Agrobiologie de T Lyssenko - communisme-bolchevisme
Agrobiologie de T Lyssenko - communisme-bolchevisme
Agrobiologie de T Lyssenko - communisme-bolchevisme
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Après avoir castré 12 épis <strong>de</strong> seigle issus <strong>de</strong> graines trouvées dans <strong>de</strong>s épis <strong>de</strong> froment, V. Karapétian, attaché <strong>de</strong><br />
recherches à l'Institut <strong>de</strong> Génétique <strong>de</strong> l'Académie <strong>de</strong>s Sciences <strong>de</strong> l'U.R.S.S., a obtenu sans fécondation 14<br />
graines <strong>de</strong> seigle qui, une fois semées, ont donné <strong>de</strong>s plantes d'une vitalité normale.<br />
A la secon<strong>de</strong> génération d'un seigle issu <strong>de</strong> graines produites par du froment, il est plus rare encore qu'on<br />
obtienne <strong>de</strong>s semences sans fécon<strong>de</strong>r les ovules. Aux générations suivantes, il est sans doute impossible d'avoir<br />
<strong>de</strong>s semences sans fécondation, comme c'est le cas pour le seigle ordinaire.<br />
La formation <strong>de</strong> semences <strong>de</strong> seigle sans fécondation ne peut s'expliquer que si l'on admet qu'au moment <strong>de</strong> la<br />
naissance <strong>de</strong>s graines <strong>de</strong> seigle dans les organismes <strong>de</strong> plantes <strong>de</strong> froment, c'est-à-dire quand l'ovule <strong>de</strong> seigle se<br />
développe dans un épi <strong>de</strong> froment, il subsiste dans le corps <strong>de</strong> l'ovule du seigle <strong>de</strong>s restes <strong>de</strong> corps <strong>de</strong> froment,<br />
d'où une hétérogénéité du corps <strong>de</strong> l'ovule suffisante pour permettre le développement d'un germe <strong>de</strong> graine, et<br />
par la suite, après l'ensemencement, d'une plante entière.<br />
Que <strong>de</strong>s restes, <strong>de</strong>s particules <strong>de</strong> corps <strong>de</strong> froment puissent se conserver dans un corps <strong>de</strong> seigle issu d'une plante<br />
<strong>de</strong> froment, cela est confirmé par le fait que quand on sème <strong>de</strong>s graines <strong>de</strong> seigle <strong>de</strong> ce genre on obtient <strong>de</strong> temps<br />
à autre non du seigle, mais du froment.<br />
Il importe, tant pour la biologie théorique que pour la culture et l'élevage, <strong>de</strong> se faire une idée correcte <strong>de</strong> la<br />
vitalité.<br />
Des croisements inter-variétaux et intra-variétaux appropriés peuvent fournir aux producteurs <strong>de</strong> semences <strong>de</strong>s<br />
graines <strong>de</strong> céréales donnant <strong>de</strong>s plantes plus viables, résistant mieux aux intempéries, que la variété mère.<br />
Grâce à un croisement intravariétal ou inter-variétal, suivi sans faute <strong>de</strong> la sélection, aux <strong>de</strong>ux premières<br />
générations, <strong>de</strong>s plantes typiques <strong>de</strong> la variété mère, on peut accroître la vitalité <strong>de</strong>s variétés céréales cultivées<br />
dans la région sans altérer, sans modifier leur hérédité.<br />
Dans la pratique courante <strong>de</strong> l'élevage, le croisement <strong>de</strong> races appropriées peut avoir <strong>de</strong> même d'excellents<br />
résultats.<br />
Lorsqu'on sait que la viabilité, et aussi la vitalité, qui en marque le <strong>de</strong>gré, résultent <strong>de</strong> la fécondation, <strong>de</strong> la fusion<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cellules sexuelles légèrement différentes (même si elles ont une hérédité relativement semblable), on<br />
peut tirer un bien meilleur parti <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la reproduction consanguine pour créer <strong>de</strong> nouvelles variétés <strong>de</strong><br />
plantes hétérogames et <strong>de</strong> nouvelles races d'animaux. Grâce à cette métho<strong>de</strong>, il <strong>de</strong>vient possible <strong>de</strong> conserver,<br />
mais aussi d'accentuer les propriétés et caractères héréditaires utiles <strong>de</strong>s formes parentes initiales. Afin <strong>de</strong> ne pas<br />
diminuer la vitalité, on doit alors élever dans <strong>de</strong>s conditions différentes les organismes parents <strong>de</strong>stinés au<br />
croisement.<br />
Ainsi donc, l'analyse scientifique <strong>de</strong> la vitalité plus ou moins gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>s plantes et <strong>de</strong>s animaux observée dans la<br />
pratique agricole, montre que, 1° la vitalité et les particularités héréditaires sont <strong>de</strong>s propriétés différentes du<br />
corps vivant.<br />
2° La vitalité <strong>de</strong>s organismes résulte généralement du processus sexuel, du processus <strong>de</strong> la fécondation. Le <strong>de</strong>gré<br />
<strong>de</strong> viabilité, c'est-à-dire la vitalité <strong>de</strong>s plantes et <strong>de</strong>s animaux dépend, dans le cadre <strong>de</strong> l'espèce, du <strong>de</strong>gré <strong>de</strong><br />
différence <strong>de</strong>s éléments sexuels qui fusionnent au moment <strong>de</strong> la fécondation. Le corps vivant peut vivre tant que<br />
subsiste son hétérogénéité. A mesure que cette hétérogénéité décroît, chez une plante ou un animal, Le processus<br />
<strong>de</strong> l'assimilation et <strong>de</strong> la désassimilation se ralentit ; normalement, le corps perd peu à peu sa vitalité, il vieillit.<br />
On peut accroître la vitalité autrement que par la voie sexuelle, en faisant assimiler aux plantes ou aux animaux<br />
<strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> milieu extérieur nouvelles pour eux. Cette assimilation entraîne, elle aussi, l'hétérogénéité, et<br />
par suite le caractère contradictoire du corps vivant <strong>de</strong> l'organisme végétal ou animal.<br />
3° Les différences existant entre les cellules sexuelles qui, lors <strong>de</strong> la fécondation <strong>de</strong> l'ovule, créent la vitalité du<br />
germe, puis <strong>de</strong> l'organisme, ont également leur origine dans les conditions <strong>de</strong> vie, dans les conditions <strong>de</strong> milieu<br />
extérieur assimilées par les organismes ancestraux, et notamment par les organismes parents d'où sont<br />
directement issues les cellules sexuelles considérées.<br />
Les conditions d'ambiance, — la biologie mitchourinienne le sait très bien, — sont aussi à l'origine <strong>de</strong>s<br />
modifications <strong>de</strong> l'hérédité ancienne <strong>de</strong>s organismes végétaux et animaux, ainsi que <strong>de</strong> sa transformation en une<br />
hérédité nouvelle ; à l'origine <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> la race ancienne et <strong>de</strong> sa transformation en une race nouvelle.<br />
Publié pour la première fois en 1952.<br />
343