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Agrobiologie de T Lyssenko - communisme-bolchevisme

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comme celle <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> l'hérédité quand le corps se modifie, il faut prendre le corps modifié <strong>de</strong><br />

l'organisme, et en étudier l'hérédité. Il aurait donc fallu, en l'occurrence, prendre <strong>de</strong>s boutures sur ces pieds <strong>de</strong><br />

millet et les cultiver dans <strong>de</strong>s conditions i<strong>de</strong>ntiques. Je crois que cette expérience aurait révélé entre l'hérédité <strong>de</strong>s<br />

boutures prises sur l'un et l'autre pieds, <strong>de</strong>s différences beaucoup plus considérables qu'entre <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scendants<br />

issus <strong>de</strong> semence. Car les morganistes savent très bien que les diverses parties d'un même organisme, et même<br />

<strong>de</strong>s cellules voisines, peuvent avoir une hérédité différente (mutations somatiques).<br />

Nous considérons comme défectueuses et non scientifiques <strong>de</strong>s expériences où, pour vérifier si l'hérédité varie<br />

quand les conditions <strong>de</strong> vie modifient le corps, on prend les parties <strong>de</strong> l'organisme les moins modifiées. Rien<br />

d'étonnant si les conclusions qu'on en tire sont foncièrement erronées et contredites par la pratique. Les<br />

praticiens <strong>de</strong> l'horticulture savent très bien qu'il faut choisir les boutures — <strong>de</strong> pommier ou <strong>de</strong> poirier, par<br />

exemple — qui serviront à la reproduction. Il n'est pas indifférent que les bourgeons <strong>de</strong>stinés à l'écussonnage<br />

aient été prélevés sur <strong>de</strong>s pousses exubérantes (gourmands) ou sur <strong>de</strong>s pousses <strong>de</strong> croissance normales (qui<br />

d'ailleurs sont loin <strong>de</strong> convenir toutes également à la reproduction, bien qu'elles aient poussé sur le même arbre).<br />

Nous savons que, par exemple, les arbres fruitiers obtenus par la greffe <strong>de</strong> bourgeons provenant d'un arbre-mère<br />

aux pousses exubérantes, sont eux aussi relativement exubérants, et restent longtemps sans porter <strong>de</strong> fruits.<br />

On peut citer également la modification <strong>de</strong> l'hérédité (en bien comme en mal) <strong>de</strong> la pomme <strong>de</strong> terre dans le Midi,<br />

selon que les tubercules proviennent <strong>de</strong> plantations estivales ou <strong>de</strong> printemps. Beaucoup savent aujourd'hui que<br />

si l'on fait pousser dans le Midi dans <strong>de</strong>s conditions i<strong>de</strong>ntiques <strong>de</strong>s tubercules <strong>de</strong> pomme <strong>de</strong> terre précoce<br />

provenant <strong>de</strong> plantations estivales et <strong>de</strong>s tubercules provenant <strong>de</strong> plantations <strong>de</strong> printemps, les premiers<br />

donneront une récolte <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux à trois fois supérieure.<br />

Peut-on dire dans ces cas-là que l'hérédité ne change pas quand les conditions <strong>de</strong> vie ont modifié le corps ? Non,<br />

sans doute. Nous savons également que les tubercules ont, dans le Midi, <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> développement<br />

beaucoup meilleures quand on plante la pomme <strong>de</strong> terre en été que lorsqu'on la plante au printemps. Par suite, la<br />

race, l'hérédité <strong>de</strong>s tubercules provenant <strong>de</strong> plantations estivales est meilleure, plus fertile que celle <strong>de</strong>s<br />

tubercules provenant <strong>de</strong> plantations <strong>de</strong> printemps dans ces mêmes régions. Tous ces exemples prouvent une<br />

chose : l'hérédité est une propriété du corps vivant, et cette propriété ne change que quand le corps se modifie.<br />

Comment se fait-il qu'assez souvent, chez <strong>de</strong>s organismes très dissemblables parce que placés dans <strong>de</strong>s<br />

conditions <strong>de</strong> vie (par exemple <strong>de</strong> nourriture) différentes, l'hérédité <strong>de</strong>s semences diffère peu ?<br />

L'hérédité <strong>de</strong>s semences recueillies sur <strong>de</strong>s pieds <strong>de</strong> millet très dissemblables diffère peu parce que ces semences<br />

elles-mêmes, le corps <strong>de</strong> leurs embryons, diffèrent peu. Si, dans l'exemple que nous avons cité, <strong>de</strong>s pieds <strong>de</strong><br />

millet très dissemblables (qualitativement et quantitativement) en raison <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie dans lesquelles ils<br />

étaient placés, ont donné <strong>de</strong>s embryons <strong>de</strong> semence différant peu entre eux, c'est que dans un organisme végétal<br />

mal nourri les organes et les cellules <strong>de</strong> chaque organe ne souffrent pas la faim au même <strong>de</strong>gré. Aussi affamées<br />

que soient les plantes, la nourriture servira en premier lieu à édifier les cellules d'où sortiront finalement les<br />

cellules sexuelles, puis les embryons.<br />

On s'explique ainsi que <strong>de</strong>s plantes très dissemblables par suite <strong>de</strong> leurs conditions <strong>de</strong> vie, produisent souvent <strong>de</strong>s<br />

semences dont l'hérédité diffère peu. Mais il ne faudrait pas en conclure que l'hérédité ne change pas quand le<br />

corps se modifie. Cela montre seulement que dans un même organisme les différentes cellules, en se<br />

développant, s'écartent <strong>de</strong> la norme à <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés divers.<br />

Dans un organisme, tout vise d'ordinaire à faire en sorte que le développement du corps <strong>de</strong>s cellules, <strong>de</strong>s organes<br />

<strong>de</strong>stinés à la reproduction, à la perpétuation <strong>de</strong> l'espèce, s'écarte le moins <strong>de</strong> la norme.<br />

A la lumière <strong>de</strong> la théorie biologique générale <strong>de</strong> Mitchourine, les faits <strong>de</strong> non transmission par hérédité <strong>de</strong>s<br />

caractères dits acquis, cités dans les manuels <strong>de</strong> génétique morganistes, reçoivent donc une autre interprétation.<br />

Tous les faits <strong>de</strong> ce genre n'ont au fond rien à voir avec la conclusion morganiste qui soi-disant en découle,<br />

savoir : les modifications du corps vivant (soma) n'influent nullement sur les variations <strong>de</strong> l'hérédité.<br />

Les cytogénéticiens morganistes interprètent également <strong>de</strong> façon erronée, antiscientifique, les faits <strong>de</strong> variabilité<br />

morphologique <strong>de</strong>s chromosomes, observés par eux. Ces faits, les plus simples et les plus faciles à obtenir,<br />

témoignent irréfutablement que lorsque le corps, dans son développement, se modifie, s'écarte <strong>de</strong> la norme,<br />

l'hérédité se modifie dans le même sens. Se basant sur ces faits, les morganistes ont proclamé que les<br />

chromosomes ne font point partie du corps ordinaire, qu'ils se composent d'une substance spéciale, foncièrement<br />

différente, au point <strong>de</strong> vue hérédité, <strong>de</strong> la substance du corps <strong>de</strong> l'organisme. Les morganistes, nous l'avons déjà<br />

dit, en ont tiré cette conclusion que l'organisme et chaque cellule <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier se composent du corps ordinaire<br />

(soma) et d'une substance <strong>de</strong> l'hérédité : les chromosomes. Alors que selon la théorie <strong>de</strong> Mitchourine tout<br />

organisme se compose uniquement du corps vivant avec toutes ses propriétés. Il n'existe pas, dans l'organisme et<br />

dans ses cellules, <strong>de</strong> substance spéciale <strong>de</strong> l'hérédité.<br />

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