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Agrobiologie de T Lyssenko - communisme-bolchevisme

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En ce qui me concerne, j'ai résolu ce problème en juin 1935. J'ai trouvé l'explication <strong>de</strong> la dégradation <strong>de</strong> variétés<br />

qui avaient donné d'excellents résultats sur les petites parcelles du sélectionneur et avaient dégénéré après la<br />

multiplication et la culture en grand dans différentes régions.<br />

Je connaissais, aussi à présent, les moyens <strong>de</strong> remédier à ces phénomènes indésirables.<br />

D'ordinaire, on expliquait et on continue d'expliquer les divergences constatées entre les indices fournis par les<br />

nouvelles variétés sur les parcelles <strong>de</strong>s stations <strong>de</strong> sélection, d'une part, et, d'autre part, dans les stations d'essais<br />

<strong>de</strong> l'Etat ou les cultures économiques, par l'imprécision <strong>de</strong>s expériences, c'est-à-dire par <strong>de</strong>s erreurs commises<br />

lors <strong>de</strong>s essais sur les petites parcelles <strong>de</strong>s stations <strong>de</strong> sélection. Mais je suis arrivé à la conclusion que si les<br />

nouvelles variétés donnent <strong>de</strong>s indices inférieurs après qu'elles ont quitté la station <strong>de</strong> sélection, cela s'explique<br />

souvent par leur dégénérescence, qui résulte <strong>de</strong> leur état génétique interne.<br />

Je pourrais, aujourd'hui encore, m'arrêter sur certains exemples déjà cités dans mon rapport l'an passé. Comment<br />

expliquer qu'il y a environ 30 ans, près <strong>de</strong> 800.000 ha étaient réservés aux blés <strong>de</strong> printemps dans le gouvernement<br />

<strong>de</strong> Kherson, contre 60.000 ha à l'heure actuelle dans la région d'O<strong>de</strong>ssa qui occupe à peu près le<br />

même territoire ? Et les variétés Guirka, Oulka, Koubanka, autrefois cultivées sur <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> milliers d'hectares,<br />

n'occupent plus un seul hectare dans cette région.<br />

Quand on sème ces variétés dans les stations d'essais, elles fournissent <strong>de</strong>s récoltes extrêmement basses. Leur<br />

faible ren<strong>de</strong>ment explique leur disparition. Il est aussi intéressant <strong>de</strong> constater que nulle part les variétés<br />

autogames cultivées en pleine terre sur <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s superficies ne se maintiennent d'ordinaire plus <strong>de</strong> 30-40 ans.<br />

L'année <strong>de</strong>rnière maints représentants <strong>de</strong> la science agronomique, surtout <strong>de</strong>s généticiens, m'ont opposé à ce<br />

propos un <strong>de</strong> leurs arguments-massues, à savoir que si d'ordinaire les variétés autogames ne se maintiennent pas<br />

plus <strong>de</strong> 40 ans dans les différentes régions, c'est uniquement par suite <strong>de</strong> l'apparition <strong>de</strong> nouvelles variétés d'un<br />

ren<strong>de</strong>ment supérieur. Je n'irai pas contester un seul instant qu'une variété nouvelle qui gagne une région après<br />

l'autre, doit être plus fertile que celle qu'elle évince ; sinon, on ne l'aurait pas adoptée. Ni moi, ni personne, n'aura<br />

naturellement rien à objecter là-contre. J'ai seulement formulé cette thèse — et je la défends à présent — que si<br />

les nouvelles variétés sont meilleures que les anciennes, c'est très souvent uniquement parce que tes anciennes<br />

variétés autogames ont dégénéré par suite d'une longue culture, d'une autofécondation prolongée.<br />

Si nous pouvions aujourd'hui restituer aux semences <strong>de</strong> Guirka, Oulka, Koubanka, les qualités génotypiques que<br />

ces variétés possédaient il y a 30 ou 40 ans, elles ne le cé<strong>de</strong>raient sans doute pas, pour la plupart, aux variétés <strong>de</strong><br />

printemps actuelles.<br />

La dégradation du génotype est particulièrement rapi<strong>de</strong> chez nombre <strong>de</strong> variétés jeunes d'origine hybri<strong>de</strong>. La<br />

plupart d'entre elles, qui présentent d'excellentes qualités lors <strong>de</strong>s premiers essais préalables dans les stations, les<br />

per<strong>de</strong>nt aux générations suivantes, <strong>de</strong> sorte qu'elles ne peuvent même être mises à l'essai par les stations <strong>de</strong> l'Etat.<br />

Quiconque observe le comportement <strong>de</strong>s plantes hybri<strong>de</strong>s n'aura pas <strong>de</strong> peine à trouver dans une pépinière <strong>de</strong><br />

première génération hybri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s combinaisons <strong>de</strong> beaucoup supérieures à la variété que le sélectionneur voudrait<br />

livrer à la culture.<br />

Cette année, à O<strong>de</strong>ssa même, dans les champs <strong>de</strong> l'Institut <strong>de</strong> Génétique et <strong>de</strong> Sélection, sur 700 combinaisons <strong>de</strong><br />

première génération hybri<strong>de</strong> <strong>de</strong> cotonnier on pourrait en signaler <strong>de</strong>s dizaines bien supérieures non seulement à<br />

leurs parents, mais même à la variété que nos sélectionneurs et moi-même rêvons <strong>de</strong> créer.<br />

Tout sélectionneur sait fort bien que d'obtenir une première génération hybri<strong>de</strong> excellente ne garantit nullement<br />

qu'il sera possible <strong>de</strong> tirer une bonne variété <strong>de</strong> cette combinaison. Nous ne savons pas encore cultiver les<br />

hybri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> manière que la <strong>de</strong>scendance soit semblable aux parents. D'ordinaire, chez les hybri<strong>de</strong>s, la<br />

<strong>de</strong>scendance se distingue, diffère <strong>de</strong>s parents. Plus on s'éloigne <strong>de</strong> la première génération hybri<strong>de</strong>, et moindre est<br />

la proportion <strong>de</strong>s plantes qui lui ressemblent. Il n'est pas rare <strong>de</strong> trouver parmi les premières générations hybri<strong>de</strong>s<br />

(issues <strong>de</strong> différentes combinaisons <strong>de</strong> géniteurs) <strong>de</strong>s plantes excellentes à tous les points <strong>de</strong> vue ; mais il sera <strong>de</strong><br />

plus en plus difficile <strong>de</strong> les retrouver dans les générations postérieures. On s'explique ainsi jusqu'à un certain<br />

point que <strong>de</strong> nombreux sélectionneurs n'aient pas fourni à la culture une seule variété pendant <strong>de</strong>s dizaines<br />

d'années <strong>de</strong> travail, pendant toute leur vie, bien qu'ils aient eu et qu'ils aient tout le temps, sur leurs terrains, et<br />

surtout dans leurs pépinières <strong>de</strong> sélection, un excellent matériel.<br />

M'étant fait cette réflexion, et beaucoup d'autres encore dont je ne parle point ici, je suis arrivé à la conclusion<br />

qu'an <strong>de</strong>s problèmes fondamentaux <strong>de</strong> la sélection, c'est <strong>de</strong> fixer le génotype, <strong>de</strong> ne pas laisser dégénérer au cours<br />

<strong>de</strong>s générations la nouvelle variété qui existe en petites quantités chez les sélectionneurs.<br />

Quelles sont donc les causes <strong>de</strong> la dégénérescence si fréquente <strong>de</strong>s variétés autogames cultivées <strong>de</strong>puis<br />

longtemps ? Comment se fait-il que d'ordinaire les plantes d'une combinaison hybri<strong>de</strong>, excellente à la première<br />

génération, empirent au point <strong>de</strong> vue économique à mesure que cette combinaison vieillit ? La conception<br />

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