Agrobiologie de T Lyssenko - communisme-bolchevisme
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intéressant il raconte sa visite à un ami, le colonel Le Couteur, dans son domaine <strong>de</strong> l'île <strong>de</strong> Jersey ; faisant avec<br />
lui le tour <strong>de</strong> ses champs, il attira son attention sur les différences sensibles qui existaient entre les plantes, et lui<br />
donna l'idée <strong>de</strong> sélectionner certaines formes afin <strong>de</strong> les cultiver pures. Le Couteur profita <strong>de</strong> cette idée,<br />
sélectionna vingt-trois formes différentes, les mit à l'essai, compara leurs qualités. Après quoi une <strong>de</strong> ces variétés<br />
fut reconnue par lui comme la meilleure et mise en vente en 1830 sous le nom <strong>de</strong> Talavera <strong>de</strong> Bellevue. Depuis,<br />
un travail analogue a été effectué bien <strong>de</strong>s fois et a abouti à la création d'un grand nombre <strong>de</strong> variétés <strong>de</strong> valeur.<br />
Au fond cette métho<strong>de</strong> consiste à dissocier les mélanges <strong>de</strong> départ en leurs éléments ; c'est pourquoi elle a été<br />
appelée « sélection analytique ». C'est aujourd'hui la métho<strong>de</strong> fondamentale employée pour les plantes à<br />
autopollinisation, et elle est systématiquement appliquée par toutes les stations, surtout au début <strong>de</strong>s travaux<br />
portant sur <strong>de</strong>s plantes peu touchées par la sélection. » (С. И. ЖЕRАЛОВ…, 1930, стр. 79-80.)<br />
Plus loin, le professeur S. Jégalov écrit : « La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la sélection analytique permet <strong>de</strong> comprendre cet<br />
aphorisme attribué à Jordan : « Pour obtenir une nouvelle variété, il faut d'abord la possé<strong>de</strong>r ». (Ibid., p. 83.)<br />
Camara<strong>de</strong> Chékhourdine, la forme <strong>de</strong> blé qu'on appelle aujourd'hui Lutescens 062 existait-elle ou n'existait-elle<br />
pas dans la variété locale Poltavka ? (Une voix dans la salle : Bien sûr qu'elle existait !) C'est exactement la<br />
même chose pour les variétés Oukraïnka ou Melanopus 069.<br />
Voilà pourquoi S. Jégalov reprend à son compte l'aphorisme qui dit que lorsqu'on emploie la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />
sélection analytique, il faut d'abord possé<strong>de</strong>r une variété pour pouvoir l'obtenir ensuite. C'est justement ainsi que<br />
furent obtenues les variétés auxquelles nos mendéliens se réfèrent.<br />
Mais les mitchouriniens ne peuvent concevoir comme le professeur S. Jégalov la sélection darwinienne. Car on<br />
peut commencer à sélectionner les plantes en se basant sur <strong>de</strong>s caractères utiles à peine apparents et encore peu<br />
développés pour renforcer ensuite, développer ces caractères utiles au moyen <strong>de</strong> sélections répétées et dans <strong>de</strong>s<br />
conditions <strong>de</strong> culture appropriées. Mais il est évi<strong>de</strong>nt pour tous que la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> sélection darwinienne que<br />
nous avons décrite n'a rien à voir avec les théories mendéliennes-morganistes.<br />
Il faut dire que jadis cette métho<strong>de</strong> était la seule employée pour créer <strong>de</strong>s variétés, et qu'elle continue et<br />
continuera d'être employée. Car elle est utile. Il faut savoir apprécier et soutenir les praticiens, les sélectionneurs<br />
qui appliquent cette métho<strong>de</strong> avec succès.<br />
Loin <strong>de</strong> rejeter la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la sélection améliorante répétée, nous avons, on le sait, toujours insisté pour qu'elle<br />
fût appliquée. Les morganistes, eux, se sont moqués <strong>de</strong>s sélections améliorantes répétées pour la production <strong>de</strong>s<br />
semences.<br />
Le weismanisme-morganisme n'a jamais été et ne peut être une science permettant <strong>de</strong> créer conformément à un<br />
plan <strong>de</strong> nouvelles formes végétales et animales.<br />
Il est intéressant <strong>de</strong> noter qu'à l'étranger, notamment aux Etats-Unis où le morganisme est né et où il est tant<br />
prôné comme théorie, il n'est pas appliqué à l'agriculture pour la bonne raison qu'il est inutilisable. Pendant que<br />
la théorie du morganisme s'élabore en vase clos, la pratique suit son chemin.<br />
Non seulement le weismanisme-morganisme ne dégage pas les lois réelles <strong>de</strong> la nature vivante, mais étant une<br />
doctrine idéaliste, il donne une idée absolument fausse <strong>de</strong>s lois naturelles.<br />
Ainsi, la conception weismanienne selon laquelle les particularités héréditaires <strong>de</strong> l'organisme sont<br />
indépendantes <strong>de</strong>s conditions du milieu ambiant a conduit les savants à affirmer que la propriété <strong>de</strong> l'hérédité<br />
(c'est-à-dire la spécificité <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> l'organisme) n'est soumise qu'au hasard. Toutes les soi-disant lois du<br />
mendélisme-morganisme se fon<strong>de</strong>nt exclusivement sur l'idée <strong>de</strong> hasard.<br />
Voici quelques exemples à l'appui <strong>de</strong> ce que je viens <strong>de</strong> dire :<br />
D'après la théorie mendélienne-morganiste, les mutations « géniques » sont un effet du hasard. Les mutations<br />
chromosomiques apparaissent fortuitement, elles aussi, et l'orientation du processus <strong>de</strong> la mutation est donc<br />
également fortuite. Se fondant sur tous ces phénomènes prétendument fortuits, les morganistes bâtissent leurs<br />
expériences sur une combinaison fortuite <strong>de</strong>s actions exercées sur l'organisme par les substances dites<br />
mutagènes, croyant agir ainsi sur la substance héréditaire imaginée par eux, et obtenir, par un effet du hasard,<br />
quelque chose qui pourrait par hasard être utile.<br />
Selon le morganisme, la séparation <strong>de</strong>s chromosomes dits maternels et paternels, dans la division réductionnelle,<br />
est également livrée au hasard. D'après lui, la fécondation n'est pas élective, elle est due à la rencontre fortuite<br />
<strong>de</strong>s cellules sexuelles. Est également fortuite, par conséquent, la disjonction <strong>de</strong>s caractères dans la <strong>de</strong>scendance<br />
hybri<strong>de</strong>, etc.<br />
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