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Agrobiologie de T Lyssenko - communisme-bolchevisme

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Les rapports entre individus d'une même espèce, nous l'avons déjà dit, diffèrent qualitativement <strong>de</strong>s rapports<br />

entre individus d'espèces différentes. C'est pourquoi la notion d'espèce, en biologie, se distingue foncièrement<br />

<strong>de</strong>s autres notions botaniques et zoologiques tels que genre, famille, etc.<br />

Il est facile <strong>de</strong> constater que les rapports entre individus d'espèces différentes appartenant à un même genre<br />

botanique ou zoologique, loin <strong>de</strong> concourir à la prospérité <strong>de</strong> ces espèces, sont <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> concurrence, <strong>de</strong>s<br />

rapports antagoniques. C'est pourquoi, d'ordinaire, on trouve difficilement dans la nature et dans la pratique<br />

agricole <strong>de</strong>s exemples d'une coexistence prolongée, — au sein <strong>de</strong> mélanges (populations), — d'individus<br />

appartenant à <strong>de</strong>s espèces différentes mais rapprochées, c'est-à-dire à un même genre botanique. On peut souvent<br />

observer la coexistence d'espèces végétales, mais ces espèces sont <strong>de</strong>s espèces éloignées, elles appartiennent à<br />

<strong>de</strong>s genres différents. Les diverses espèces d'un même genre botanique ne peuvent coexister que si les individus<br />

<strong>de</strong> chaque espèce sont disposés en courtines, en nids.<br />

Aussi la notion <strong>de</strong> genre, en botanique et en zoologie, ne correspond-elle pas à <strong>de</strong>s liens <strong>de</strong> parenté habituels<br />

comme ceux qui existent à l'intérieur <strong>de</strong> l'espèce ; elle traduit seulement un lien d'origine direct entre les espèces<br />

d'un même genre. La notion <strong>de</strong> genre doit caractériser <strong>de</strong>s espèces morphologiquement semblables, mais<br />

différant qualitativement les unes <strong>de</strong>s autres.<br />

Dans les conditions ordinaires <strong>de</strong> leur existence, malgré une analogie extérieure, les individus appartenant à <strong>de</strong>s<br />

espèces différentes d'un même genre ne se croisent pas entre eux ou ne donnent pas, s'ils sont croisés, une<br />

<strong>de</strong>scendance normalement fécon<strong>de</strong>, autrement dit ils sont physiologiquement incompatibles. De plus, les espèces<br />

d'un même genre, nous le répétons, se font concurrence et s'excluent mutuellement.<br />

Les espèces sont <strong>de</strong>s maillons dans la chaîne <strong>de</strong> la nature vivante ; ce sont les étapes d'une particularisation<br />

qualitative, <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés dans le développement historique graduel du mon<strong>de</strong> organique.<br />

La systématique végétale et animale compte un certain nombre d'espèces dites conventionnelles. Ce sont celles<br />

dont les systématiciens ne peuvent dire si les plantes ou les animaux qui les composent constituent une ou <strong>de</strong>ux<br />

espèces. Mais ces espèces sont conventionnelles uniquement parce que l'homme connaît mal ces formes, ou bien<br />

parce que les biologistes n'ont pas trouvé un critère scientifique objectif qui permette <strong>de</strong> distinguer les espèces, et<br />

ont substitué à ce critère un certain nombre <strong>de</strong> caractères adoptés par convention pour définir <strong>de</strong>s espèces<br />

différentes. La preuve en est que dans la pratique agricole, où l'homme a affaire aux animaux, aux plantes et aux<br />

microorganismes les plus variés, l'appartenance <strong>de</strong> tels ou tels groupes <strong>de</strong> plantes, d'animaux ou <strong>de</strong><br />

microorganismes à un, à <strong>de</strong>ux ou à un plus grand nombre d'espèces, n'a jamais soulevé aucun doute. C'est<br />

pourquoi les espèces dites conventionnelles n'existent que dans la systématique, et non dans la nature vivante.<br />

Dans la nature, il existe entre les espèces <strong>de</strong>s différences qualitatives, <strong>de</strong>s frontières relatives mais parfaitement<br />

définies. C'est elles qu'il faut retrouver pour délimiter correctement, dans la systématique et la classification, les<br />

formes, les groupes spécifiques <strong>de</strong> plantes, d'animaux et <strong>de</strong> micro-organismes.<br />

Il est également faux <strong>de</strong> dire que les particularités qualitatives propres à une espèce ne restent jamais constantes.<br />

En réalité, dans la nature, les espèces <strong>de</strong> plantes, d'animaux et <strong>de</strong> microorganismes existent tant qu'existent les<br />

conditions indispensables à la vie <strong>de</strong>s individus qui les composent.<br />

La cause première <strong>de</strong> l'apparition <strong>de</strong> certaines espèces issues d'autres espèces, <strong>de</strong> même que celle <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong><br />

diversité <strong>de</strong>s formes à l'intérieur d'une espèce, c'est la modification <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s plantes et <strong>de</strong>s<br />

animaux, la modification du type <strong>de</strong> métabolisme.<br />

La naissance et le développement d'espèces nouvelles sont liés à <strong>de</strong>s .modifications du type <strong>de</strong> métabolisme au<br />

cours du développement <strong>de</strong>s organismes, modifications qui affectent leurs particularités spécifiques.<br />

Cela est attesté par les résultats auxquels ont abouti ces <strong>de</strong>rnières années les travaux <strong>de</strong> recherches ayant trait à la<br />

formation <strong>de</strong>s espèces dans le règne végétal.<br />

En 1948 les expériences <strong>de</strong> V. Karapétian ont permis <strong>de</strong> constater que lorsqu'on sème au seuil <strong>de</strong> l'hiver du blé<br />

dur Triticum durum, à 28 chromosomes, une partie <strong>de</strong>s plantes se transforment assez vite, au bout <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ou<br />

trois générations, en une autre espèce, en blé tendre Triticum vulgare, à 42 chromosomes.<br />

La biologie mitchourinienne ayant établi que les différentes parties du corps d'un organisme végétal sont<br />

génétiquement hétérogènes, on avait décidé <strong>de</strong> chercher <strong>de</strong>s grains <strong>de</strong> blé tendre à 42 chromosomes dans les épis<br />

<strong>de</strong> blé dur <strong>de</strong>s plantes d'expérience. On en a en effet découvert assez facilement, autrement dit on a trouvé <strong>de</strong>s<br />

grains appartenant à une espèce végétale dans les épis d'une autre espèce.<br />

Quand on semait du blé tendre Triticum vulgare provenant d'épis <strong>de</strong> blé dur Triticum durum, on obtenait en<br />

général du blé tendre Triticum vulgare. En cherchant bien, on peut découvrir chaque année <strong>de</strong>s grains <strong>de</strong> blé<br />

tendre dans certains épis <strong>de</strong> blé dur, et cela en maintes régions, même dans les semis normaux <strong>de</strong> la culture vraie.<br />

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