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Agrobiologie de T Lyssenko - communisme-bolchevisme

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<strong>de</strong>s kolkhoz, les éfrémoviens savent très bien que la plante s'édifie avec la nourriture qu'elle trouve autour d'elle.<br />

Il dépend <strong>de</strong> l'homme qu'il y ait autour <strong>de</strong> la plante plus ou moins <strong>de</strong> nourriture, que celle-ci soit plus ou moins<br />

bonne. L'agrotechnie nous apprend à donner à la plante le plus possible <strong>de</strong> nourriture <strong>de</strong> la meilleure qualité, et à<br />

obtenir <strong>de</strong> bonnes récoltes. Je ne m'étendrai pas davantage sur ce chapitre.<br />

Je passerai au rôle <strong>de</strong>s conditions extérieures dans la formation <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> l'organisme, du génotype.<br />

On sait que chaque organisme a sa nature, ou, comme disent les savants, son génotype. Les mots race, nature,<br />

génotype, hérédité sont en somme synonymes. Les savants emploient le terme <strong>de</strong> génotype ; les kolkhoziens,<br />

ceux <strong>de</strong> race ou <strong>de</strong> nature. Mais au fond, il s'agit <strong>de</strong> la même chose.<br />

Chaque organisme a sa nature : le riz a la sienne, le froment aussi. La nature du riz exige clés conditions<br />

extérieures relativement déterminées. Il en est <strong>de</strong> même pour le froment. Ainsi, le champ où pousse le riz doit<br />

être recouvert d'une nappe d'eau <strong>de</strong> 13 à 17 centimètres. Mais le froment périt dans ces conditions favorables et<br />

nécessaires au riz. Loin d'exiger les mêmes conditions que le riz, le froment ne les supporte pas.<br />

La nature (le génotype) <strong>de</strong> chaque plante cultivée s'est constituée dans le temps, et elle est d'ordinaire<br />

exceptionnellement conservatrice. Il y a <strong>de</strong>s centaines, <strong>de</strong>s milliers d'années, que l'homme s'occupe d'agriculture,<br />

que le riz a besoin d'une nappe d'eau superficielle, alors que le froment ne la supporte pas. Deux organismes<br />

différents peuvent vivre et se développer dans un même milieu ; ils se constitueront différemment parce qu'ils<br />

prennent <strong>de</strong> façon différente <strong>de</strong>s substances différentes au milieu ambiant, parce qu'ils assimilent, transforment<br />

ces substances différemment.<br />

C'est en ceci que consiste l'hérédité, la nature <strong>de</strong> l'organisme, propriété qu'a celui-ci, comme tout ce qui vit, <strong>de</strong><br />

tirer du milieu extérieur les substances, les conditions <strong>de</strong> v ; e qui lui conviennent et lui sont indispensables, <strong>de</strong> les<br />

absorber, <strong>de</strong> les assimiler.<br />

L'hérédité, c'est l'aptitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s organismes à tirer du milieu extérieur uniquement ce qui correspond à la nature <strong>de</strong><br />

l'organisme considéré ; à ne pas prendre ce qui n'y correspond pas, même quand les conditions propres à la<br />

nature <strong>de</strong> l'organisme font défaut. Voilà, selon moi, en quoi consiste l'hérédité.<br />

L'hérédité est une propriété conservatrice. Le conservatisme <strong>de</strong> l'hérédité se manifeste par le fait que si les<br />

conditions exigées par sa nature font défaut, l'organisme n'accepte pas, n'assimile pas d'autres conditions qui ne<br />

correspon<strong>de</strong>nt pas à son hérédité, à son génotype. Il n'est pas rare que l'organisme, ne trouvant pas les conditions<br />

qui conviennent à son hérédité et n'en pouvant assimiler d'autres, qui existent autour <strong>de</strong> lui mais ne lui<br />

conviennent pas, finisse par périr. Mais sans ce conservatisme dans le choix <strong>de</strong>s conditions nécessaires à la vie<br />

<strong>de</strong> l'organisme, nous n'aurions pas dans la nature cet ordre relatif que nous observons à chaque pas.<br />

Un exemple l'illustrera. Je pense que vous avez tous lu quelque chose sur la vernalisation, sur le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

vernalisation, ou que vous en avez entendu parler. Vous avez sans doute entendu, dire aussi que chez les plantes<br />

d'hiver ce sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement, entré autres conditions, exige le froid. Si le froid fait défaut, les plantes<br />

d'hiver grandiront, développeront <strong>de</strong>s racines et <strong>de</strong>s feuilles, mais ne passeront pas par le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

vernalisation. Or, tant que les plantes d'hiver n'ont point passé par le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> la vernalisation, elles ne peuvent<br />

former ni tiges ni épis, même si les conditions extérieures sont propices au développement <strong>de</strong> ces organes. A une<br />

phase déterminée, la nature, l'hérédité d'une plante d'hiver exige le froid. C'est pourquoi les graines ordinaires<br />

d'un blé d'hiver semées au printemps, quand les froids prolongés font défaut, donnent <strong>de</strong>s plantes qui poussent<br />

jusqu'en automne et tallent, sans former ni tiges ni épis. Mais on sait à présent qu'on peut obliger à fructifier les<br />

plantes d'hiver semées au printemps. On mouille, à la fin <strong>de</strong> l'hiver, les graines <strong>de</strong>s variétés d'hiver avant qu'elles<br />

ne soient semées au champ (humectation <strong>de</strong>s semences). L'embryon se met à germer. Il trouve dans la semence<br />

les substances nutritives nécessaires. On assure la basse température indispensable (environ 0°) en réglant<br />

l'épaisseur <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> semences humectées. Des expériences précises ont prouvé que <strong>de</strong>s embryons qui<br />

viennent juste <strong>de</strong> germer et n'ont pas encore percé l'enveloppe <strong>de</strong> la semence, sont déjà capables <strong>de</strong> passer par le<br />

sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> la vernalisation. Des plantes d'hiver vernalisées avant l'ensemencement peuvent fructifier même si elles<br />

sont semées au printemps.<br />

Vous avez <strong>de</strong>vant vous <strong>de</strong>ux pieds <strong>de</strong> blé d'hiver Novokrymka 0204. Ils ont été semés au cours <strong>de</strong> ce printemps à<br />

Gorki Léninskié, station expérimentale <strong>de</strong> l'Académie Lénine <strong>de</strong>s Sciences agricoles. L'un <strong>de</strong>s pieds est à l'état<br />

<strong>de</strong> rosette. Il peut continuer à pousser jusqu'en automne, mais il ne donnera pas d'épis. L'autre pied est un<br />

froment <strong>de</strong> la même race, <strong>de</strong> la même variété. Semé en même temps que l'autre, il a déjà épié, comme vous<br />

pouvez le constater, et il fleurira bientôt. Dans un peu plus d'un mois, il donnera <strong>de</strong>s graines mûres. Les<br />

semences <strong>de</strong> ce froment ont été vernalisées avant d'être mises en terre. Autrement dit on a semé, dans le<br />

<strong>de</strong>uxième cas, <strong>de</strong>s graines dont les exigences naturelles, génotypiques, par rapport aux conditions <strong>de</strong><br />

vernalisation avaient été satisfaites. Par suite, le développement <strong>de</strong>s plantes s'est poursuivi normalement. Dans le<br />

premier cas, on a semé <strong>de</strong>s graines <strong>de</strong> cette même variété, mais qui n'avaient point passé par le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

vernalisation. Nous n'avions pas, en l'occurrence, satisfait les exigences <strong>de</strong> cette variété touchant les conditions<br />

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