <strong>de</strong><br />

l'extermination mutuelle <strong>de</strong> formes ne différant pas au point <strong>de</strong> vue qualitatif et confinant les unes aux autres en<br />

une série ininterrompue. C'est pourquoi tous les a<strong>de</strong>ptes <strong>de</strong> l'évolutionnisme vulgaire aboutissent à la conclusion<br />

qu'au point <strong>de</strong> vue théorique les espèces ne résultent pas du développement <strong>de</strong> la nature vivante, tel qu'il nous est<br />

révélé par la science et par la pratique, mais sont une convention imaginée pour la commodité <strong>de</strong> la<br />

classification. Ainsi donc, il y avait et il y a toujours une contradiction manifeste entre la théorie <strong>de</strong><br />

l'évolutionnisme et la réalité, c'est-à-dire le développement <strong>de</strong> la nature organique. C'est pourquoi le darwinisme<br />

ne pouvait qu'expliquer d'une manière ou d'une autre le développement du mon<strong>de</strong> organique. Mais cette<br />

explication ne pouvait être une base théorique efficiente pour <strong>de</strong>s transformations pratiques, elle ne pouvait<br />

servir <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>ment théorique à une modification dirigée <strong>de</strong> la nature vivante dans l'intérêt <strong>de</strong> la pratique.<br />

S'il ne pouvait à l'époque dépasser l'évolutionnisme darwinien, Timiriazev, le plus éminent <strong>de</strong>s biologistes,<br />

ar<strong>de</strong>nt adversaire <strong>de</strong> l'idéalisme et <strong>de</strong> la réaction dans la science, se rendait néanmoins très bien compte que les<br />

espèces ne sont pas une convention, mais existent réellement dans la nature. Aussi écrivait-il : « Ces lignes <strong>de</strong><br />

démarcation, ces maillons brisés <strong>de</strong> la chaîne organique ne sont pas apportés par l'homme dans la nature, mais lui<br />

sont imposés par elle. Ce fait réel <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une explication correcte. » (К. А. ТИМИРЯЗЕВ : СОЧИНИЯ, т.<br />

VI, стр. 105, СЕЛЬХОЗҐИЗ, 1939.)<br />

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