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Agrobiologie de T Lyssenko - communisme-bolchevisme

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génétique généralement admise est, selon moi, incapable <strong>de</strong> l'expliquer. Mieux : une partie <strong>de</strong>s savants trouve<br />

absur<strong>de</strong> notre thèse selon laquelle la dégénérescence <strong>de</strong>s variétés est due à une autofécondation prolongée. Mais<br />

les faits sont têtus : si les variétés autogames cultivées <strong>de</strong>puis longtemps quittent la scène, c'est, dans bien <strong>de</strong>s<br />

cas, uniquement parce qu'elles ont dégénéré, que leur ren<strong>de</strong>ment a baissé. Les meilleures plantes sont d'ordinaire<br />

à la F1 ; on observe ensuite une dégénérescence <strong>de</strong> plus en plus marquée à mesure qu'on obtient <strong>de</strong> nouvelles<br />

générations : c'est là un phénomène du même ordre. Il reste inexplicable, et on ne peut par conséquent y<br />

remédier, si l'on adopte le point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s généticiens.<br />

Je ne serais pas étonné, il est vrai, si les généticiens, qui s'élèvent à l'heure actuelle contre les thèses avancées par<br />

moi, cherchaient à expliquer ce fait en partant <strong>de</strong> leur théorie corpusculaire <strong>de</strong> l'hérédité, quand la pratique aura<br />

confirmé et justifié ces thèses. Cela leur est 1res facile lorsqu'il s'agit <strong>de</strong> variétés <strong>de</strong> provenance hybri<strong>de</strong>. Ils<br />

expliquent ce fait tout simplement par la disjonction. Mais il me semble qu'en l'occurrence la disjonction<br />

n'explique rien.<br />

On ne pourra jamais expliquer réellement quoi que ce soit par les notions que les généticiens mettent dans le mot<br />

« disjonction ». Car, par disjonction, ils enten<strong>de</strong>nt uniquement une ségrégation mécanique, la séparation <strong>de</strong><br />

corpuscules tout prêts, — les gènes, — qui <strong>de</strong>puis le zygote et jusqu'à la division réductionnelle, se trouveraient<br />

toujours côte à côte dans <strong>de</strong>s chromosomes homologues.<br />

Mais nous, qui considérons l'organisme vivant dans son <strong>de</strong>venir, autrement dit dans ses modifications et ses<br />

transformations successives, nous nous rendons très bien compte <strong>de</strong> l'inconsistance <strong>de</strong>s notions que les généticiens<br />

mettent dans ce mot <strong>de</strong> « disjonction ».<br />

Je ne m'arrêterai pas en détail sur cette question, et je passerai à l'explication <strong>de</strong>s causes qui, selon nous, peuvent<br />

entraîner une modification, et souvent la dégradation <strong>de</strong>s variétés autogames, d'origine hybri<strong>de</strong> ou non. Nous ne<br />

toucherons pas ici une question que tous connaissent très bien : la dégradation <strong>de</strong>s variétés autogames à la suite<br />

<strong>de</strong> mélanges mécaniques. Nous commencerons par les faits les plus simples et les plus compréhensibles.<br />

Chaque variété <strong>de</strong> plantes a besoin, pour se développer, <strong>de</strong> conditions extérieures plus ou moins distinctes <strong>de</strong>s<br />

conditions exigées par les plantes d'une autre variété. De plus, un seul et même organisme exige, aux différentes<br />

phases <strong>de</strong> son développement, <strong>de</strong>s conditions extérieures différentes. Le développement, chez un même<br />

organisme végétal, d'organes différents (par exemple, les feuilles et les racines), exige lui aussi au même moment<br />

<strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> milieu extérieur différentes. Notre expression : « l'organisme exige <strong>de</strong>s conditions » déplaît<br />

fort à certains savants comme l'académicien M. Zavadovski. Mais c'est tout à fait indépendamment du désir <strong>de</strong><br />

tel ou tel chercheur que les poissons exigent pour vivre et se développer un milieu aquatique, et pas un milieu<br />

aquatique quelconque : l'eau douce pour certains poissons, l'eau salée pour d'autres. Qui donc ignore que le<br />

cotonnier exige, pour bien se développer, une température plus élevée que le froment. Certaines plantes<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt à vivre dans un marais, alors que d'autres ne peuvent supporter ces conditions et périssent si elles s'y<br />

trouvent placées.<br />

On comprend aussi pourquoi la graine du cotonnier exige, pour pouvoir donner naissance à une plante, d'autres<br />

conditions que la graine du froment, par exemple. Tout le processus <strong>de</strong> la formation du cotonnier et <strong>de</strong>s froments<br />

au cours <strong>de</strong> l'évolution a été différent. C'est pourquoi à l'heure actuelle le cotonnier et le froment exigent, il va<br />

sans dire, <strong>de</strong>s conditions qui leur sont propres. Et il y aurait lieu <strong>de</strong> s'étonner si ces exigences étaient i<strong>de</strong>ntiques.<br />

Pour les généticiens, dont les conceptions, aujourd'hui encore, ne se distinguent pas dans leur principe <strong>de</strong>s<br />

conceptions <strong>de</strong> Weismann, les cellules sexuelles ne font pas vraiment partie du corps <strong>de</strong> l'organisme. Or, on sait<br />

que chez les plantes les cellules sexuelles se développent à partir <strong>de</strong>s cellules somatiques. Car il n'existe <strong>de</strong><br />

cellules sexuelles ni dans l'embryon <strong>de</strong> la graine <strong>de</strong> froment, ni dans la plante verte. Nul n'ignore que la plante<br />

issue <strong>de</strong> l'embryon <strong>de</strong> la semence, qui a développé <strong>de</strong>s feuilles, puis du chaume et <strong>de</strong>s épis, ne formera que dans<br />

ces <strong>de</strong>rniers <strong>de</strong>s organes reproducteurs et <strong>de</strong>s cellules sexuelles. Les cellules sexuelles se développent donc à<br />

partir <strong>de</strong> cellules somatiques, autrement dit à partir du corps <strong>de</strong> l'organisme. Par conséquent, au moment où elles<br />

se développent, les cellules sexuelles font partie du corps <strong>de</strong> l'organisme.<br />

Chaque organe, chaque cellule <strong>de</strong> l'organisme a sa spécificité. Les cellules qui constituent la soie d'un porc, par<br />

exemple, diffèrent <strong>de</strong>s cellules du lard ou <strong>de</strong> la chair <strong>de</strong> ce même porc. Mais malgré leur spécificité et tout ce qui<br />

les distingue, les cellules sexuelles n'en sont pas moins <strong>de</strong>s parcelles du corps <strong>de</strong> l'organisme.<br />

D'ordinaire, les plantes exigent pour se développer à peu près les mêmes conditions que les plantes <strong>de</strong> la<br />

génération précé<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> la même variété. Les semences provenant d'une variété <strong>de</strong> blé d'hiver donneront <strong>de</strong>s<br />

plantes d'hiver ; les semences provenant d'une variété <strong>de</strong> printemps, <strong>de</strong>s plantes <strong>de</strong> printemps. C'est un<br />

phénomène qui, dans la pratique, s'observe toujours et partout, à <strong>de</strong> rares exceptions près. Il est si fréquent et si<br />

habituel que beaucoup, qui ne sont point <strong>de</strong>s spécialistes, <strong>de</strong>s sélectionneurs, ignorent même qu'il est <strong>de</strong>s cas où<br />

<strong>de</strong>s graines d'une plante <strong>de</strong> printemps aux fleurs d'une certaine couleur, donnent <strong>de</strong>s plantes dont les fleurs ont<br />

une autre couleur. On pourrait citer un nombre infini d'exemples <strong>de</strong> ce genre. On les observe d'ordinaire soit sur<br />

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