Agrobiologie de T Lyssenko - communisme-bolchevisme
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<strong>de</strong> la pomme <strong>de</strong> terre sur <strong>de</strong>s superficies gran<strong>de</strong>s et petites, une <strong>de</strong>s thèses les plus importantes <strong>de</strong> la biologie, à<br />
savoir que les conditions extérieures qui favorisent le développement <strong>de</strong> tel ou tel organe <strong>de</strong>s plantes, par<br />
exemple du tubercule <strong>de</strong> la pomme <strong>de</strong> terre, améliorent également la nature <strong>de</strong> ces plantes dans le même sens.<br />
La pratique a montré que la plantation estivale <strong>de</strong> la pomme <strong>de</strong> terre dans le Midi fournit un matériel beaucoup<br />
meilleur, quant à ses propriétés héréditaires, que celui qui résulte <strong>de</strong>s plantations <strong>de</strong> printemps. Cette<br />
amélioration <strong>de</strong> l'hérédité est due à l'existence <strong>de</strong> conditions <strong>de</strong> milieu extérieur favorables pendant le<br />
développement <strong>de</strong>s tubercules : cela est attesté par le fait que les tubercules issus <strong>de</strong>s plantations estivales sont<br />
pour la plupart beaucoup plus gros que ceux <strong>de</strong> la même variété qui proviennent <strong>de</strong> plantations <strong>de</strong> printemps. Et<br />
si les tubercules sont gros, c'est naturellement parce que les conditions <strong>de</strong> milieu extérieur étaient bonnes au<br />
moment où ils se développaient.<br />
Il importe aussi <strong>de</strong> souligner que si le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s tubercules provenant <strong>de</strong> plantations estivales est bien<br />
supérieur à celui <strong>de</strong>s tubercules issus <strong>de</strong> plantations <strong>de</strong> printemps, ce n'est pas parce qu'on a pris, pour les<br />
plantations comparatives, <strong>de</strong>s tubercules <strong>de</strong> dimensions différentes : plus gros s'ils provenaient d'une plantation<br />
estivale, plus petits s'ils provenaient d'une plantation <strong>de</strong> printemps. De nombreuses expériences ont été effectuées<br />
dans le Sud, à l'Institut <strong>de</strong> Génétique et <strong>de</strong> Sélection (O<strong>de</strong>ssa) où l'on a pris, pour comparer les qualités raciales,<br />
les tubercules les plus petits — 10 à 20 g — provenant d'une plantation estivale et qui n'avaient pu se développer<br />
avant les gels <strong>de</strong> l'automne. Ces tubercules ont été plantés à côté d'autres, beaucoup plus gros — 50 à 100 g —<br />
provenant <strong>de</strong> plantations <strong>de</strong> printemps dans le Midi. Malgré cela, le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s tubercules provenant <strong>de</strong><br />
plantations estivales a été en règle générale (sans exception chez les variétés précoces dans le Sud), beaucoup<br />
plus élevé que celui <strong>de</strong>s tubercules fournis par les plantations <strong>de</strong> printemps. C'est donc que les plantations<br />
estivales modifient l'hérédité <strong>de</strong>s tubercules. Elles assurent à ces <strong>de</strong>rniers <strong>de</strong> bonnes conditions <strong>de</strong><br />
développement. On obtient par suite <strong>de</strong> gros tubercules et, parallèlement, la nature <strong>de</strong> la pomme <strong>de</strong> terre<br />
s'améliore, se modifie dans le sens d'une augmentation du volume <strong>de</strong>s tubercules.<br />
Ainsi se trouve facilement confirmée par l'expérience une thèse universellement reconnue dans la pratique, mais<br />
répudiée par la génétique bourgeoise : <strong>de</strong> bonnes conditions agrotechniques et zootechniques améliorent les<br />
variétés <strong>de</strong> plantes et les races d'animaux, alors que <strong>de</strong> mauvaises conditions empirent, gâtent jusqu'aux bonnes<br />
variétés <strong>de</strong> plantes et jusqu'aux bonnes races d'animaux déjà existantes. Cette conception <strong>de</strong> la race (hérédité) <strong>de</strong>s<br />
organismes entraîne la conclusion pratique que voici : pas d'agrotechnie défectueuse sur les terrains <strong>de</strong> semence,<br />
car elle altère la nature <strong>de</strong>s plantes. Une bonne agrotechnie est celle qui assure les conditions permettant<br />
d'obtenir <strong>de</strong>s semences ou du plant en quantité suffisante et <strong>de</strong> la qualité voulue.<br />
Pourquoi la plantation estivale dans le Midi permet-elle <strong>de</strong> créer les bonnes conditions extérieures grâce<br />
auxquelles se développent <strong>de</strong> gros tubercules et s'améliore l'hérédité <strong>de</strong> la pomme <strong>de</strong> terre ? Ce fait, selon moi,<br />
s'explique <strong>de</strong> la façon suivante.<br />
Pour que la pomme <strong>de</strong> terre lève, dans les régions sèches du Midi, quand on la sème entre la fin <strong>de</strong> juin et la mijuillet,<br />
il faut choisir un terrain profondément labouré en automne et l'entretenir, du début du printemps jusqu'à la<br />
plantation, comme une jachère bien soignée, c'est-à-dire en éliminant toute plante adventice et en maintenant la<br />
couche supérieure du sol parfaitement meuble. Cela permet <strong>de</strong> retenir les eaux <strong>de</strong> l'hiver et du printemps. D'autre<br />
part, <strong>de</strong> nombreuses données recueillies par les stations d'essais ont montré qu'au milieu <strong>de</strong> l'été ces terrains ont<br />
accumulé quantité <strong>de</strong> matières nutritives assimilables, dont 50-60 pouds à l'hectare d'aliments azotés (nitrates).<br />
Plantée en été sur <strong>de</strong>s terrains cultivés rationnellement, la pomme <strong>de</strong> terre bénéficie dans le Midi <strong>de</strong> conditions<br />
<strong>de</strong> nourriture que je qualifierais d'exceptionnelles. Dans la secon<strong>de</strong> moitié <strong>de</strong> l'été et au début <strong>de</strong> l'automne,<br />
quand la chaleur n'est plus si forte, les parties aériennes <strong>de</strong> la plante se développent vigoureusement grâce à<br />
l'existence d'une gran<strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> substances nutritives facilement assimilables ; aussi a-t-on <strong>de</strong> gros tubercules<br />
au bout <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux à trois semaines.<br />
En bref, nous continuons d'affirmer que la cause principale <strong>de</strong> la dégénérescence <strong>de</strong> la pomme <strong>de</strong> terre plantée au<br />
printemps dans le Midi, c'est l'action <strong>de</strong>s hautes températures sur les yeux qui commencent à germer alors que<br />
les tubercules se trouvent encore sous la plante, ou quand ils sont rentrés, après la récolte. Et si la pomme <strong>de</strong><br />
terre améliore ses qualités <strong>de</strong> semence quand on la plante en été, c'est par suite <strong>de</strong> bonnes conditions <strong>de</strong><br />
nourriture, <strong>de</strong> bonnes conditions <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s tubercules.<br />
Cette explication permet <strong>de</strong> comprendre pourquoi en 1933, première année <strong>de</strong> nos expériences <strong>de</strong> plantation<br />
estivale, le plant ne s'est pas amélioré. Comme je l'ai déjà dit, lors <strong>de</strong>s plantations comparatives du printemps <strong>de</strong><br />
1934, nous n'avons observé aucune différence dans le comportement <strong>de</strong>s pieds issus <strong>de</strong> tubercules provenant <strong>de</strong><br />
plantations soit du printemps, soit <strong>de</strong> l'été <strong>de</strong> l'année précé<strong>de</strong>nte.<br />
En 1933, année fraîche et pluvieuse, la variété Ella, <strong>de</strong> précocité moyenne, ne dégénéra pas, bien que plantée au<br />
printemps, et la plantation estivale n'en améliora pas l'hérédité, car elle fut effectuée sur un terrain pauvre en<br />
substances nutritives assimilables, où l'on avait déjà récolté <strong>de</strong>s pommes <strong>de</strong> terre plantées au début du printemps.<br />
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