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Agrobiologie de T Lyssenko - communisme-bolchevisme

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d'un champ, pesait au même état <strong>de</strong> maturité 0,9 gramme racines, tiges et panicules comprises ; autrement dit,<br />

l'un <strong>de</strong>s pieds pesait plus <strong>de</strong> 1.000 fois plus que l'autre. Ainsi donc, les organismes végétaux sont doués <strong>de</strong> la<br />

faculté <strong>de</strong> choisir entre les conditions du milieu extérieur ; mais celles-ci sont indépendantes <strong>de</strong> l'organisme, et<br />

les organismes constituent leur corps en utilisant les conditions du milieu extérieur ; il en résulte donc que le<br />

corps <strong>de</strong> l'organisme dépend dans une gran<strong>de</strong> mesure, au point <strong>de</strong> vue qualitatif et quantitatif, <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong><br />

vie. Si les conditions changent on a <strong>de</strong>s plantes différentes, et les différences sont souvent très sensibles.<br />

Comment se fait-il donc que malgré les fluctuations très prononcées que l'on observe chez les organismes<br />

parentaux, le développement (quantitatif et qualitatif) <strong>de</strong>s différents organes et caractères, la nature <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>scendance, c'est-à-dire l'hérédité <strong>de</strong> ces plantes, restent assez stables, relativement inchangés ? N'est-ce pas la<br />

preuve qu'une modification du corps <strong>de</strong> l'organisme n'affecte pas la nature, l'hérédité <strong>de</strong> ce corps ? Cela<br />

s'explique partiellement, nous l'avons déjà dit, par le fait que souvent les parties du corps modifiées ne s'intègrent<br />

pas, ou ne s'intègrent que faiblement, dans l'échange <strong>de</strong> substances avec les éléments du processus qui mène à la<br />

formation <strong>de</strong> cellules reproductrices.<br />

Il est aussi à noter que les processus <strong>de</strong> l'organisme, les organes et les caractères qui se développent, ne sont pas<br />

tous assurés dans une mesure égale et au moment voulu <strong>de</strong> nourriture en quantité et <strong>de</strong> la qualité requises. Les<br />

processus qui se déroulent dans l'organisme n'ont pas tous la même importance pour la perpétuation et la<br />

multiplication <strong>de</strong> l'espèce ou <strong>de</strong> la variété végétale considérée.<br />

Nous avons déjà signalé qu'en général les caractères et propriétés dont le développement n'exerce pas une<br />

influence capitale sur la vie <strong>de</strong> tout l'organisme, ne se développent pas, restent récessifs si les conditions<br />

extérieures qui leur sont nécessaires font défaut. Ajoutons que si les conditions nécessaires surabon<strong>de</strong>nt, ces<br />

mêmes caractères, en règle générale, se développeront à l'excès, <strong>de</strong> façon anormale. En d'autres termes, le<br />

développement <strong>de</strong> ces caractères est le plus sujet à varier, à fluctuer. Quant aux caractères ou aux processus du<br />

développement <strong>de</strong>squels dépend essentiellement la vie <strong>de</strong> l'organisme dans son ensemble, ils sont moins<br />

susceptibles <strong>de</strong> varier, <strong>de</strong> fluctuer.<br />

Si tels ou tels éléments <strong>de</strong> nourriture sont en quantité insuffisante pour le développement normal <strong>de</strong> toute la<br />

plante, ce sont en premier lieu les organes, les parties du corps les moins importants qui seront sous-alimentés,<br />

recevront une quantité <strong>de</strong> nourriture inférieure à la norme. Les processus plus importants pour l'organisme auront<br />

moins à souffrir <strong>de</strong> l'insuffisance <strong>de</strong> tels ou tels éléments <strong>de</strong> nourriture, et moins encore ceux dont dépend le plus<br />

la perpétuation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>scendance <strong>de</strong> la plante. Ainsi, on sait que si l'on gave un animal domestique, il se forme<br />

chez lui une épaisse couche <strong>de</strong> tissu adipeux. Si l'animal est sous-alimenté, le tissu adipeux, non seulement ne<br />

recevra plus <strong>de</strong> nourriture, mais servira lui-même à l'alimentation <strong>de</strong>s autres tissus <strong>de</strong> l'organisme. Après le tissu<br />

adipeux, ce sera le tour du tissu musculaire, etc. Bref, si <strong>de</strong>s animaux sont sous-alimentés, ce sont les tissus<br />

nerveux et quelques autres qui en souffriront le moins. Nous nous expliquons ainsi que <strong>de</strong>s plantes — par<br />

exemple, les <strong>de</strong>ux pieds <strong>de</strong> millet cités tout à l'heure — cultivées dans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> nourriture très<br />

dissemblables et dont l'une avait une grosseur et un poids <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 1.000 fois supérieurs à ceux <strong>de</strong> l'autre,<br />

soient loin <strong>de</strong> transmettre entièrement ces différences à leurs <strong>de</strong>scendants. Les pieds ont eu <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong><br />

nourriture très dissemblables ; mais chez ces plantes la nourriture <strong>de</strong>s diverses parties, <strong>de</strong>s divers processus,<br />

s'écartait <strong>de</strong> la norme à <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés différents. Dans le pied suralimenté, les principaux processus étaient protégés<br />

contre un excès <strong>de</strong> nourriture : celle-ci était absorbée au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la norme par d'autres processus moins<br />

importants. Par contre, dans le pied sous-alimenté, les processus principaux sont ceux qui ont le moins souffert<br />

<strong>de</strong> la faim.<br />

Aussi, bien que les plantes se soient développées jusqu'à <strong>de</strong>venir très différentes l'une <strong>de</strong> l'autre, qu'elles aient<br />

dévié dans <strong>de</strong>s sens opposés par rapport à la norme, les processus dont dépendait surtout la perpétuation <strong>de</strong><br />

l'espèce ont été alimentés <strong>de</strong> façon plus ou moins normale, en qualité et en quantité. Car chez ces pieds dont l'un<br />

pesait 1.000 fois plus que l'autre, la grosseur <strong>de</strong>s semences était presque la même. Ensuite, les germes <strong>de</strong> ces<br />

semences, qui en sont la partie principale, différaient moins encore l'un <strong>de</strong> l'autre. Et, enfin, les parties<br />

essentielles <strong>de</strong>s germes différaient sans doute à un <strong>de</strong>gré moindre encore.<br />

Nous expliquons donc l'absence <strong>de</strong> toute modification <strong>de</strong> l'hérédité chez la <strong>de</strong>scendance <strong>de</strong> parents dont tels ou<br />

tels caractères et propriétés se sont modifiés, ou la transmission incomplète (cas le plus fréquent) <strong>de</strong> ces<br />

variations :<br />

1° par la faculté, propre aux différents processus, <strong>de</strong> choisir les conditions <strong>de</strong> milieu extérieur appropriées pour<br />

développer tels ou tels organes et caractères, telles ou telles parcelles du corps vivant.<br />

2° par le refus d'intégrer dans le processus <strong>de</strong>s conditions inadéquates. Les parties du corps qu'on a contraintes à<br />

se modifier n'intègrent pas entièrement, et souvent même pas du tout, leurs substances spécifiques dans la chaîne<br />

générale du processus conduisant à la formation <strong>de</strong>s cellules reproductrices.<br />

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