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Avec une comique expression d’horreur, elle commença à s’appliquer du rouge avec<br />

vigueur.<br />

— Vraiment, Barbara, se lamenta sa tante, j’apprécierais que tu n’étales pas <strong>au</strong>tant de <strong>ce</strong><br />

produit écarlate sur tes lèvres. C’est tellement voyant, <strong>ce</strong>tte couleur !<br />

— Il ne manquerait plus que ça ne le soit pas ! bondit Barbara qui s’affairait toujours sur<br />

son maquillage. Cette fantaisie m’a quand même coûté sept shillings et six pen<strong>ce</strong>.<br />

— Sept shillings et six pen<strong>ce</strong> ! Quel scandaleux gaspillage d’argent, rien que pour… pour…<br />

— Pour du « Rouge Baiser », tante Caroline.<br />

— Je te demande pardon ?<br />

— Le rouge. Il s’appelle « Baiser ». Il ne bave pas, il ne dégouline pas, il ne déteint pas<br />

sur la joue du voisin.<br />

Miss Amory eut un reniflement réprobateur :<br />

— Je sais, <strong>ce</strong>la va sans dire, que les lèvres ont tendan<strong>ce</strong> à ger<strong>ce</strong>r lorsque l’on se voit<br />

contraint de sortir par grand vent, et qu’il est alors recommandé de les graisser un peu. Avec<br />

de la lanoline, par exemple. Moi, j’utilise toujours…<br />

Barbara l’interrompit :<br />

— Ma chère tante Caroline, croyez-moi car j’en sais long sur la question, une fille ne met<br />

jamais trop de rouge à lèvres. Pour la bonne raison qu’elle ne sait pas quelle quantité elle va<br />

en perdre dans le taxi qui la ramène chez elle.<br />

Sur <strong>ce</strong>s paroles définitives, elle replaça le miroir, la houppette et le bâton de rouge dans<br />

son sac à main.<br />

Miss Amory était restée manifestement interdite :<br />

— Que veux-tu dire par… par « dans le taxi qui la ramène chez elle » ? Je me perds en<br />

conjectures.<br />

Barbara se leva, passa derrière le canapé et se pencha vers Lucia :<br />

— Peu importe, ma p<strong>au</strong>vre tante. Lucia comprend. N’est-<strong>ce</strong> pas, ma chérie ? fit-elle en lui<br />

effleurant du doigt le menton.<br />

Celle-ci regarda <strong>au</strong>tour d’elle, ahurie.<br />

— Je suis désolée, je n’écoutais pas, avoua-t-elle à Barbara. Qu’est-<strong>ce</strong> que tu disais ?<br />

S’intéressant de nouve<strong>au</strong> à Lucia, Caroline Amory revint sur le sujet de la santé de la<br />

jeune femme :<br />

— Vous savez, ma chère enfant, je suis très inquiète en <strong>ce</strong> qui vous con<strong>ce</strong>rne.<br />

Son regard passa de Lucia à Barbara :<br />

— Si elle ne se sent pas bien, il f<strong>au</strong>t lui faire prendre quelque chose, Barbara. Voyons, que<br />

pourrait-on lui donner ? Ce qui serait souverain, bien sûr, c’est lui faire respirer des sels.<br />

Hélas, il me revient tout juste que, plus maladroite que jamais, Ellen, ma petite femme de<br />

chambre, a brisé mon flacon <strong>ce</strong> matin en faisant la poussière sur ma coiffeuse.<br />

Plissant les lèvres, Barbara réfléchit un moment.<br />

— Je sais ! s’écria-t-elle soudain. Les fournitures d’hôpital !<br />

— Les fournitures d’hôpital ? Qu’entends-tu par là ? Quelles fournitures et de quel<br />

hôpital ? pi<strong>au</strong>la miss Amory.<br />

Barbara vint s’asseoir sur une chaise à côté de sa tante :<br />

— Vous vous rappelez les affaires d’Edna ?<br />

Le visage de miss Amory s’éclaira :<br />

— Ah ! mais où donc avais-je la tête ?

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